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merînite. Ils figuraient sans doute dans ces bandes qui,
en 665 (1266), mirent à feu et à sang les plaines de la
frontière, et se heurtèrent aux troupes merînites sur les
bords du Telùr'1). Ils étaient de ceux qui, cinquante ans
après, s'avancèrent contre Ya'qoûb b. 'Abd el-Haqq, et
furent mis en déroute près de l'Islyt2). Enfin, dix ans plus
tard, on les vit marcher à la suite d'Yarmorâsan, traî-
nant après eux leurs tentes et leurs troupeaux, prendre
part à la mêlée furieuse qui s'engagea après les duels
préliminaires, combattre jusqu'au soir et se disperser
comme le reste de l'armée tlemcenienne, abandonnant
aux mains des ennemis le bétail qui embarrassait leur
retraite (3).
Quelque infructueuses qu'aient été ces tentatives, Yar-
moràsan n'aurait pas pu s'y aventurer, s'il n'avait eu à
son service les nomades B. 'Amir.
De leur côté, les Arabes profitèrent, comme les Sowayd,
de la protection qu'il leur accordait, et des conditions
meilleures de vie qu'ils avaient trouvées dans l'ouest du
Maghreb central. Le pouvoir était chez eux partagé entre
deux familles : les B. Ya'qoûb et les B. Hamîd. Les B.
Hamîd, dont le cheîkh était, à l'époque d'Yarmorâsan,
Mo'arref b. Sa'îd, servaient de lieutenants aux B. Ya'qoûb,
qui obéissaient alors à Dâwoûd b. Hilal, chef de toute la
tribu (4). Nous verrons par la suite quelle devait être la
destinée des uns et des autres.
A.
C'est vers 1283 que prit fin cette station des B. 'Amir.
Une suite de circonstances curieuses, mais qui s'expli-
quent assez par les coutumes en usage dans les pays
musulmans, une conjoncture assez caractéristique des
devoirs du parent avec ceux de l'hôte et ceux du vassal,
provoqua leur retour temporaire aux territoires anciens.
(1) IKh., II 121-122, 260, tr. III 356-357, IV 51-52.
(2) IKh., II 121422, 263-267, tr. III 357, IV 59-61.
(3) IKh., III 124, 296, tr. III 360, IV 105.
(4) IKh., I 65, tr. I 104.
merînite. Ils figuraient sans doute dans ces bandes qui,
en 665 (1266), mirent à feu et à sang les plaines de la
frontière, et se heurtèrent aux troupes merînites sur les
bords du Telùr'1). Ils étaient de ceux qui, cinquante ans
après, s'avancèrent contre Ya'qoûb b. 'Abd el-Haqq, et
furent mis en déroute près de l'Islyt2). Enfin, dix ans plus
tard, on les vit marcher à la suite d'Yarmorâsan, traî-
nant après eux leurs tentes et leurs troupeaux, prendre
part à la mêlée furieuse qui s'engagea après les duels
préliminaires, combattre jusqu'au soir et se disperser
comme le reste de l'armée tlemcenienne, abandonnant
aux mains des ennemis le bétail qui embarrassait leur
retraite (3).
Quelque infructueuses qu'aient été ces tentatives, Yar-
moràsan n'aurait pas pu s'y aventurer, s'il n'avait eu à
son service les nomades B. 'Amir.
De leur côté, les Arabes profitèrent, comme les Sowayd,
de la protection qu'il leur accordait, et des conditions
meilleures de vie qu'ils avaient trouvées dans l'ouest du
Maghreb central. Le pouvoir était chez eux partagé entre
deux familles : les B. Ya'qoûb et les B. Hamîd. Les B.
Hamîd, dont le cheîkh était, à l'époque d'Yarmorâsan,
Mo'arref b. Sa'îd, servaient de lieutenants aux B. Ya'qoûb,
qui obéissaient alors à Dâwoûd b. Hilal, chef de toute la
tribu (4). Nous verrons par la suite quelle devait être la
destinée des uns et des autres.
A.
C'est vers 1283 que prit fin cette station des B. 'Amir.
Une suite de circonstances curieuses, mais qui s'expli-
quent assez par les coutumes en usage dans les pays
musulmans, une conjoncture assez caractéristique des
devoirs du parent avec ceux de l'hôte et ceux du vassal,
provoqua leur retour temporaire aux territoires anciens.
(1) IKh., II 121-122, 260, tr. III 356-357, IV 51-52.
(2) IKh., II 121422, 263-267, tr. III 357, IV 59-61.
(3) IKh., III 124, 296, tr. III 360, IV 105.
(4) IKh., I 65, tr. I 104.