LE TITRE « HORUS D'OR » DANS LE PROTOCOLE PHARAONIQUE
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poser une feuille d'or sur le visage du mort, de dorer ou de peindre en couleur d'or la
face des cercueils sculptés en forme de corps humain, décolorer en bleu leur chevelure1,
vient également de la préoccupation cle rendre le mort pareil à une image divine ou
royale. D'après le Papyrus Amhurst, voici quel était l'aspect de la momie du roi Sob-
koumsaouf (XIIIe dynastie) : « sa tête était recouverte d'or à la face, la momie auguste
de ce roi était garnie d'or en son entier, et ses cercueils étaient revêtus d'or et d'argent
à l'intérieur et à l'extérieur » (W \ ^3 * f\ ^ ÀQ^^" U&i
on
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AAAAAA A-WSAA
<2 J. — Enfin, dans les temples et les
tombeaux, la salle où les images dorées3 des dieux et des morts subissaient les rites
funéraires ou divins et reposaient indestructibles, s'appelait ^ (>m<] « la maison d'or »,
ou rvi « la salle d'or4 »; là, suivant le texte des Livres sacrés, le sol était d'or ou
_r
d'argent. De même, dans le palais du roi, la salle où « Horus d'or » donnait audience
s'appelait « Salle de Vermeil5 ». Naturellement les « salles dorées » des tombeaux des
temples et des palais pouvaient ne réceler qu'une très faible partie d'or dans leur déco-
ration dont la richesse était proportionnée à la fortune du possesseur.
La qualité prophylactique de l'or explique aussi pourquoi l'on couvrait les momies
de talismans d'or6 ou dorés, que l'on retrouve dans les tombes et qui sont énumérés dans
en vermeil (ibid., pl. 7, 1. 63). Dans le Conte de Siuouhit, le héros reçoit du pharaon une statue funéraire
« ciselée en or avec une robe de vermeil » (cf. A. Moret, La Condition des Féaux, Recueil, t. XIX, p. 130).
Les statues de double du roi Hor Aou-ab-ri (XIIIe dynastie), trouvées par M. de Morgan (Dahchour, p. 91-92,
95), étaient en bois recouvert de feuilles d'or.
1. Les cercueils du roi Hor-Aou-ab-ri et de la princesse Noubhotpou (XIIIe dynastie), trouvés par M. de
Morgan, étaient en bois lamé d'or, avec masque en bois doré {Dahchour, p. 99-101). Des statuettes en bois,
trouvées par M. Amélineau dans la butte d'Om el-Gaab, avaient la figure couverte d'une feuille d'or (Les
Nouvelles Fouilles d'Abydos, p. 167). Sur les masques en feuilles d'or et en cartonnages dorés, les cercueils
dorés ou peints en jaune, cf. Mariette, Notice des principaux monuments du Musée de Boulaq, 3e édition,
p. 45, 230. 232-233, etc.; Maspero, Guide du Visiteur au Musée de Boulaq, 1883, p. 241, 312, 371, etc.; E. de
Rougé, Description sommaire des salles du Musée égyptien du Louvre (nouvelle édition), p. 115, etc.; Passa-
lacqua, Catalogue..., p. 185. — Sur les statues divines à visage d'or ou doré, voir Mariette, Dendérah,
texte, p. 195.
2. Pap. Amhurst, ap. Chabas. Mélanges égyptologiques, III, 2. p. 10-11, et pl. II, 4-6.
3. On désigne souvent les déesses par l'épithète Noubit, « la dorée ».
4. La salle principale du tombeau où se faisait Y ouverture de la bouche et des yeux s'appelait
(Schiaparelli, Il Libro dei Funerali, I, p. 22-27, 50-53); le plan du tombeau de Ramsès IV, conservé à Turin,
appelle ^ '(W la salle du sarcophage (Chabas, Mélanges égyptologiques, III, 2. p. 195). Aussi, un des
euphémismes pour remplacer le mot mourir était « connaître la salle d'or », © rwl (Abydos, I, pl. 6,
1. 33). — Au Sérapéum, à Coptos, à Dendérah, rwn
5. \5'e=TÎ)
désigne le sanctuaire; voir, avec corrections, Brugsch,
Dict. géogr., p. 320-325. Le sol d'or ou d'argent est mentionné au Rituel de l'embaumement (dans Maspero,
Papyrus du Louvre, p. 50).
\ aaaaaa /, a rsn
n Rsv ° ' PaP- de Berlin I, 1. 251; cf. Maspero, Les Contes populaires, p. 123,
ci à I I I
n° 2. On sait, par les inscriptions dédicatoires, que les murs, les colonnes et les portes des temples étaient
souvent dorés. Cf., entre autres, Mariette, Abydos, I, pl. 13 et 18.
6. C'est ce que le Papyrus Amhurst appelle « les talismans et ornements d'or qui sont au cou (du roi
Sobkmousaouf) ( v\ A v\ M Y )■ — Cf. Chabas, Mclanqes èquptolo-
\ Jrâmi iiiU o infini© mi lin /
giques, III, 2, p. 10, pl. II, 1. 4.
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poser une feuille d'or sur le visage du mort, de dorer ou de peindre en couleur d'or la
face des cercueils sculptés en forme de corps humain, décolorer en bleu leur chevelure1,
vient également de la préoccupation cle rendre le mort pareil à une image divine ou
royale. D'après le Papyrus Amhurst, voici quel était l'aspect de la momie du roi Sob-
koumsaouf (XIIIe dynastie) : « sa tête était recouverte d'or à la face, la momie auguste
de ce roi était garnie d'or en son entier, et ses cercueils étaient revêtus d'or et d'argent
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tombeaux, la salle où les images dorées3 des dieux et des morts subissaient les rites
funéraires ou divins et reposaient indestructibles, s'appelait ^ (>m<] « la maison d'or »,
ou rvi « la salle d'or4 »; là, suivant le texte des Livres sacrés, le sol était d'or ou
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d'argent. De même, dans le palais du roi, la salle où « Horus d'or » donnait audience
s'appelait « Salle de Vermeil5 ». Naturellement les « salles dorées » des tombeaux des
temples et des palais pouvaient ne réceler qu'une très faible partie d'or dans leur déco-
ration dont la richesse était proportionnée à la fortune du possesseur.
La qualité prophylactique de l'or explique aussi pourquoi l'on couvrait les momies
de talismans d'or6 ou dorés, que l'on retrouve dans les tombes et qui sont énumérés dans
en vermeil (ibid., pl. 7, 1. 63). Dans le Conte de Siuouhit, le héros reçoit du pharaon une statue funéraire
« ciselée en or avec une robe de vermeil » (cf. A. Moret, La Condition des Féaux, Recueil, t. XIX, p. 130).
Les statues de double du roi Hor Aou-ab-ri (XIIIe dynastie), trouvées par M. de Morgan (Dahchour, p. 91-92,
95), étaient en bois recouvert de feuilles d'or.
1. Les cercueils du roi Hor-Aou-ab-ri et de la princesse Noubhotpou (XIIIe dynastie), trouvés par M. de
Morgan, étaient en bois lamé d'or, avec masque en bois doré {Dahchour, p. 99-101). Des statuettes en bois,
trouvées par M. Amélineau dans la butte d'Om el-Gaab, avaient la figure couverte d'une feuille d'or (Les
Nouvelles Fouilles d'Abydos, p. 167). Sur les masques en feuilles d'or et en cartonnages dorés, les cercueils
dorés ou peints en jaune, cf. Mariette, Notice des principaux monuments du Musée de Boulaq, 3e édition,
p. 45, 230. 232-233, etc.; Maspero, Guide du Visiteur au Musée de Boulaq, 1883, p. 241, 312, 371, etc.; E. de
Rougé, Description sommaire des salles du Musée égyptien du Louvre (nouvelle édition), p. 115, etc.; Passa-
lacqua, Catalogue..., p. 185. — Sur les statues divines à visage d'or ou doré, voir Mariette, Dendérah,
texte, p. 195.
2. Pap. Amhurst, ap. Chabas. Mélanges égyptologiques, III, 2. p. 10-11, et pl. II, 4-6.
3. On désigne souvent les déesses par l'épithète Noubit, « la dorée ».
4. La salle principale du tombeau où se faisait Y ouverture de la bouche et des yeux s'appelait
(Schiaparelli, Il Libro dei Funerali, I, p. 22-27, 50-53); le plan du tombeau de Ramsès IV, conservé à Turin,
appelle ^ '(W la salle du sarcophage (Chabas, Mélanges égyptologiques, III, 2. p. 195). Aussi, un des
euphémismes pour remplacer le mot mourir était « connaître la salle d'or », © rwl (Abydos, I, pl. 6,
1. 33). — Au Sérapéum, à Coptos, à Dendérah, rwn
5. \5'e=TÎ)
désigne le sanctuaire; voir, avec corrections, Brugsch,
Dict. géogr., p. 320-325. Le sol d'or ou d'argent est mentionné au Rituel de l'embaumement (dans Maspero,
Papyrus du Louvre, p. 50).
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n Rsv ° ' PaP- de Berlin I, 1. 251; cf. Maspero, Les Contes populaires, p. 123,
ci à I I I
n° 2. On sait, par les inscriptions dédicatoires, que les murs, les colonnes et les portes des temples étaient
souvent dorés. Cf., entre autres, Mariette, Abydos, I, pl. 13 et 18.
6. C'est ce que le Papyrus Amhurst appelle « les talismans et ornements d'or qui sont au cou (du roi
Sobkmousaouf) ( v\ A v\ M Y )■ — Cf. Chabas, Mclanqes èquptolo-
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giques, III, 2, p. 10, pl. II, 1. 4.