Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 35.1913

DOI Heft:
Nr. 3-4
DOI Artikel:
Montet, Pierre: La fabrication du vin dans les tombeaux antérieurs au Nouvel Empire
DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.12746#0134
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
120

LA FABRICATION DI" VIN DANS LES TOMBEAUX

(Maternent en contact avec une grande quantité de liquide. Les paysans qui, dans
certaines régions viticoles, attendent pour fouler que la fermentation soit terminée, ne
font qu'une opération inutile et dangereuse. 11 n'est pas sans intérêt de montrer que les
fellahs de l'Ancien Empire avaient su choisir le moment le plus favorable. Cela résulte

d'une scène du tombeau de Ti : au-dessus de la légende

se développait une file de porteurs qui, partant probablement de la vigne, allait jusqu'à
la cuve. Le premier porteur vide son panier dans la cuve qui est en grande partie dé-
truite. Il en reste assez pour nous prouver que les fouleurs s'y trouvaient dans le même
moment. Un autre tombeau contenait une scène analogue1, mutilée aussi, mais d'une
autre manière. La cuve et les fouleurs sont à peu près intacts; c'est le porteur occupé
à vider son panier qui est à demi effacé. La scène est ainsi facile à compléter, et il reste
certain que les deux opérations se faisaient en même temps. Ainsi pratiqué, le foulage
des raisins avait le double avantage de donner une bonne fermentation et de rendre
plus facile la besogne des pressureurs. Ceux-ci disposaient d'ustensiles tellement primi-
tifs qu'un travail préliminaire n'était pas inutile.

Quand la fermentation était terminée, il fallait séparer le vin de cuve de la ven-
dange, puis extraire le jus qui restait encore dans les raisins. La première de ces opé-
rations n'a pas trouvé place sur les murs de la tombe. La seconde exigeait la présence
de cinq hommes groupés assez uniformément dans une position qui semble mieux con-
venir à des acrobates qu'à, d'honnêtes vignerons. Cette dernière supposition est pourtant
la bonne, car le vin coule clans les récipients avec une abondance admirable. Les perches
auxquelles est attaché le sac plein de vendange sont maintenues droites par deux solides
gaillards qui, en outre, portent chacun un autre homme sur le clos. Ceux-ci ont saisi
l'autre extrémité des perches et, sans craindre de perdre l'équilibre, tirent à eux de
toutes leurs forces. Un cinquième individu, placé horizontalement par on ne sait quel

acteur n'aurait pas été moins critique. Un homme peut assurément garder quelques
instants une position analogue entre deux perches verticales, pourvu que ces perches
soient fixées solidement. Ce n'était pas le cas pour celles-ci qui étaient, au contraire, fort
vacillantes. Avant même d'avoir pris la position indiquée, le malheureux eut compromis
l'équilibre de tout l'édifice et entraîné pêle-mêle les hommes, les perches, la vendange
et le récipient. Nous devons admettre que les vignerons égyptiens s'y prenaient d'une

miracle, contribue aussi, des pieds et des mains, à l'écar-
tement des deux perches (fig. 3)2.

Fig. 3.

Il est clair que dans la réalité les choses ne pouvaient
se passer ainsi. On eût exigé des deux hommes qui sup-
portaient le poids de trois personnes et d'un gros sac un
effort vraiment accablant; le plus difficile eût encore été
de maintenir en équilibre cette sorte de pyramide plus
lourde au sommet qu'à la base. La situation du cinquième

1. Lepsius, Denkmàter, II, 96.

2. D'après Champollion, Monuments, 339 (= L., D., II, 53 b).
 
Annotationen