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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 7.1886

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Nr. 2-3
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Mariette, Auguste: De l'âge de Pierre en Égypte
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https://doi.org/10.11588/diglit.12254#0151

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De l'âge de pierre en Egypte.

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Perde dans le passé, aurait ainsi persisté en Egypte sous les Pharaons, sous les Grecs, sous
'es Romains, et quand, à Thèbes, les gens de Qournah nous montrent de vieilles lances de
Bédouins encore armées de gros silex, quand je vois à Abydos les ouvriers de nos fouilles
se faire raser et écorcher la tête avec un silex, je dis que non-seulement l'âge de pierre,, de
si loin qu'il vienne, a vécu en Egypte sous les Pharaons, sous les Grecs et les Romains,
mais qu'il y a vécu sous les Arabes, et que, dans une certaine mesure, il y vit encore. Voilà
Ce qu'ont prouvé les fouilles archéologiques. Quant aux preuves géologiques, nous n'en pos-
sédons jusqu'à présent aucune. En vain opposera-t-on les ateliers de Bab-el-Molouk, d'Abydos
et de Memphis. Je répondrai que ces ateliers sont les lieux où les villes que je viens de
u°mmer allaient s'approvisionner des silex dont elles avaient besoin pour leurs usages civils
et funéraires.

Telle est, je crois, la vraie position du débat dont j'expose en ce moment les conditions.
C'est l'âge de pierre, je veux dire c'est la période extrêmement reculée, pendant laquelle
Egypte n'avait point encore d'histoire, qui fait l'objet de la communication que l'Académie
1110 fait l'honneur d'entendre. Mais on remarquera que, jusqu'ici, ce sont précisément les
Preuves de l'existence en Égypte de cette période extrêmement reculée qui nous manquent.
E» d'autres termes, je crois avoir prouvé qu'aux temps historiques l'Egypte a fait usage du
silex et de la pierre polie, je n'ai pas prouvé qu'il y ait eu une époque antérieure pendant
^quelle ce même usage ait été en vigueur. Est-ce à dire par là qu'il n'y a jamais eu d'âge
de pierre proprement dit en Égypte, ou plutôt qu'on n'en trouvera jamais la preuve? La
réponse, pour moi, n'est pas douteuse. La presque identité de forme, de couleur, de destina-
tion, qu'on remarque entre les monuments historiques que j'ai trouvés sur les momies, et les
Monuments réellement préhistoriques, n'est-elle pas comme une tradition d'une époque an-
térieure? D'un autre côté, d'où vient ce goût bizarre de la très ancienne Égypte, de l'Egypte
des Pyramides, pour les constructions mégalithiques? Certains indices, à la vérité assez
Vagues, feraient donc penser que l'Égypte a aussi passé par un âge de pierre. D'ailleurs,
les fouilles ne sont pas achevées. La question archéologique est à peu près vidée, mais il
n'en est pas de même de la question géologique. En Égypte même, il y a à El-Kab, à
Assouan, à Béni-Hassan, des terrains d'alluvion et de sédiment à explorer plus attentivement
1Ue je n'ai pu le faire. Il arrive tous les jours que les fellahs en quête d'eau pour leurs
^adoufs, percent par des puits toute la couche limoneuse de la vallée et arrivent jusqu'au
vieux sol pliocène; il y aurait là, pour un géologue compétent, plus d'une observation utile
a enregistrer. On peut aussi vider certaines cavernes répandues le long de la chaîne arabique
l^i est à pic sur le fleuve et qu'on nomme Gebel-Abou-Fôdah. Enfin rappelons-nous qu'avec
'âge de pierre nous sommes transportés en arrière à des distances infinies; qu'à ce moment,
Perdu dans les brouillards les plus lointains du passé, les pluies équatoriales et surtout les
ltûmenses marécages aujourd'hui presque desséchés du Darfour envoyaient à la Méditerranée,
en même temps que le Nil, une multitude d'autres cours d'eau qu'on suit aujourd'hui à la
trace et que les Arabes appellent Bahr-belâ-ma, que ces Bahr-belâ-ma fournissent au natu-
raliste des coquilles fluviatiles, que leur bassin est encore marqué par une couche plus ou
^ins épaisse de limon. Or, n'est-ce pas là qu'il serait possible de trouver des traces de

primitif? Qu'on installe donc des fouilles, non pas sur des points perdus et inabor-

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