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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 37.1915

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Nr. 1-2
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Maspero, Jean: À propos d'un bas-relief copte du Musée du Caire
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https://doi.org/10.11588/diglit.12744#0106
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A PROPOS D'UN BAS-RELIEF COPTE DU MUSÉE DU CAIRE

1)7

A PROPOS D'UN BAS-RELIEF COPTE DU MUSÉE DU CAIRE1

par

Jean Maspero

L'œuvre dont il s'agit est un petit fragment d'arc sculpté, qui dut faire partie
d'un portail d'église ou de chapelle en plein cintre. J'ai acquis cette pierre, en 1911,
chez un marchand du Caire, qui m'a dit l'avoir reçue de Coptos, et je l'ai cédée depuis
lors au Musée des Antiquités. Je n'ai jamais eu de motif pour suspecter les affirma-
tions en ce genre de l'homme qui m'a vendu l'objet, mais enfin la provenance ne peut
être considérée comme assurée.

Le sujet est un des thèmes favoris de l'art pharaonique, la barque au marais (fig. 1).
Dans un canot en forme de croissant, un homme, assis de profil mais les épaules et la
téte de face, pêche au moyen d'une courte ligne et retire un poisson presque aussi
gros que lui. L'eau n'est figurée par rien, mais deux poissons la supposent, et le
fond est rempli de plantes aquatiques, lotus et papyrus, habités par des oiseaux. Deux
canards (?) s'étalent sur une fleur gigantesque, tandis que, derrière eux, posé sur une
tige, un nid montre, bien rangés en ligne, cinq œufs qui leur appartiennent sans
doute. Le motif qui devait se dérouler tout autour du portail est serré entre deux
rubans en relief, celui de l'intérieur plat et uni, l'autre orné d'une décoration en forme
de cœurs disposés en file; un ornement de même genre se remarque sur le coffre en
bois de Kôm-Ichgàou, exposé au Musée du Caire2. A part ce détail secondaire, l'œuvre
se distingue de toutes ses congénères par un trait qui en fait l'intérêt : j'y trouve un
des rares exemples jusqu'ici connus d'une influence de l'ancien art égyptien sur
l'art copte.

Cette scène, en son ensemble, est conçue dans un très vieil esprit : elle représente
un incident de la vie journalière, au milieu d'un paysage, c'est-à-dire un motif que
jamais, ou presque jamais, les Coptes n'ont recherché, mais qui se rattache à la prin-
cipale source d'inspiration de jadis. Les détails y sont si caractéristiques que le premier
coup d'œil jeté sur la planche IV les découvre sans peine. L'homme est assis à l'antique;
la jambe de profil et le torse de face, la position parallèle et identique des deux bras
ployés, étendus à hauteur de la tête, appartiennent bien au répertoire pharaonique.
Seule, fait contraste la tête de face, qui atteste les siècles écoulés avant cette production
tardive. Plusieurs tableaux des hypogées de Béni-Hassan, par exemple, offrent déjà
tous les éléments de celui-ci. La barque, coupée droit d'un côté, est recourbée à la
proue3; si, ici, elle est plus courte et affecte la forme de croissant, c'est que la place
manque. La ligne a le manche et le fil peu développés4. La grande fleur évasée, ourlée

1. Cet article, trouvé dans les papiers de Jean Maspero après sa mort sur le champ de bataille, a été im-
primé tel qu'il l'avait laissé en brouillon. On ne s'étonnera donc pas de n'y rencontrer que peu de renvois à ce
qu'il cite ; il les aurait ajoutés sur le manuscrit définitif de son mémoire si la guerre lui en avait laissé le temps.

2. Catalogue, n° 7211, p. 153 154, avec figure.

3. Lepsius, Denkmâler, Abth. II, pl. 127.

4. Id., ibid., pl. 127.

RIÏCUHII., xxxvii. — tr0isiè.mh sér., t. v.

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