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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 37.1915

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Nr. 1-2
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Maspero, Jean: À propos d'un bas-relief copte du Musée du Caire
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https://doi.org/10.11588/diglit.12744#0117
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A PROPOS D'UN BAS-RELIEF COPTE DU MUSÉE DU CAIRE

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d'« Isis », on voit, à droite de la tête de la déesse, un petit temple tétrastyle à coupole,
sous la porte duquel se tient une statue de l'homme assis. L'architrave que supportent
les colonnes a ceci de particulier, qu'entre les deux chapiteaux du milieu, elle se relève
de chaque côté à angle droit, et ajoute ainsi un petit exhaussement rectangulaire à l'ou-
verture de la porte. « C'est là, dit M. Strzygowski, un motif ancien égyptien, qui
s'est conservé jusque dans l'époque chrétienne. Exemple : l'église du couvent Bakara
à Samallout et la nef de l'église du Deir el-Malak », et, plus haut, ce motif est
déclaré « nur in Âgypten môglich ». La figure ci-jointe montrera que l'édicule n'a rien
d'égyptien en lui-même, et, quant à ce qui est de la forme parti-
culière de l'architrave, l'auteur n'en cite pas d'exemple antique.
Je n'en connais aucun, pour ma part, et il est probable que le
sculpteur a seulement voulu, par un artifice, donner de l'air à la
petite statue qui, sans cela, aurait touché du front le linteau.
M. Strzygowski se réfère, il est vrai, à deux exemples modernes,
mais je ne les crois pas suffisants pour autoriser les conclusions
qu'on en déduit : je ne puis rien dire du premier, n'ayant pas sous

la main les documents nécessaires à une vérification, et le second, emprunté aux dessins
de M. Gayet1 est sans aucun rapport avec le petit temple du relief d'Isis. Tout ce que
lion constate au Deir el-Malak, c'est que les chapiteaux sont surmontés d'un long dé
en forme de pilier carré, au lieu de porter directement l'architrave, mais celle-ci reste
droite. Cette combinaison, du moins, est-elle prise à l'architecture pharaonique ? On
n'oserait l'affirmer. Il est vrai que ces abaques ont été d'un usage courant dans l'Égypte
antique, mais, si les Coptes en avaient reçu la tradition, pourquoi faudrait-il, pour
les retrouver, descendre jusqu'à l'époque arabe? Nous ne connaissons pas beaucoup de
vieux monuments coptes ; du moins pouvons-nous dire que, ni aux couvents de Sohag,
ni dans l'église de pierre de Bâouit, ni à Saint-Siméon ou plutôt Amba Hédéré d'As-
souân, rien d'analogue n'a été observé. Il faut toujours prendre garde que les Coptes,
comme les Arabes qui, pour les mêmes raisons peut-être, pratiquent aussi l'usage de
l'abaque, ont presque toujours employé des colonnes antiques, qu'il leur a fallu souvent
rallonger par un dé, afin de les approprier aux nouveaux édifices; d'où la nécessité
d'intercaler une sorte de coussinet, un abaque de forme irrégulière, entre l'architrave,
quand il y en a une, et le fût.

D'autres traits soi-disant caractéristiques d'une survivance antique sont notés par
M. Strzygowski, mais ils offrent un caractère d'impression personnelle, qui, même pour
quiconque partagerait l'avis de l'auteur, les rend bien difficiles à accepter comme argu-
ments en la matière. Que l'on jette un coup d'ceil, par exemple, sur la figure, empruntée
à son mémoire de la Société archéologique d'Alexandrie2. Il s'agit d'une image très
répandue dans l'Egypte copte, et dont deux copies presque exactement pareilles sont
entrées dans la collection du Musée de Caire. Le saint représenté ici est habillé d'une

1. Art copte, p. 163-164.

2. P. 36.
 
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