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par les soins du chef kurde Moûsà b. 'AIî le puissant
vizir, il avait grandi dans la familiarité des princes tlem-
ceniens. Lors de l'investissement de 1337, il se distingua
parmi les défenseurs les plus vaillants de Tlemcen. Quand
la ville fut prise, Aboû ' 1-Hasan, le sultan vainqueur,
songea, suivant l'usage, à utiliser pour son service les
meilleurs éléments du peuple soumis. Les frontières du
Maghreb, les barrières de l'Atlas notamment, avaient be-
soin de défenseurs. Les B.'Abd el-Wâd assemblés furent
passés en revue. Gomme Ibn Mosellem défilait dans leurs
rangs, on le signala au sultan merînide comme un brave
d'entre les braves. Aboû '1-Hasan le fit partir pour le
Der'a, où les Arabes étaient en pleine révolte, et l'ancien
défenseur de Tlemcen se battit comme un lion pour le
service de son nouveau maître. C'est ainsi qu'il obtint le
commandement du corps dont il faisait partie.
En 1348 (749), nous le trouvons enfermé dans Fâs et
luttant, avec sa vaillance coutumière, pour Mançoûr, le
petit-fils d'Aboû '1-Hasan contre son oncle Aboû 'Inân(2).
Après quelques jours d'investissement, la situation des
assiégés parut désespérée. Ibn Mosellem prit le vent de
la fortune, et, entraînant par son exemple les plus nota-
bles défenseurs de la place, offrit son concours au prince
assiégeant. Cette trahison opportune lui valut, la ville étant
tombée, toute la faveur d'Aboû 'Inân. Il fut nommé gou-
verneur du Der'a et ce souple esprit montra, dans ce nou-
veau poste, autant d'habileté administrative qu'il avait
montré de vigueur militaire pour pacifier naguère le pays.
Habileté plus remarquable encore, il gagna l'amitié des
Ma'qil Oûlâd Hosayn qu'il était chargé de maintenir dans
le devoir ; à la faveur de ses fonctions, il sut, comme
l'avait fait jadis El-Qitrânî, se ménager chez les nomades
des clients qui pouvaient être au besoin des alliés. Un
engagement solennel de fraternité le lia pour jamais aux
(1) IKh., II 162-163, tr. III 413-415.
(2) Cf. IKh., II 413-414, tr. IV 275.
par les soins du chef kurde Moûsà b. 'AIî le puissant
vizir, il avait grandi dans la familiarité des princes tlem-
ceniens. Lors de l'investissement de 1337, il se distingua
parmi les défenseurs les plus vaillants de Tlemcen. Quand
la ville fut prise, Aboû ' 1-Hasan, le sultan vainqueur,
songea, suivant l'usage, à utiliser pour son service les
meilleurs éléments du peuple soumis. Les frontières du
Maghreb, les barrières de l'Atlas notamment, avaient be-
soin de défenseurs. Les B.'Abd el-Wâd assemblés furent
passés en revue. Gomme Ibn Mosellem défilait dans leurs
rangs, on le signala au sultan merînide comme un brave
d'entre les braves. Aboû '1-Hasan le fit partir pour le
Der'a, où les Arabes étaient en pleine révolte, et l'ancien
défenseur de Tlemcen se battit comme un lion pour le
service de son nouveau maître. C'est ainsi qu'il obtint le
commandement du corps dont il faisait partie.
En 1348 (749), nous le trouvons enfermé dans Fâs et
luttant, avec sa vaillance coutumière, pour Mançoûr, le
petit-fils d'Aboû '1-Hasan contre son oncle Aboû 'Inân(2).
Après quelques jours d'investissement, la situation des
assiégés parut désespérée. Ibn Mosellem prit le vent de
la fortune, et, entraînant par son exemple les plus nota-
bles défenseurs de la place, offrit son concours au prince
assiégeant. Cette trahison opportune lui valut, la ville étant
tombée, toute la faveur d'Aboû 'Inân. Il fut nommé gou-
verneur du Der'a et ce souple esprit montra, dans ce nou-
veau poste, autant d'habileté administrative qu'il avait
montré de vigueur militaire pour pacifier naguère le pays.
Habileté plus remarquable encore, il gagna l'amitié des
Ma'qil Oûlâd Hosayn qu'il était chargé de maintenir dans
le devoir ; à la faveur de ses fonctions, il sut, comme
l'avait fait jadis El-Qitrânî, se ménager chez les nomades
des clients qui pouvaient être au besoin des alliés. Un
engagement solennel de fraternité le lia pour jamais aux
(1) IKh., II 162-163, tr. III 413-415.
(2) Cf. IKh., II 413-414, tr. IV 275.