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— 79 —

latrines, ce dont on leur fait un reprochecar ils
ne se servent en effet pas d'eau quand ils vont aux
cabinets, pour ne pas perdre leurs excréments. Quand
l'un d'eux a uriné dans cet endroit réservé, [P. 43]
il va faire ses ablutions dans l'un des canaux qui
coulent en ville ou dans la rivière. Quand il en est
temps, le courtier en excréments fait sa tournée en
ville, en recherchant par dessus tout les matières
sèches et en dédaignant ou à peu près les matières
plus ou moins liquides. Dans les jardins on établit
le long des passages fréquentés des latrines à l'usage
des gens que presse le besoin ou qui sont étrangers
au pays. Mais l'indigène, dût-il se retenir un jour ou
deux, ne satisfait à ses besoins que dans ses propres
cabinets. Tout cela n'a d'autre raison que la nécessité
de fumer la terre, laquelle, par suite de sa proximité
du Sahara, est extrêmement sèche(2).Tous ces pays du
Djerîd sont plus humides et plus gras les uns que
les autres; mais Tawzer est le plus sec de tous.

On compte vingt milles de Tawzer à + Neft'a'3',

(1) Ici comme dans d'autres passages on trouve les deux leçons ^jj*-**
et ^jj^-xl J'ai suivi la première, comme a fait aussi M. de Slane, Bekri,

p. 8 du texte, 23 de la trad. Mais on peut entendre « ce pourquoi on les
cite ». Cf. Voyages dans le sud, 290; Tidjàni, 201.

(2) Ces choses se voient ailleurs encore qu'à Tawzer. Ainsi dans le
district de Su-Tchi, en Chine, raconte un voyageur, « l'ordure ne s'accu-
mule pas sur les chemins, et pour cause. Faute de pâture, peu ou point
d'élevage et, par suite, rareté extrême des engrais Le moindre détritus a
son prix ; le cultivateur le guette comme le collectionneur poursuit une
pièce rare... A chaque minute se détache, au bord du sentier, la silhouette
gracieuse d'un édicule que, de prime abord, on pourrait prendre pour un
petit oratoire à l'usage des pèlerins ou, mieux encore, pour un pavillon
de plaisance. Ces abris sont tout simplement — comment dirai-je? — des
châlets de nécessité construits par le propriétaire du champ contigu »
(M. Monnier, Le tour d'Asie).

(3) « C'est une ville bâtie en pierre et dont les habitants professent les
doctrines chî'ites, à ce point qu'on l'appelle la petite Koûfa » (Dimichki,
p. 238). C'est également ce que dit Bekri, p. 175.
 
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