Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 20.1898

DOI Heft:
Nr. 1-2
DOI Artikel:
Chassinat, Émile: Critique d'une critique
DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.12427#0040
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
CRITIQUE D'UNE CRITIQUE

29

et ses aptitudes particulières à juger notre publication, c'est un point qui ne regarde
que lui, toute opinion étant libre; mais je ne puis m'empêclier de trouver qu'il aurait pu
le faire avec plus de méthode et moins de passion. Partout où il se pâme d'aise sur
l'excellence des moyens qu'il emploie pour me confondre, la contre-épreuve tourne à
sa confusion. Cela était inévitable. M. Piehl part en effet d'un principe faux en admet-
tant que chaque fois que l'on rencontrera deux formules de même nature, elles devront
coïncider exactement, sans le moindre à-coup, stéréotypées pour ainsi dire : dans le cas
où elles présentent des divergences, il ne peut se résoudre à les laisser telles qu'elles
sont dans l'original, il y taille, il y rogne, guidé par l'inspiration du moment, accusant
le copiste moderne d'inexactitude : le graveur ancien ne peut s'être trompé, car il
connaissait son métier, le copiste moderne, autre que M. Piehl ou ses amis, se méprend
toujours, car il ne sait pas le sien : ainsi l'a décrété M.. Piehl. C'est faire un peu trop
bon marché du savoir et de la bonne foi d'autrui. Il m'est pénible de lui contester une
illusion aussi chère; mais, en matière de science, tout paradoxe est dangereux, et j'ai
cru rendre service en essayant de démasquer celui-ci. Si j'apportais dans cette affaire
un sentiment de mécontentement que j'en ai résolument exclu, ce serait le moment de
répéter avec M. Piehl que le « principe auquel le savant suédois, par sa critique du
» Temple d'Edfou, semble avoir voulu donner la consécration suprême, statue que
)) l'égyptologie (ou au moins certaines parties d'elle) n'exige point de ses adeptes la
» formation méthodique qui, dans chaque science réellement méritant ce nom, est
» regardée comme indispensable au spécialiste » (cf. Sphinx, p. 181). A quoi bon? Les
faits valent mieux que les paroles : M. Piehl a cherché à « démontrer non seulement la

)) nullité de l'ouvrage, mais aussi l'incompétence de l'auteur cle cet ouvrage.....en

» qualité d'éditeur de textes ptolémaïques ». Je ne lui en garde nullement rancune, loin
de là, puisqu'il m'a fourni les moyens de « démontrer non seulement la nullité de la
» critique, mais aussi l'incompétence de l'auteur de cette critique en qualité d'éditeur
» de textes ptolémaïques ». Sans l'exemple qu'il m'en a donné, jamais je n'aurais songé
à faire la moindre allusion à ses livres, ne recherchant, dans une publication, que
ce qu'elle renferme de bon. Je n'userai donc pas de représailles et je ne rééditerai
pas, même en les adoucissant beaucoup, les paroles violentes et proches parentes de
l'injure qui servent d'ordinaire à M. Piehl pour la défense de ce qu'il croit devoir appeler
la science. Il est des besognes qu'on accepte malaisément; de plus, la vie est vraiment
trop courte pour que je songe à en perdre quelques parcelles en de tels travaux. Je devais
à ceux qui portent intérêt à notre Edfou une explication nette et franche, car l'attaque
dirigée contre lui pouvait nuire â l'œuvre à laquelle je collabore. Je n'ai jamais eu, ni
n'aurai jamais la prétention d'être exempt d'erreur; personne, parmi les « éditeurs de
» textes ptolémaïques » n'a réussi à atteindre la perfection que l'on désirerait, avec
raison, trouver dans les recueils d'inscriptions. Mais j'ai la ferme volonté de poursuivre
l'erreur partout où je la rencontrerai dans mes copies et de la dévoiler sans fausse honte.
Désireux avant tout de discréditer Le Temple d'Edfou au profit de ses propres éditions,
M. Piehl n'a pas voulu me laisser le temps de faire moi-même la meilleure et la plus
sincère des critiques, c'est-à-dire de publier l'erratum aussi complet que possible de
 
Annotationen