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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Editor]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Editor]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 23.1901

DOI issue:
Nr. 1-2
DOI article:
Moret, Alexandre: Le titre "Horus d'or" dans le protocole pharaonique
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.12426#0037

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LE TITRE « HORUS D'OR » DANS LE PROTOCOLE PHARAONIQUE

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déesses1 ». Aussi est-elle souvent représentée au fond des sarcophages ou sur la caisse
des cercueils, accroupie sur le signe de l'or et ouvrant les deux bras pour protéger la
momie2. Dans cette attitude, « Noub sur l'or » forme un groupe de même valeur
que

Si maintenant nous nous reportons au titre « Horus d'or », il nous semblera que
ce titre appliqué au pharaon lui décerne par avance et de son vivant le privilège de
l'indestructibilité, de l'incorruptibilité que le mort se flattait d'obtenir par la vertu de
l'or et les incantations de la déesse « Dorée3 ». On sait que le mort parfait devenait un
dieu et un roi ; aussi est-il en or comme sont les dieux, et voilà ce que le roi se vante
d'être, dès son intronisation, par son titre d'Hor noub. Dans le protocole royal, le
groupe jg^ exprime donc une idée distincte de celle que rend le groupe ; celui-ci
désigne proprement l'âme du roi en tant que « Horus des vivants », suivant l'expression

bien connue : ^™ f © ^ ! °U ^ fil ^ m T _F ! . . .; le n0m d'« Horus
doré » spécifie que le roi, en tant qu'héritier et fils des dieux, est déjà incorruptible
d'âme et de corps avant même la pratique de l'embaumement. De plus, comme il arrive
souvent en égyptien, le titre exprime les deux faces de l'idée qu'il représente;
l'expression a un sens passif en tant qu'elle s'applique à l'Horus rendu incorruptible;
elle a aussi un sens actif par lequel l'Horus doré étend aux autres êtres, tout comme la
déesse Noubit et les autres dieux d'or, la protection dont il jouit lui-même. De là, des
locutions comme celles de la stèle de Kouban où Ramsès II est appelé « l'épervier
(Horus) au plumage bariolé, le bon épervier de vermeil qui a protégé VÉgypte de son
aile en mettant à l'ombre (à l'abri) les « Rekhitou » comme un mur de vaillance et de

:^//>a^ J- Ainsi l'« Horus d'or » était comme une amulette dorée per-

sonnifiée, attachée au corps de l'Egypte. Telle est la double prérogative de sauvegarde
personnelle et de protection sur autrui que le titre d'Horus d'or semble attacher à la
personne du pharaon5.

L'interprétation que nous proposons ici n'empêche point d'admettre, d'après le
texte grec de Rosette, qu'à la basse époque Tépithète Hor noub ait pu signifier, par

1. Devéria, Œuvres choisies, p. 16; cf. Lepsius, Denkm., IV, 36 c.

2. Ibid., p. 13.

3. On a vu, par les exemples cités plus haut, que l'or est le « liquide de Râ » et le corps même du Soleil.
Il faut voir dans cette crovance l'explication de ce fait que la première forme connue d'un nom doré royal a

O

èté r^zp^ (protocole du roi Zosiri dans la pyramide à degrés de Saqqarah, Lepsius, Ausvoahl, pl. VII; L'In-
scription de Sehel, 1. 1), rédigée au nom de Zosiri à l'époque ptolémaïque, remplace ^ par , forme

qui, en effet, prévalut après Zosiri.

4. Stèle de Kouban, 1. 2.

5. De là, et par extension du sens de protection, les épithètes belliqueuses qui commentent le titre sous les
XVIIP et XIXe dynasties.
 
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