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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 8.1886

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Nr. 3-4
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Rochemonteix, Maxence de Chalvet de: Nummuli
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https://doi.org/10.11588/diglit.12255#0211
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NUMMULI.

201

Cette dernière ne renferme pas trace de la scène de la psychostasie à laquelle Diodore 1
fait allusion, et qui n'y serait pas à sa place; je crois que le cicérone chargé de l'explication
s'est laissé entraîner par le nom même des hypostyles, use%, qui est aussi celui du tribunal
où Osiris et ses 42 assesseurs tenaient leurs assises, et il a traité de plaideurs suppliants les
hauts personnages dont les statues agenouillées subsistaient encore. Mais si le touriste grec a
dû se contenter de descriptions plus ou moins vagues, ces descriptions out pris pour lui un
grand caractère de netteté, lorsqu'on lui en a montré les éléments dans les tombes de la
vallée des rois alors accessibles aux visiteurs. C'est ainsi qu'il a pu voir plusieurs exem-
plaires du Jugement de l'âme, que dans les premières chambres du tombeau même de Ram-
ses III, il a constaté comment « étaient exécutées toutes sortes d'aliments agréables au goût »,2
de quelle forme étaient les lits du sanctuaire où Osumanduas était associé comme le Pharaon
éponyme de Medinet-Abou à la triade thébaine; qu'après avoir admiré les salles funéraires
où sont figurés les astres,3 considéré les grands calendriers des murs extérieurs de l'édifice
même qu'il décrit, il a pu se faire une idée de l'usage du grand cercle d'or placé sur les
terrasses4 dont le module est l'unité de mesure sacrée, et qui rappelle la sphère des astro-
logues égyptiens.5

L'identification du temple funéraire de Medinet-Abou avec le tombeau d'Osumanduas
rencontre une difficulté, la première parmi celles que soulève Letronne, l'absence d'un car-
touche qu'on puisse comparer avec celui de ce Pharaon imaginaire. Mais il ne faudrait pas
s'étonner que Hécatée fût tombé dans le piège tendu aux voyageurs ignorants de la langue
égyptienne, et qu'il ait pris «le nom d'un port pour un nom d'homme» comme certains com-

Il i" '"^

prenaient que les colosses des mennun étaient les statues de S a^, c'est-à-dire de Mumnon,
comme Pline rapportait que le Labyrinthe, le monument du nome det1 J 2cu/, pe tos Sukh
ou pe to Sukh ^<^5^(i était le monument du (Pharaon) Petesukhi,1 d'autant plus que ce
nom rappelait à l'oreille ^ D n désignation du crocodile sacré, incarnation de Sukh, et nom
d'homme à la mode au Fayoum sous les dernières dynasties.8

Ce roi Osumanduas ne semble d'ailleurs avoir été mentionné par les auteurs grecs qu'à
l'occasion de son tombeau.0 Tzetzes qui se prétend familier avec l'antiquité grecque

en échange des offrandes que le roi consacre, de foire revivre son nom ici-bas par le talent des scribes,
sans doute, mais surtout pendant des milliers de panégyries par la connaissance des choses divines qu'il
va acquérir dans le sanctuaire. Ces représentations sont fréquentes; isolées comme ici, elles n'annoncent
nullement un dépôt de traités religieux. — A Edfou, l'offrande des divers ustensiles de scribe, l'intervention
des divinités de combat promettant la victoire sur Typhon par les textes sacrés, forment les sujets des bas-
i-eliofs de la Bibliothèque. Celle-ci n'est d'ailleurs qu'une sorte d'armoire en pierre, placée, comme à Esneh,
dans le Pronaos, et renfermant un nombre limité d'ouvrages, à la main de l'officiant, lorsqu'il va commencer
les premières cérémonies.

1) «Ceux-ci (les juges) étaient sculptés au nombre de 30, sur une des parois, avec le grand juge au
milieu d'eux . . . .» Trad. Letronne, 1. 1., p. 276.

•j.) C'est, sans doute, la destination que le cicérone donnait à I'abattoib où étaient préparées les
viandes, à la salle des offrandes où on disposait tout ce dont se nourrissent les dieux.

3) Chamfollion, Not. pub., 7. p. 490 sqq.

4) La terrasse qui symbolise le ciel supérieur était le théâtre de cérémonies astronomiques régulières.
Cfr. le petit temple hypèthre des terrasses de Denderah, les stations d'Edfou.

5) Pap. Gr. de Leyde, II, 1885, pap. V: Berthelot, Journal des savants, 1886, avril, p. 214.

6) Brugscii, Dict. ijéogr., p. 681. — 7) Pline, Hist. nat., XXXVI, 84.

8) Pap. Casati dans Brugscii, Lettre à M. le vie. de Rougé, p. 13. Voy. aussi Ulrich Wilcken, Zeitschr.
fur eg. Spr., 1884, p. 136 et sqq.

9) Diodore le place, il est vrai, avant un certain Uchoreus, fondateur de Momphis.
 
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