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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Editor]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Editor]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 24.1902

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Nr. 1-2
DOI article:
Kamāl, Aḥmad: Les idoles arabes et les divinités égyptiennes
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.12429#0032
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22

LES IDOLES ARABES ET LES DIVINITÉS ÉGYPTIENNES

Chap. iv, 63. — « N'as-tu pas vu ceux qui prétendent croire aux livres envoyés à
toi et avant toi., demander d'être jugés devant Thagout, bien qu'il leur ait été défendu
de croire en lui? Mais Satan veut les faire dévier bien loin de la vérité1. » Les Arabes
connaissaient bien Hermès Trismégiste, identifié par les Grecs au dieu lunaire des
Égyptiens, Téhut, Thoth ou Thot. L'identification se fit à cause du caractère de
conducteur des âmes commun aux deux divinités : l'épithète de « trois fois le plus
grand » fut empruntée aux Égyptiens par les Grecs. Beaucoup d'anciens livres, au
nombre de 20.000 d'après les uns, cle 36.500 d'après les autres, portaient son nom.
En outre, les écrits alchimiques, sous le nom d'Hermès, sont continuellement cités
par Zosime, par Stéphanus et par les autres auteurs grecs d'ouvrages scientifiques.
Les Arabes en ont connu ou composé d'autres, et la fabrication des écrits hermétiques
en latin a duré pendant tout le moyen âge5. Enfin Hérodote, en parlant des ibis
(symboles de Thot) qui combattaient avec les serpents ailés venant de l'Arabie pour
faire du mal à l'Egypte, nous rappelle que les Arabes savaient que ces oiseaux étaient
respectés par les Égyptiens3. Si l'on se rapporte encore à la mythologie, on verra que
le culte d'Hermès existait dans une grande partie du monde sous différents noms.

^ O ^, Thot, ^ O > ^15r^ , copt. it, tis5i, ^5i, grue, ibis, sert à écrire le

nom du dieu Thot : #^[, fj®, ^ ( ( tjj, plante sacrée dont

on faisait une huile1 nommée takhou, en arabe ^ huile de sésame (?). Si l'on admet

ce rapprochement ^^^'vlj, homophone de Zifb, ne serait que le sésame, plante
très répandue en Egypte, et ne devrait être consacrée au dieu Thot que par simple
calembour.

T — — Sowâ

Cette idole est mentionnée avec d'autres au Coran, dans le chap. lxxi, dit de Noé :
(22) a Leurs chefs criaient : N'abandonnez pas vos divinités., n'abandonnez pas Wedd
et Sowâ, (23) ni Iaghouth, ni Iaouk, ni Nesr. (34) Ces idoles en ont égaré un grand
nombre et ne font qu'accroître l'égarement des méchants3. » Selon les commentateurs,
ce sont les noms de quelques hommes vertueux qui auraient vécu entre Adam et Noé;
le respect qu'on avait témoigné pour leur mémoire aurait ensuite dégénéré en grossière
idolâtrie 6.

Mawardi dit que Sowâ était une idole adorée par la tribu de Hozeil sur la côte de
la mer Rouge. Radi raconte qu'elle était vénérée par la tribu de Hamadan. Waqidi
s'explique autrement : « Il signale que AVedd avait la forme d'un homme, Sowâ celle
d'une femme, Iaghouth celle d'un lion, Iaouk celle d'une jument, Nesr celle d'un

1. Trad. du Coran par Kasimirski, p. 71-72.

2. Grande Encycl. franc., t. XIX, p. 1188.

3. Trad. arabe d'Hérodote. \ir--\lT Xsu£-° Yo (<JjLsb <j,bl •

4. Pierret, Vocabulaire, p. 679.

5. Trad. du Coran par Kasimirski, p. 480.

6. Commentaire de Khatib-el-Shirbini, t. IV, p. 378.
 
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