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en juger par les autres temples, celui de la droite du temple, était consacré à Mut. Dans le
sanctuaire central, quatre piliers décorés de cynocéphales, en adoration, supportaient quelque
emblème consacré à Amon-Ea, peut-être la barque du grand dieu. Suivant l'usage et d'après
un plan moins heureux que le plan élaboré par les constructeurs d'Edfou et de Denderab,
le sanctuaire central se continue et se subdivise en une série de salles qui se disposent au
fond du temple, et que je comparerai aux chambres «mystérieuses» et aux cryptes des
temples ptolémaïques. La première forme un couloir transversal dans lequel les hiéroglyphes
sont sculptés en relief, et qui, du côté Nord, aboutit à deux petites pièces en enfilade : _
Chambre lère. — Paroi Est : 1° offrandes à Amon dans un naos; 2° libation à JJ
Amon -—D suivi de la déesse Amon-t faisant le sa du dieu; les divinités sont dans un
naos. — Paroi Ouest : 1° adoration à une divinité criocéphale, avec le disque solaire en
diadème, assise dans un naos, le bras levé vers le ne"/e/v (pose de Chmin); 2° offrandes
diverses et libation au type de Chmin.
Chambre 2e. — Paroi Est : encens et libation à un dieu criocéphale, portant le diadème
atef; c'est Amon-Harma/j; il est suivi de Baste léontocéphale. Paroi Ouest : même scène;
le dieu est Amon-Ra.
Les représentations nous montrent de quelle nature étaient les principales images,1 naos,
etc. etc., contenus dans ces chambres, comme dans les cryptes de Denderab; en même temps,
elles font comprendre le point de vue particulier sous lequel Amon, le dieu de Thèbes, y
était invoqué; c'est-à-dire, comme la personnification de l'ardeur génésiaque, des énergies
de la vie, des forces qui maintiennent l'ordre cosmogonique et empêchent la désorganisation.
N'oublions pas que nous sommes ici dans la partie gauche du temple, celle qui correspond
à la région du ciel où est l'horizon oriental, où réapparaît le soleil.
Derrière le couloir est un autre couloir parallèle avec lequel il communique par une
petite baie pratiquée dans le soubassement à l'angle Nord-Ouest ; les décombres ne permettent
pas de constater s'il existait d'autre entrée. Une longue chambre confine à ce second couloir,
du côté Nord, et est décorée d'adorations à la triade thébaine laquelle résume en somme
toutes les puissances invoquées en détail dans le reste du temple. — Les adorations du cou-
loir s'éloignent de cette chambre.
Toute l'aile occidentale du temple est détruite ou enfouie sous les décombres.
Des débris de statues gisent encore dans les cours et les salles hypostyles.
Le lecteur a pu juger par cette notice de la mesure dans laquelle l'Osumandueuni est
comparable à Medinet-Abou. En rapprochant le plan qui y est joint de celui de Diodore, U
accordera néanmoins que la disposition générale du temple de Ramses III a pu inspirer l'au-
teur premier de la description,2 surtout si celui-ci n'a vu, comme je le crois, cette partie du
monument que de la porte qui conduit du 2e péristyle à la grande salle.
1) M. A. Khoné me fournit la note suivante écrite, en 1S65, à Medinet-Abou, sous la dictée de
Makiette : « Dans la chambre de l'angle droit (en regardant le fond du temple) on trouva un nombre con-
sidérable de statuettes en bois dont les pieds avaient été détruits. Plusieurs étaient d'une exécution renia1'
quable. » Cfr. Maspero, Guide du visiteur à Boidaq, p. 174, l'Osiris-momie en bronze n° 2210. — Il s'agit sans
doute de la salle V du plan décrite ci-après.
2) La Bibliothèque ne se retrouve pas à Medinet-Abou (voy. note 1, p. 199 ci-dessus) parmi leS
chambres dont les bas-reliefs existent encore; mais contrairement à l'opinion avancée dans les Lettres âe
Champollion (1. 1., p. 236), il ne paraît pas permis de comparer «l'officine de l'âme» à la Salle du Ra'
messeum où sont figurés Tehot et Safech avec des ka. Dans les scènes décrites, les deux divinités se charg011*'
NUMMULI.
en juger par les autres temples, celui de la droite du temple, était consacré à Mut. Dans le
sanctuaire central, quatre piliers décorés de cynocéphales, en adoration, supportaient quelque
emblème consacré à Amon-Ea, peut-être la barque du grand dieu. Suivant l'usage et d'après
un plan moins heureux que le plan élaboré par les constructeurs d'Edfou et de Denderab,
le sanctuaire central se continue et se subdivise en une série de salles qui se disposent au
fond du temple, et que je comparerai aux chambres «mystérieuses» et aux cryptes des
temples ptolémaïques. La première forme un couloir transversal dans lequel les hiéroglyphes
sont sculptés en relief, et qui, du côté Nord, aboutit à deux petites pièces en enfilade : _
Chambre lère. — Paroi Est : 1° offrandes à Amon dans un naos; 2° libation à JJ
Amon -—D suivi de la déesse Amon-t faisant le sa du dieu; les divinités sont dans un
naos. — Paroi Ouest : 1° adoration à une divinité criocéphale, avec le disque solaire en
diadème, assise dans un naos, le bras levé vers le ne"/e/v (pose de Chmin); 2° offrandes
diverses et libation au type de Chmin.
Chambre 2e. — Paroi Est : encens et libation à un dieu criocéphale, portant le diadème
atef; c'est Amon-Harma/j; il est suivi de Baste léontocéphale. Paroi Ouest : même scène;
le dieu est Amon-Ra.
Les représentations nous montrent de quelle nature étaient les principales images,1 naos,
etc. etc., contenus dans ces chambres, comme dans les cryptes de Denderab; en même temps,
elles font comprendre le point de vue particulier sous lequel Amon, le dieu de Thèbes, y
était invoqué; c'est-à-dire, comme la personnification de l'ardeur génésiaque, des énergies
de la vie, des forces qui maintiennent l'ordre cosmogonique et empêchent la désorganisation.
N'oublions pas que nous sommes ici dans la partie gauche du temple, celle qui correspond
à la région du ciel où est l'horizon oriental, où réapparaît le soleil.
Derrière le couloir est un autre couloir parallèle avec lequel il communique par une
petite baie pratiquée dans le soubassement à l'angle Nord-Ouest ; les décombres ne permettent
pas de constater s'il existait d'autre entrée. Une longue chambre confine à ce second couloir,
du côté Nord, et est décorée d'adorations à la triade thébaine laquelle résume en somme
toutes les puissances invoquées en détail dans le reste du temple. — Les adorations du cou-
loir s'éloignent de cette chambre.
Toute l'aile occidentale du temple est détruite ou enfouie sous les décombres.
Des débris de statues gisent encore dans les cours et les salles hypostyles.
Le lecteur a pu juger par cette notice de la mesure dans laquelle l'Osumandueuni est
comparable à Medinet-Abou. En rapprochant le plan qui y est joint de celui de Diodore, U
accordera néanmoins que la disposition générale du temple de Ramses III a pu inspirer l'au-
teur premier de la description,2 surtout si celui-ci n'a vu, comme je le crois, cette partie du
monument que de la porte qui conduit du 2e péristyle à la grande salle.
1) M. A. Khoné me fournit la note suivante écrite, en 1S65, à Medinet-Abou, sous la dictée de
Makiette : « Dans la chambre de l'angle droit (en regardant le fond du temple) on trouva un nombre con-
sidérable de statuettes en bois dont les pieds avaient été détruits. Plusieurs étaient d'une exécution renia1'
quable. » Cfr. Maspero, Guide du visiteur à Boidaq, p. 174, l'Osiris-momie en bronze n° 2210. — Il s'agit sans
doute de la salle V du plan décrite ci-après.
2) La Bibliothèque ne se retrouve pas à Medinet-Abou (voy. note 1, p. 199 ci-dessus) parmi leS
chambres dont les bas-reliefs existent encore; mais contrairement à l'opinion avancée dans les Lettres âe
Champollion (1. 1., p. 236), il ne paraît pas permis de comparer «l'officine de l'âme» à la Salle du Ra'
messeum où sont figurés Tehot et Safech avec des ka. Dans les scènes décrites, les deux divinités se charg011*'