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LE TITRE « horus d'or » dans le protocole pharaonique
les rituels funéraires : ce sont surtout le scarabée d'or1 qu'on met à la place du coeur,
le ^ d'or2, l'œil I "^n en lapis enduit d'or3, le collier "%\ 1 j!L en or1, le vau-
tour d'or \\5, la vache d'or ^fca6, qu'on met au cou. Les textes spécifient que ce sont
des talismans « protecteurs », ^ , j , saou1 ; si on les applique sur les chairs de la
momie, c'est « pour qu'ils en repoussent tout mal et toute blessure », a pour qu'aucune
partie des chairs ne soit sans dieu » protecteur ^"""^ ^( ^X^l^ ^^^^l^^ ^ )'
Vêtu de cette armure dorée, le mort est semblable au « cynocéphale d'or des dieux9 »
( q ^ n^*^ /wwwC Y il se transforme en « épervier d'or10 » _5^^^^)'
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c'est-à-dire en « épervier divin11 » ( J_H vv \) ) ; il est désormais « sain comme
le soleil Râ » l^^)' car w ^^maê"e de c'es^ une image d'or12 » (^=^> Jp^^.
L'épervier d'or dans lequel peut se transformer tout défunt nous est connu matérielle-
ment par un monument trouvé à Abydos par M. Amélineau : un nommé Ahmesou
avait reçu de la faveur du roi Aménophis II un bel épervier en calcaire, recouvert de
feuilles d'or qui subsistent encore en partie; c'était l'image du dieu Horus coiffé des
deux couronnes, à laquelle tout mort justifié avait l'ambition de s'assimiler. La statue
avait été restaurée dans la suite et déposée dans la « chambre d'or » de la tombe
( ^.^^S^B ^ lï^ I Par un ^es descendants d'Ahmesou13. Ainsi, une des
formes du mort devenu dieu-roi était l'épervier d'or ; il n'échappera à personne combien
ceci est significatif pour le sens du titre ^jg^ appliqué à un roi-dieu.
L'action protectrice des amulettes d'or finit par prendre corps et se matérialiser en
une divinité vivante. Devéria, dans son étude sur « Noub, la déesse d'or des Égyptiens14 »,
a montré comment les déesses funéraires Isis, Hathor, Mâït, Nekhabit, se transforment
souvent en une divinité particulière Noubit, « la dorée », qualifiée « dame de la vallée
funéraire15 » ou « régente de la montagne où résident les dieux16 ». Son rôle consiste
« à faire monter le défunt vers la demeure du dieu grand17 », à « présenter la monaït
au nez du défunt1" », à garantir au défunt « un charme protecteur éternel19 ». Noubit
est « la grande déesse d'or des dieux », tout comme Isis est « l'or des dieux et des
1. Todtenbuch (éd. Lepsius), ch. xxx, 1. 4-5, et ch. lxiv, 1. 33.
2. Ibid., ch. clv.
3. Ibid., ch. cxl. 1. 11.
4. Ibid., ch. CLvm.
5. Ibid., ch. clvii.
6. Ibid., ch. clxii, 1. 8.
7. Ibid., ch. clvii.
8. Ibid., ch. xlii, 1. 4-9 et 1. 10. — Voir, dans Rhind, Thebes, pl. VII, la disposition des amulettes d'or sur
une momie, et pl. VI, une couronne de feuillage en or, placée sur la tête d'une momie.
9. Ibid., ch. xlii. 1. 22.
10. Ibid., ch. lxxvii.
11. Ibid., ch. lxxviii.
12. Ibid., ch. cxxxiii, 1. 4 et 7.
13. E. Amélineau, Les Nouvelles Fouilles d'Abydos, p. 141, 169-172, et pl. V.
14. Devéria, Œuvres choisies, I, p. 1-25.
15. Ibid., p. 8.
16. Ibid., p. 10.
17. Ibid:, p. 2.
18. Ibid., p. 5-6.
19. Ibid., p. 15 et pl. IV.
LE TITRE « horus d'or » dans le protocole pharaonique
les rituels funéraires : ce sont surtout le scarabée d'or1 qu'on met à la place du coeur,
le ^ d'or2, l'œil I "^n en lapis enduit d'or3, le collier "%\ 1 j!L en or1, le vau-
tour d'or \\5, la vache d'or ^fca6, qu'on met au cou. Les textes spécifient que ce sont
des talismans « protecteurs », ^ , j , saou1 ; si on les applique sur les chairs de la
momie, c'est « pour qu'ils en repoussent tout mal et toute blessure », a pour qu'aucune
partie des chairs ne soit sans dieu » protecteur ^"""^ ^( ^X^l^ ^^^^l^^ ^ )'
Vêtu de cette armure dorée, le mort est semblable au « cynocéphale d'or des dieux9 »
( q ^ n^*^ /wwwC Y il se transforme en « épervier d'or10 » _5^^^^)'
\ /wwv\ \.°oo / /lin ff\A f3 q r n \ , * ^-__' _cc^ o o o /
c'est-à-dire en « épervier divin11 » ( J_H vv \) ) ; il est désormais « sain comme
le soleil Râ » l^^)' car w ^^maê"e de c'es^ une image d'or12 » (^=^> Jp^^.
L'épervier d'or dans lequel peut se transformer tout défunt nous est connu matérielle-
ment par un monument trouvé à Abydos par M. Amélineau : un nommé Ahmesou
avait reçu de la faveur du roi Aménophis II un bel épervier en calcaire, recouvert de
feuilles d'or qui subsistent encore en partie; c'était l'image du dieu Horus coiffé des
deux couronnes, à laquelle tout mort justifié avait l'ambition de s'assimiler. La statue
avait été restaurée dans la suite et déposée dans la « chambre d'or » de la tombe
( ^.^^S^B ^ lï^ I Par un ^es descendants d'Ahmesou13. Ainsi, une des
formes du mort devenu dieu-roi était l'épervier d'or ; il n'échappera à personne combien
ceci est significatif pour le sens du titre ^jg^ appliqué à un roi-dieu.
L'action protectrice des amulettes d'or finit par prendre corps et se matérialiser en
une divinité vivante. Devéria, dans son étude sur « Noub, la déesse d'or des Égyptiens14 »,
a montré comment les déesses funéraires Isis, Hathor, Mâït, Nekhabit, se transforment
souvent en une divinité particulière Noubit, « la dorée », qualifiée « dame de la vallée
funéraire15 » ou « régente de la montagne où résident les dieux16 ». Son rôle consiste
« à faire monter le défunt vers la demeure du dieu grand17 », à « présenter la monaït
au nez du défunt1" », à garantir au défunt « un charme protecteur éternel19 ». Noubit
est « la grande déesse d'or des dieux », tout comme Isis est « l'or des dieux et des
1. Todtenbuch (éd. Lepsius), ch. xxx, 1. 4-5, et ch. lxiv, 1. 33.
2. Ibid., ch. clv.
3. Ibid., ch. cxl. 1. 11.
4. Ibid., ch. CLvm.
5. Ibid., ch. clvii.
6. Ibid., ch. clxii, 1. 8.
7. Ibid., ch. clvii.
8. Ibid., ch. xlii, 1. 4-9 et 1. 10. — Voir, dans Rhind, Thebes, pl. VII, la disposition des amulettes d'or sur
une momie, et pl. VI, une couronne de feuillage en or, placée sur la tête d'une momie.
9. Ibid., ch. xlii. 1. 22.
10. Ibid., ch. lxxvii.
11. Ibid., ch. lxxviii.
12. Ibid., ch. cxxxiii, 1. 4 et 7.
13. E. Amélineau, Les Nouvelles Fouilles d'Abydos, p. 141, 169-172, et pl. V.
14. Devéria, Œuvres choisies, I, p. 1-25.
15. Ibid., p. 8.
16. Ibid., p. 10.
17. Ibid:, p. 2.
18. Ibid., p. 5-6.
19. Ibid., p. 15 et pl. IV.