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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 20.1898

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Nr. 1-2
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Chassinat, Émile: Critique d'une critique
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https://doi.org/10.11588/diglit.12427#0039
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CRITIQUE D'UNE CRITIQUE

dérah, t. I, pl. 72 (loc. cit., pl. XLIII, I). C'est bien certainement depuis ce moment
qu'il a reconnu l'utilité de la comparaison des textes, qui ne lui est pas toujours propice,
comme on a pu le voir. Les interpolations ne sont pas rares, du reste, chez lui; on en
trouvera à la planche LXXXVII de l'ouvrage cité. Ces fautes, je le répète, ont été
autographiées par l'auteur : on pourrait en conclure, sans aucune malice, que M. Piehl
ne comprend pas les inscriptions qu'il copie et que ce n'est qu'après une étude labo-
rieuse, rendue moins ardue par l'aide du Dictionnaire de Brugsch, qu'il parvient à en
tirer ces planches d'hiéroglyphes interrompues à tout instant par des hachures et des
signes mal compris, et ces traductions pâles et inexactes qu'il livre au public lettré.
Peut-être serait-il utile que M. Piehl relût quelques-unes de ces dernières; il y
trouverait matière à nombreuses corrections. Il verrait sans doute, cette fois-ci, que
vx^^3 p=g ne doit pas être rendu par faire une libation (cf. op. cit., pl. LXXXVI;

—21 aaaaaa

texte, p. 58), et que la préposition aaaa^, répétée quatre fois en accolade, ne doit pas être

aa/wv\

lue, comme s'il y avait ^ a«« t « de l'eau à » (op. cit., texte, p. 58); comment tourne-

aaaaaa

rait-il la difficulté lorsqu'il y a des /-à la place des aawa? (Cf. Edfou, t. I, p. 504.)

Autre part il aurait encore de quoi occuper ses loisirs en cherchant les raisons qui lui
ont fait traduire & 0°0 par le verbe « délivrer1 ». Enfin, en y réfléchissant, peut-être
comprendra-t-il qu'il aurait mieux fait de ne pas voir, dans le titre f^ , un
« prophète de la maîtresse de Fakit (= Hathor)1 ». Ce jour-là, le Dictionnaire de
Brugsch Ta mal servi. La Dame de Fagaït est Nkhabit et non Hathor. Fagaït, ,
est le nom d'Eilithyia, vingt exemples le montrent, à Edfou; la prêtresse de Nkhabit

se nommait_^ ^ ^ « la Griffue (?) », littéralement, d'après l'un des sobriquets de la

déesse qui s'était également reporté sur la ville, et le prêtre portait le nom de
« l'esclave de la Blanche ». Je ne m'appesantirai pas davantage sur le crédit que l'on
peut accorder aux diverses interprétations que M. Piehl a fournies pour les textes
d'Edfou : j'en ai donné, dans ce qui précède, d'excellents échantillons, et j'aurais crainte,
en faisant plus, d'être entraîné au delà des limites que je me suis tracées, car la matière
serait bien longue à épuiser. Mais ne serait-ce pas elles qui inspirèrent à M. Loret
l'article publié récemment par Le Sphinx (t. I, p. 186 sqq.), où il essaie de démontrer
l'inanité des traductions et des commentaires? Pour moi, elles ne me paraissent être,
la plupart du temps, qu'un prétexte à M. Piehl pour augmenter le volume de ses livres.

La conclusion à tirer de tout cela n'est assurément pas celle que M. Piehl atten-
dait. J'en laisse le lecteur juge. Il me paraît difficile d'admettre qu'il ait eu, en prenant
la plume, l'intention bien assurée de tenir l'engagement d'impartialité qu'il avait inscrit
comme devise en tête du Sphinx. Qu'il se soit cru autorisé par ses travaux antérieurs

1. Piehl, op. cit., pl. XXIX, d; texte, p. 18; Edfou, t. I, p. 589. La phrase est ainsi conçue : fi

I o°o "^=2 (< ^a Sranc*e place de Râ est encensée (parfumée) contre le mal. » C'est-à-dire que l'on

y a brûlé les parfums dont la fumée a la propriété d'éloigner les génies contraires. Il ne faut pas oublier que
c'est par des fumigations qu'on chassait ou qu'on forçait à venir à soi les esprits de toutes sortes. Les contes
orientaux sont pleins de récits dans lesquels on montre les magiciens brûlant des plantes aromatiques sur
l'emplacement présumé d'un trésor, pour aider à sa découverte (cf. l'Histoire d'Aladin) ou pour appeler des
génies. Les Papyrus magiques démotiques donnent des recettes de cette nature.

2. Id., ibid., pl. II, C; texte, p. 2 = Edfou, t. I, p. 429, Pn. lg. II, 1. 2.
 
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