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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Editor]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Editor]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 18.1896

DOI issue:
Nr. 3-4
DOI article:
Loret, Victor: Sur deux termes anatomiques du papyrus Ebers
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.12158#0197
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180

SUR DEUX TERMES ANATOMIQUES DU PAPYRUS EBERS

6° Enfin, 1 ? ^ ^ J ™ ^ *** S ^ (1 * >1 » ^ [1

^7^>" 1 ï /^P (XC\£I, 20-21), « si tu trouves une femme qui

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soutire d'un côté du Kns, dis à cela qu'elle n'est pas régulière clans ses règles ». Suit une
liste cle drogues, et l'indication r # n (xcvn, 2), a en frotter le Kns ».

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Il résulte de ces six passages que le mot Kns est toujours employé au singulier; c'est
donc un organe axial, ou du moins un organe latéral asymétrique. Comme il est spécifié
dans certains cas qu'on doit l'oindre, le frotter, il est certain que c'est un organe externe,
ce qui rend impossible la traduction « vessie » qu'avait donnée F. Chabas pour le mot
Kns\ Enfin, le Kns est mis en rapport, tantôt avec l'anus, tantôt avec les aînés, tantôt
avec la vessie (dans le cas de souffrance produite par l'irrégularité ou la lourdeur d'urine),
tantôt avec les organes génitaux féminins internes (déplacement de la matrice, dysmé-
norrhée) ou externes (élancements à la vulve).

L. Stern, dans le Glossaire du Papyrus Ebers, avait traduit 1 ^ par alcus,
« bas-ventre », tout en faisant un rapprochement entre l'égyptien Kns et le copte xpic;
coxa.j « hanches ». Au point de vue du sens, je ne vois pas bien le rapport qui existe
entre la traduction et le rapprochement proposés par L. Stem. Du reste, le Kns, étant
un organe axial ou latéral asymétrique, ne peut être la hanche. Au surplus, je n'ai trouvé
le mot xPIcni dans A. Peyron, ni clans H. Tattam, et je me vois forcé, faute de réfé-
rence, cle ne pas insister sur ce rapprochement.

E. Lûring (loc. cit.) traduit Kns par Mutterleib, Unterleib, « ventre (de la mère),
bas-ventre », adoptant ainsi le sens donné par L. Stern. H. Brugsch et S. Levi font
de même.

Si nous ne possédions que les cinq derniers passages du Papyrus Ebers, je souscri-
rais très volontiers à cette opinion, mais le premier passage vient modifier l'idée que les
cinq autres nous donnent du Kns. J'admettrais difficilement, en effet, qu'un supposi-
toire introduit dans l'anus puisse avoir quelque action efficace sur le bas-ventre.

Le nouveau document, dont je parlais en commençant, est un papyrus magique du
Vatican analysé par A. Erman (Z., XXXI, p. 119 et sqq.). Ce papyrus nous donne des

formules d'incantation relatives à toutes les parties du corps T^jv

t d *~ -^)> (( C^GPL"S la tête jusqu'à la plante des pieds ». C'est, en effet, dans ce
ordre que sont énumérés les membres. Or, le Kns, sous l'orthographe ■£? 9, se trouve

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occuper la place suivante : ^ ^ '" ° ~% % 9. * ^ É Ç 8 ^^ûllç^f
\ \ 9. (P- 123), « les vertèbres cle l'épine dorsale, l'anus, le Knsa, le membre viril, les
cuisses ». Entre l'anus et les organes génitaux, il n'existe que le périnée.

De deux choses l'une : ou nous devons considérer l'ordre adopté dans le papyrus du
Vatican comme étant d'une stricte régularité, et, dans ce cas, le Kns ne peut être que le
périnée; ou bien, malgré les apparences, nous devons y admettre quelque interversion,
et, clans ce cas, le Kns pourrait être le bas-ventre.

Mais, comme un suppositoire introduit dans le rectum agit tout naturellement sur

1. D'après E. Luring, loc. cit., p. 65.
 
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