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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Editor]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Editor]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 37.1915

DOI issue:
Nr. 1-2
DOI article:
Maspero, Jean: À propos d'un bas-relief copte du Musée du Caire
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.12744#0118
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A PROPOS D'UN BAS-RELIEF COPTE DU MUSÉE DU CAIRE

tunique à manches, ornée au-dessus des genoux de ces petits carrés de tapisserie si
fréquents à l'époque byzantine ; sur son épaule se rabat le paludamentum des officiers
romains. Pourtant M. Strzygowski écrit à son sujet : « In den Holzpanneaus werden
ùberdies die Formen primitiver und in der Bildung des Gewandes und Gùrtels deutlich-
er kennbar altàgy ptisch1 ». Quelques lignes plus bas2, de même, on lit, à propos du
n° 7116 du Musée du Caire3, ivoire représentant un Dionysos (?) de face, les jambes
croisées, une main sur la hanche et l'autre sur la tête : « deutlicher als an den Aachner
Bakchos-Tafeln tritt hier in den Formen altâgyptischer Formenzwang in der Bildung
des menschlichen Kôrpers hervor ». J'avoue que, pour ma part, cette grossière figure de
bas-hellénisme ne me rappelle rien dans l'art pharaonique, mais il faut tenir compte
du parti pris dont M. Strzygowski fait preuve dans ses recherches : le lecteur jugera
laquelle est correcte de l'impression de M. Strzygowski ou de la mienne. Je crains bien
qu'il ne puisse pas reconnaître là plus que moi-même, dans l'original, ni même dans
la vignette qu'en a donnée M. Strzygowski, l'ombre d'une influence altàgyptische.

On me reprochera, peut-être, de m'attarder à l'examen de détails insignifiants.
Je l'ai fait, parce que, dans une matière aussi neuve que celle de l'art copte, l'opinion
d'un homme tel que l'est M. Strzygowski peut peser d'un grand poids sur la marche
que notre science suivra en se développant. Après tout, M. Strzygowski n'émet que
des hypothèses mal appuyées de faits indiscutables, et l'on pensera sans doute que l'on
pourrait laisser aux découvertes futures le soin de les démolir : je pense, au contraire,
qu'il y aurait danger à en agir de la sorte. Ces hypothèses, en effet, prises au sérieux
et traitées ensuite comme des faits démontrés, serviront à en étayer d'autres, qui
aboutiront à des conclusions d'une portée générale hors de proportion avec le point de
départ. Je ne veux citer ici pour exemple de leur inconvénient que l'interprétation
imaginée par M. Strzygowski d'une mosaïque figurant la Descente aux enfers, au cou-
vent de Daphni, interprétation qui a été, chose curieuse, acceptée sans discussion par
M. Dalton dans son livre sur VA rt byzantin. Les portes de l'Hadès étant brisées, le Christ
tend la main à Adam et à Ève qui surgissent du gouffre. A gauche, les rois justes,
à droile, le Précurseur et quelques prophètes font cortège au Fils de Dieu. Au-dessous,
dans l'Hadès, sous les débris des portes, une figure virile nue, au visage barbu en-
cadré de longs cheveux, est couchée, enchaînée : cette figure singulière serait d'après
M. Strzygowski, le Pharaon de l'Exode, et voici pourquoi. Dans le second des romans
de Satni, le héros, visitant les régions infernales, y aperçoit un homme allongé à terre,
et « dans l'œil droit duquel était enfoncé le gond de la porte de la cinquième salle ».
C'est tout, et ce n'est pas assez pour prouver la thèse de l'auteur. Un peu moins in-
consistant est le second exemple, pris dans le Traité contre les Juifs de Pierre, abbé de
Cluny, et dans lequel il se moque d'une légende hébraïque, de fait assez ridicule, qui est
destinée à prouver la vertu des études talmudiques. Un certain Josué ben Lévi visite
l'enfer, et la particularité la plus notable de sa description est celle-ci : « Pharaon gisait

1. Catalogue général, nos 8783, 8784.

2. Bulletin, p. 74.

3. Id., p. 75.
 
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