Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 1.1870

DOI Heft:
Nr. 4
DOI Artikel:
Amiaud, Arthur: Une inscription bilingue de Hammourabi, roi de Babylone: (du XVe au XXe siècle avant J. -Chr.)
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.12056#0203
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
Une insckiption bilingue de Hammoueabi.

183

[ina] ahrat ume rubû arkû sa ina ume pcdiëu sipir suati innahu anhussu luddis.....

« En quelque temps que ce soit dans l'avenir, que le prince mon successeur sous le règne
» duquel cet ouvrage 1 tombera en répare les ruines .... » (WAI, III, 16; n° 5, 1. 51V
Nous notons encore une forme en an de la même racine employée adverbialement dans le
même sens: Ahratan2 umi (WAL, I, 7, F, 1. 18; et I, 36, 1. 44) ou simplement ahratan
(Oppert et Menant, Grande inscription du palais de Khorsabad, 1. 531

La synonymie des deux expressions ahrat et arkat est bien prouvée. En effet, le
proto-chaldéen AGA, que traduit ici aliriat, est donné dans les WAI (II, 48, cd, 1. 51)
comme l'équivalent de arkatuv. Aliriat (ou ahrat) appartient à une racine inx; cf. l'hébreu
q^»h rv*inxs-

Ahriat est une forme du dialecte babylonien, qui avait parfois conservé le son i
devant une autre voyelle dans des cas où le ninivite le supprimait. Babyl. ti-a-am-ti
(WAI, I, 53, col. 2, 11. 15, 16), et ti-a-am-tiv (WAI, I, 65, col. 2, 1. 13); Niniv. tam-di*,
tam-div (passim) ; — Babyl. e-li-a (Menant, Inscriptions de Hammourabi, p. 19, 1. 21"),
qui serait en ninivite elâ; — Babyl. ra-be-û, ra-be-ïi-tiv, ra-be-a-av, ra-be-a-tiv:
Niniv. rabû, rabïiti, rabti, rabâti; Babyl. lu-uS-bi- av (WAI, I, 66, col. 3, 1. 47): Niniv.
lusbâ; — Babyl. Na-bi-uv: Niniv. Nabïï. En gardant au moyen de cet i, dans l'écriture
au moins, la trace d'une gutturale ou d'une semi-voyelle disparue dans le ninivite, qu'elle
fût radicale (comme dans tiamtiv = ûi!"îr> dia rr j^JLc4) ou formative (comme dans aliriat

V 0

= V*r**î - le babylonien est certainement resté plus près de la primitive langue sémitique.

Nous proposons de voir dans usebî le saphel d'un verbe assyrien ]>sk- qui aurait
signifié primitivement «sortir». Le présent du qal de ce verbe, uppïi, semble bien avoir ce
sens dans un texte bilingue du IVe volume des WAI (p. 26, n° 2, 1. 18), où il traduit
le proto-clialdéen £J rendu quatre lignes plus bas par ussû. On pourrait comparer à
pat*- dans cette acception, le syriaque vaj, auquel les dictionnaires donnent le sens de
«sortir», et dont l'aphel a le sens de « faire naître, faire sortir de l'œuf ». jjsk a dû prendre
ensuite deux sens dérivés, celui de «s'élever», que nous retrouvons dans plusieurs expressions
arabes: «édifice élevé», çks «colline», etc., et celui de «briller » qu'a gardé unique-

ment l'hébreu yav et qu'on peut expliquer par le jaillissement et la diffusion de la lumière.
Il nous paraîtrait moins sûr d'admettre sous les mêmes lettres deux racines distinctes, dont
l'une aurait eu les acceptions de «sortir, s'élever», l'autre seulement celle de «briller».

L'assyrien émploie surtout le saphel d'yaK. Les nombreux exemples que nous allons
citer appartiennent à cette forme et s'expliquent tous par l'un de ces sens : « faire sortir,
» créer, répandre, établir, élever, faire briller. » Dans la tablette de la Création (Delitzsch,

1) Voyez Guyard, Notes de leocicographie assyrienne, §. 16 fJourn. asiat., 1878, 7e série, t. XII, p. 446).

2) La lecture tan, pour le signe ^J*"~J, ressort d'autres passages. Cf. la phrase ultu si-tan adi siïïan,
WAI, I, 7, F, 1. 9; — Oppert et Menant, Grande inscription du palais de Khorsabad, 1. 1G6; — Oppert,
Dour-Sarkayan, tablette d'or, 1. 3. Le même mot est écrit si-ta-an dans ce dernier ouvrage: tablettes
d'argent, 1. 4, et d'antimoine, 1. 4.

3) Sur l'adoucissement du n en t après une nasale, dans le dialecte ninivite, voyez Pognon,
op. cit., p. 33.

4) On sait cpie ^JLc, qui serait la forme régulière, n'existe pas en arabe. _ix y est devenu

comme elia est devenu en ninivite elâ.
* 24*
 
Annotationen