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Marçais, Georges: Les Arabes en Berbérie du XIe au XIVe siècle
DOI Page / Citation link:https://doi.org/10.11588/diglit.13101#0331
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prend le commandement de la tribu (*), mais ce nouveau
cheîkh est loin de montrer envers la dynastie le même
loyalisme que son prédécesseur. Lui aussi, mécontenté
par le sultan (2), fait bon accueil au prétendant Aboû
Zaïyân, et envahit le territoire de Tlemcen ; le don d'une
somme d'argent le fait rentrer dans le devoir (3). Il se
retournera contre Aboû Hammoû à la première occasion.
Enfin, la défection du cheîkh des Ma'qilOûlàd Hosayn
laisse le royaume 'abd el-wâdite fort démuni du côté
de l'ouest. Wanzammâr ne va pas tarder à en profiter.
C'est, en effet, le seigneur d'Aguersîf qui provoque
l'expédition de 1363. Celle-ci sera pour Aboû Hammoû
moins inoffensive que la précédente. Profitant de la con-
fiance dont il jouissait à la cour de Fâs, Wanzammâr
obtint sans peine l'appui du régent merînide, convoqua
ses hommes, entraîna les Ma'qil qui campaient le long de
la Moulouiya et envahit le Maghreb central. La défense
des droits du prétendant Aboû Zaïyân servait de prétexte
à cette expédition.
Pour résister au danger, les forces d'Aboû Hammoû se
trouvaient fort réduites. Seule, une partie des B.'Amir lui
restait; encore crut-il prudent, à l'approche des nomades
et de leur client, d'emprisonner le chef Khâlid dont il
suspectait, peut-être avec quelque raison, la fidélité!4).
Après une sortie victorieuse d'Ibn Mosellem qui rejeta
les ennemis vers l'est, Aboû Hammoû se mit lui-même à
(1) Khâlid choisit comme lieutenant le fils du défunt, 'Abd Allah b.
Chîger.
(2) Qui lui a préféré son frère Cho'ayb pour le gouvernement de la tribu.
Cf. Yahyâ b. Kh., II 112-113, tr. 137-138. Le récit de cet auteur diffère sen-
siblement de celui d'IKh., II 185, tr. III 445.
(3) 11 faut placer vers le même temps la tentative des B. Yazid racontée
supra p. 300, d'après IKh., II 186, tr. III 445-446. Voir aussi Yahyà b. Kh.,
II 133-135, tr. 164-166.
(4) IKh., II 186-187, tr. III 446-448. Yahyà b. Kh., II, 135-136, tr. 167, dit
que le sultan voulut punir Khâlid d'avoir assassiné son frère Cho'ayb b.
'Amir, serviteur fidèle de la cause 'abd el-wâdite.
prend le commandement de la tribu (*), mais ce nouveau
cheîkh est loin de montrer envers la dynastie le même
loyalisme que son prédécesseur. Lui aussi, mécontenté
par le sultan (2), fait bon accueil au prétendant Aboû
Zaïyân, et envahit le territoire de Tlemcen ; le don d'une
somme d'argent le fait rentrer dans le devoir (3). Il se
retournera contre Aboû Hammoû à la première occasion.
Enfin, la défection du cheîkh des Ma'qilOûlàd Hosayn
laisse le royaume 'abd el-wâdite fort démuni du côté
de l'ouest. Wanzammâr ne va pas tarder à en profiter.
C'est, en effet, le seigneur d'Aguersîf qui provoque
l'expédition de 1363. Celle-ci sera pour Aboû Hammoû
moins inoffensive que la précédente. Profitant de la con-
fiance dont il jouissait à la cour de Fâs, Wanzammâr
obtint sans peine l'appui du régent merînide, convoqua
ses hommes, entraîna les Ma'qil qui campaient le long de
la Moulouiya et envahit le Maghreb central. La défense
des droits du prétendant Aboû Zaïyân servait de prétexte
à cette expédition.
Pour résister au danger, les forces d'Aboû Hammoû se
trouvaient fort réduites. Seule, une partie des B.'Amir lui
restait; encore crut-il prudent, à l'approche des nomades
et de leur client, d'emprisonner le chef Khâlid dont il
suspectait, peut-être avec quelque raison, la fidélité!4).
Après une sortie victorieuse d'Ibn Mosellem qui rejeta
les ennemis vers l'est, Aboû Hammoû se mit lui-même à
(1) Khâlid choisit comme lieutenant le fils du défunt, 'Abd Allah b.
Chîger.
(2) Qui lui a préféré son frère Cho'ayb pour le gouvernement de la tribu.
Cf. Yahyâ b. Kh., II 112-113, tr. 137-138. Le récit de cet auteur diffère sen-
siblement de celui d'IKh., II 185, tr. III 445.
(3) 11 faut placer vers le même temps la tentative des B. Yazid racontée
supra p. 300, d'après IKh., II 186, tr. III 445-446. Voir aussi Yahyà b. Kh.,
II 133-135, tr. 164-166.
(4) IKh., II 186-187, tr. III 446-448. Yahyà b. Kh., II, 135-136, tr. 167, dit
que le sultan voulut punir Khâlid d'avoir assassiné son frère Cho'ayb b.
'Amir, serviteur fidèle de la cause 'abd el-wâdite.