LA TOUR HASSAN
Au bord du Bou-Regreg, dominant toute la plaine
qui s'étend, presque sans aucune ondulation, jusqu'à
Settat, surveillant la forêt de la Manora et gardant
jes deux villes de R'bat et de Sla, tapies à ses
pieds, se dresse, hautaine et impassible, une énorme
Tour carrée, drapée dans une dentelle de pierres,
qu'un coup de foudre malencontreux a déchirée dans
l'angle Sud, il y a de cela environ deux siècles.
On la voit de partout : en venant de Casablanca,
on l'aperçoit émergeant de poiriers et d'abricotiers
en fleurs et mettant une tache rousse au-dessus de
la neige des vergers. De Salé, le fleuve se tord à
ses pieds, en un long ruban d'argent, et, au milieu de
ce décor archaïque, les vapeurs modernes, entrepre-
nants pygmées, jettent une note discordante, cepen-
dant que les fumées noires ou blanches crachées par
leurs machines diaboliques, font une auréole de
gloire à l'antique géant de pierres. De la mer, R'bat
et Sla, toutes blanches, semblent deux petites chien-
nes fidèles, levées craintivement aux pieds du guer-
rier terrible qui veille au salut du pays du Maghreb.
De la terre, c'est le phare qui appelle les voyageurs
Au bord du Bou-Regreg, dominant toute la plaine
qui s'étend, presque sans aucune ondulation, jusqu'à
Settat, surveillant la forêt de la Manora et gardant
jes deux villes de R'bat et de Sla, tapies à ses
pieds, se dresse, hautaine et impassible, une énorme
Tour carrée, drapée dans une dentelle de pierres,
qu'un coup de foudre malencontreux a déchirée dans
l'angle Sud, il y a de cela environ deux siècles.
On la voit de partout : en venant de Casablanca,
on l'aperçoit émergeant de poiriers et d'abricotiers
en fleurs et mettant une tache rousse au-dessus de
la neige des vergers. De Salé, le fleuve se tord à
ses pieds, en un long ruban d'argent, et, au milieu de
ce décor archaïque, les vapeurs modernes, entrepre-
nants pygmées, jettent une note discordante, cepen-
dant que les fumées noires ou blanches crachées par
leurs machines diaboliques, font une auréole de
gloire à l'antique géant de pierres. De la mer, R'bat
et Sla, toutes blanches, semblent deux petites chien-
nes fidèles, levées craintivement aux pieds du guer-
rier terrible qui veille au salut du pays du Maghreb.
De la terre, c'est le phare qui appelle les voyageurs