NOTES D'ÉPIGRAPHIE ET D'ARCHÉOLOGIE ASSYRIENNES
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comme Harbi-sihu : Seigneur est Marduk. Harbi, comme bel, était nom commun et
nom propre.
(21) Kildurra, fils du Habiréen, ou Habiréen lui-même (car Habiraï, en bonne
grammaire, peut se rapporter directement par-dessus le régime, à Kudurra), porte
un nom kassite qu'on retrouve dans Kudur-Turgu ou Kudur-Bél, — ou élamite.
Cf. Delitzsch, Die Sprache der Kossàer, p. 44.
Dans BasiSj la lecture des deux premiers signes n'est que très probable, celle de is,
certaine. Cette terminaison, avec les présomptions que justifie le contexte, suffit pour y
voir un nom kassite. On rencontre Bazi dans les listes dynastiques kassites. Cf. De-
litzsch, ibid., p. 15, 45. Le à final n'était pas toujours essentiel. On aKande etKandis,
Kasbe et Kasbeyas.
(22) Habiraï est écrit comme WAI, IV, 34, 44.
Conclusion. — Un nom étranger, porté par quelqu'un qui est signalé en même
temps comme un étranger, doit renseigner sur la nationalité de cet étranger.
Or, voici, en Chaldée, deux ou trois Habiréens qui portent des noms kassites. Ils
sont donc eux-mêmes kassites de race.
•
II. Yaudu. — J'ai signalé autrefois (Journal Asiatique, t. XVIII, p. 347-349) la
présence du nom Yaudu dans la lettre 39e d'El-Amarna, en m'abstenant prudemment
de toute identification, si séduisante que parût celle avec les Juifs. M. Sayce se rangea
à mon avis. (Records qf the Past, 2e série, V, p. vi.)
Le P. Delattre (S. J.), sans contester la lecture matérielle, refusa de voir dans
Yaudu un nom ethnique, ou autre chose qu'une troisième personne pluriel d'un temps
verbal. (Journal Asiatique, t. XX, p. 286-291.)
En dernier lieu, M. Morris Jastrow, dans une étude très intéressante publiée par
le Journal qf Biblical Literature, maintient contre le P. Delattre le sens général de
Yaudu et prouve, pour ne citer qu'en partie ses conclusions, et la présence de ce nom
au nord de la Palestine, avant la conquête juive, et l'existence d'une population de ce
nom, dans les mêmes parages.
D'autre part, sur la foi des textes de Tiglatpiléser II remaniés par Rost, Winckler,
dans ses Alitestamentliche Forschungen, I, prouve que les Yaudi de Tiglatpiléser,
demeurant au nord de l'Oronte, ne sont pas les Juifs. Il les identifie avec les Yaudi des
inscriptions de Zindjirli qui habitaient les mêmes pays au nord de l'Oronte. Les Yaudu
d'El-Amarna ont affaire aux Hatti, au pays de Nuhasse (YAram-Çobah). Dès lors,
n'est-il pas naturel, encore qu'avec Jastrow on ne maintienne pas la lecture istu
Tunipa, à la ligne 31e, de voir les Yaudu d'El-Amarna dans les Yaudi de Tiglat-
piléser II et de Zindjirli, malgré l'écart des époques (1400-740) ?
III. Conjuration chaldéenne contre le Khamsin. — M. Maspero possède une fort
belle tête d'un de ces démons monstrueux qui personnifiaient chez les Chaldéens les
vents malfaisants et que Lenormant identifiait ainsi dans La Magie chez les Chal-
déens (p. 48), en décrivant un sujet semblable acquis par le Louvre : « C'est l'image
» d'un horrible démon debout, au corps de chien, aux pieds d'aigle, aux bras armés
RECUEIL, XVI. 5
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comme Harbi-sihu : Seigneur est Marduk. Harbi, comme bel, était nom commun et
nom propre.
(21) Kildurra, fils du Habiréen, ou Habiréen lui-même (car Habiraï, en bonne
grammaire, peut se rapporter directement par-dessus le régime, à Kudurra), porte
un nom kassite qu'on retrouve dans Kudur-Turgu ou Kudur-Bél, — ou élamite.
Cf. Delitzsch, Die Sprache der Kossàer, p. 44.
Dans BasiSj la lecture des deux premiers signes n'est que très probable, celle de is,
certaine. Cette terminaison, avec les présomptions que justifie le contexte, suffit pour y
voir un nom kassite. On rencontre Bazi dans les listes dynastiques kassites. Cf. De-
litzsch, ibid., p. 15, 45. Le à final n'était pas toujours essentiel. On aKande etKandis,
Kasbe et Kasbeyas.
(22) Habiraï est écrit comme WAI, IV, 34, 44.
Conclusion. — Un nom étranger, porté par quelqu'un qui est signalé en même
temps comme un étranger, doit renseigner sur la nationalité de cet étranger.
Or, voici, en Chaldée, deux ou trois Habiréens qui portent des noms kassites. Ils
sont donc eux-mêmes kassites de race.
•
II. Yaudu. — J'ai signalé autrefois (Journal Asiatique, t. XVIII, p. 347-349) la
présence du nom Yaudu dans la lettre 39e d'El-Amarna, en m'abstenant prudemment
de toute identification, si séduisante que parût celle avec les Juifs. M. Sayce se rangea
à mon avis. (Records qf the Past, 2e série, V, p. vi.)
Le P. Delattre (S. J.), sans contester la lecture matérielle, refusa de voir dans
Yaudu un nom ethnique, ou autre chose qu'une troisième personne pluriel d'un temps
verbal. (Journal Asiatique, t. XX, p. 286-291.)
En dernier lieu, M. Morris Jastrow, dans une étude très intéressante publiée par
le Journal qf Biblical Literature, maintient contre le P. Delattre le sens général de
Yaudu et prouve, pour ne citer qu'en partie ses conclusions, et la présence de ce nom
au nord de la Palestine, avant la conquête juive, et l'existence d'une population de ce
nom, dans les mêmes parages.
D'autre part, sur la foi des textes de Tiglatpiléser II remaniés par Rost, Winckler,
dans ses Alitestamentliche Forschungen, I, prouve que les Yaudi de Tiglatpiléser,
demeurant au nord de l'Oronte, ne sont pas les Juifs. Il les identifie avec les Yaudi des
inscriptions de Zindjirli qui habitaient les mêmes pays au nord de l'Oronte. Les Yaudu
d'El-Amarna ont affaire aux Hatti, au pays de Nuhasse (YAram-Çobah). Dès lors,
n'est-il pas naturel, encore qu'avec Jastrow on ne maintienne pas la lecture istu
Tunipa, à la ligne 31e, de voir les Yaudu d'El-Amarna dans les Yaudi de Tiglat-
piléser II et de Zindjirli, malgré l'écart des époques (1400-740) ?
III. Conjuration chaldéenne contre le Khamsin. — M. Maspero possède une fort
belle tête d'un de ces démons monstrueux qui personnifiaient chez les Chaldéens les
vents malfaisants et que Lenormant identifiait ainsi dans La Magie chez les Chal-
déens (p. 48), en décrivant un sujet semblable acquis par le Louvre : « C'est l'image
» d'un horrible démon debout, au corps de chien, aux pieds d'aigle, aux bras armés
RECUEIL, XVI. 5