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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 37.1915

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Nr. 1-2
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Maspero, Jean: À propos d'un bas-relief copte du Musée du Caire
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https://doi.org/10.11588/diglit.12744#0116
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A PROPOS D'UN BAS-RELIEF COPTE DU MUSÉE DU CAIRE

ment de M. Strzygowski est manifestement et doublement injuste, c'est lorsqu'il écrit
qu'« au regard des obscénités égyptiennes, les scènes secrètes de Pompéi sont jeux d'en-
fants, Gegenûber den altàgyptischen Obscônitâten bieten die Geheimnisse von Pompej
Kindereien ». Dire que les malheureuses caricatures coptes sont pires que ce qu'a
produit le tempérament licencieux des Grecs ou des Romains, tels les tableaux dont
parle Suétone ou certains médaillons conformâtes, c'est forcer la note, et, par surcroît,
les dériver héréditairement, d'un goût égyptien antique pour l'obscénité est une affir-
mation gratuite. L'art pharaonique s'est permis parfois des figurations qui seraient
inadmissibles aujourd'hui, mais n'oublions pas qu'elles étaient uniquement l'expression
d'une idée religieuse, qu'elles n'avaient aucun but licencieux, qu'elles ne choquaient
personne de leur temps, et, au surplus, qu'on ne leur voit rien de commun avec celles
qui sont reprochées aux Coptes. Si l'on veut juger de quelle manière les Pharaons
savaient se tirer des sujets scabreux, il suffit de regarder, dans le temple de Louqsor,
la scène de la génération d'Amanhatpou et de son double : non seulement elle ne pré-
sente aucune obscénité en elle-même, mais le sens de l'action exposée aux yeux n'est
expliquée que par les inscriptions. Les bibelots à tendances grossières n'ont apparu en
Egypte que lorsque les Grecs les y ont introduits, comme ils ont fait partout, en sorte
que, même si l'on admettait avec M. Strzygowski que ces tendances sont une caracté-
ristique du-style copte, c'est aux origines hellénistiques de cet art, non à un héritage
national, qu'il faudrait les faire remonter.

Revenons à l'ivoire Barberini du Louvre et à ses représentations. En les étudiant
et en rapprochant le saint militaire d'Aix-la-Chapelle, M. Strzygowski leur trouve
deux ancêtres dans l'art altàgyptisch, l'Horus cavalier du Louvre et un bas-relief de
la collection de M. de Bissing1. Ces deux exemples ne me paraissent pas être très heu-
reusement choisis, car les deux pièces sont de basse époque romaine, deux morceaux
d'exception en outre, dont l'intérêt consiste précisément en ce que, mêlés à quelques
survivances de formes égyptiennes, ils représentent des types inconnus à l'art pharao-
nique. L'Horus du Louvre est costumé en officier romain, et il est à cheval dans une
attitude qui rappelle en effet celle des saints cavaliers; or, l'Horus cavalier est d'une
excessive rareté, et les quelques exemples que nous en avons datent tous de l'époque
romaine. Le type même du cavalier n'existe pas dans l'art pharaonique : les rares fois
qu'il apparaît, c'est sur des bas-reliefs d'époque ptolémaïque ou romaine. Le person-
nage de la collection Bissing est encore plus significatif. L'Horus du Louvre avait
du moins gardé sa tête de faucon : celui-ci porte un costume étranger, il est représenté
de face, sa tête aux cheveux bouclés est purement hellénistique, et le 'seul trait d'anti-
quité vraiment égyptienne qu'il conserve, ce sont les deux faucons qui l'entourent,
coiffés du pschent. Naturellement, ce détail ne se retrouve plus dans les œuvres chré-
tiennes auxquelles M. Strzygowski songe, et, dès lors, on ne voit pas ce que le type
du saint militaire, s'il venait de l'art pharaonique, a pu en recevoir.

Dans un des ivoires du dôme d'Aix-la-Chapelle, celui qui est connu sous le nom

1. Bulletin, p. 36.
 
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