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mater les nomades si souvent redoutables à ses prédé-
cesseurs, les obligea à payer les impôts coraniques, ré-
duisant ainsi au régime commun ces populations qui si
longtemps avaient pu s'en affranchir.
Bien que, contrairement à ce que l'étude des deux Ma-
ghreb nous a permis de constater, la puissance arabe ait
ici subi un recul, celle des B. Solaym n'en apparaît pas
moins formidablement accrue, si on la compare à ce
qu'elle était deux siècles plus tôt, à l'aurore de la dynastie
hafcide.
Malgré les efforts des premiers successeurs d'Aboû
Mohammed pour ne pas redonner à cette famille nomade
une place équivalente à celle que les B. Riyâh avaient
acquise, les nouveaux venus, après avoir refoulé les Hi-
lâliens vers l'ouest, n'ont cessé de s'implanter graduelle-
ment dans les campagnes d'Ifrîqîya. L'organisation du
makhzen hafcite, le remplacement par les Solaym Ko'oûb
des Solaym Mirdâs, en rejetant ces derniers dans le parti
des mécontents, a al tiré sur la dynastie les premières
crises sérieuses. Le trône en est sorti fort ébranlé.
L'usurpation d'Ibn Abî 'Omâra, qui faisait des Ko'oûb
les patrons et les sauveteurs du pouvoir légitime, devait
amener le khalife qu'ils avaient restauré à leur concéder
des revenus de villes. Démesurément accrus, leurs bri-
gandages, leurs insolences n'ont pas tardé à provoquer
des mouvements populaires, explosions spontanées d'un
malaise intolérable.
Cependant, une querelle religieuse introduit dans la tribu
toute puissante une nouvelle scission. Tandis que les
Ko'oûb Mohelhel se déclarent pour le prince de plus en
plus opulent de Bougie, les Ko'oûb Aboû '1-Layl restent
les auxiliaires exigeants du khalife de Tunis. Sous le dé-
bile Ibn El-Lihyânî, ils atteindront le maximum de leur
importance dans l'empire.
Au sortir de cet âge d'or, les Arabes ne trouveront rien
mater les nomades si souvent redoutables à ses prédé-
cesseurs, les obligea à payer les impôts coraniques, ré-
duisant ainsi au régime commun ces populations qui si
longtemps avaient pu s'en affranchir.
Bien que, contrairement à ce que l'étude des deux Ma-
ghreb nous a permis de constater, la puissance arabe ait
ici subi un recul, celle des B. Solaym n'en apparaît pas
moins formidablement accrue, si on la compare à ce
qu'elle était deux siècles plus tôt, à l'aurore de la dynastie
hafcide.
Malgré les efforts des premiers successeurs d'Aboû
Mohammed pour ne pas redonner à cette famille nomade
une place équivalente à celle que les B. Riyâh avaient
acquise, les nouveaux venus, après avoir refoulé les Hi-
lâliens vers l'ouest, n'ont cessé de s'implanter graduelle-
ment dans les campagnes d'Ifrîqîya. L'organisation du
makhzen hafcite, le remplacement par les Solaym Ko'oûb
des Solaym Mirdâs, en rejetant ces derniers dans le parti
des mécontents, a al tiré sur la dynastie les premières
crises sérieuses. Le trône en est sorti fort ébranlé.
L'usurpation d'Ibn Abî 'Omâra, qui faisait des Ko'oûb
les patrons et les sauveteurs du pouvoir légitime, devait
amener le khalife qu'ils avaient restauré à leur concéder
des revenus de villes. Démesurément accrus, leurs bri-
gandages, leurs insolences n'ont pas tardé à provoquer
des mouvements populaires, explosions spontanées d'un
malaise intolérable.
Cependant, une querelle religieuse introduit dans la tribu
toute puissante une nouvelle scission. Tandis que les
Ko'oûb Mohelhel se déclarent pour le prince de plus en
plus opulent de Bougie, les Ko'oûb Aboû '1-Layl restent
les auxiliaires exigeants du khalife de Tunis. Sous le dé-
bile Ibn El-Lihyânî, ils atteindront le maximum de leur
importance dans l'empire.
Au sortir de cet âge d'or, les Arabes ne trouveront rien