[27] MONNAIES ÉGYPTIENNES À LÉGENDES HIÉROGLYPHIQUES. 157
aptitudes natives et les prouesses de ses habitants. Les choses se passèrent moins
simplement en Egypte. Plusieurs essais monétaires y furent tentés, et l'un semble avoir
été malheureux. L'apparence trop égyptienne de la seule pièce jusqu'ici connue que
je rattache à cette émission initiale ne pouvait plaire à des étrangers auxquels elle ne
remémorait rien d'habituel. Le second type a donc été en quelque sorte imposé parce
qu'il avait les préférences des intéressés directs, qui n'étaient certainement pas des
indigènes. Devait-il mieux convenir aussi aux Grecs? 11 est permis d'en douter, le
cheval n'étant pas un sujet allégorique plus spécialement représentatif d'un des groupes
ethniques dominant dans l'armée égyptienne. Il faut donc chercher ailleurs la raison
de ce choix. Le rapprochement dont je parlais tout à l'heure entre le cheval des pièces
carthaginoises et celui des monnaies égyptiennes semble propre à fournir la solution
du problème qui se pose à nous. Il paraîtra entièrement fondé si l'on se souvient que
les derniers pharaons prirent à leur solde d'importants contingents de Libyens. L'ar-
mée de Nectanébo II en comptait 20.000W, autant que de Grecs. Pour cette masse
confuse d'êtres semi-barbares accoutumés au numéraire punique, et dont bien peu
encore avaient pris vaguement contact avec la civilisation hellénique, il est certain
que nulle image mieux que l'effigie du cheval ne pouvait donner au métal qu'elle
décorait une valeur monétaire évidente.
E. Ciiassinat.
(1) DlODORIS DE SfCILE, XVI, iy.
aptitudes natives et les prouesses de ses habitants. Les choses se passèrent moins
simplement en Egypte. Plusieurs essais monétaires y furent tentés, et l'un semble avoir
été malheureux. L'apparence trop égyptienne de la seule pièce jusqu'ici connue que
je rattache à cette émission initiale ne pouvait plaire à des étrangers auxquels elle ne
remémorait rien d'habituel. Le second type a donc été en quelque sorte imposé parce
qu'il avait les préférences des intéressés directs, qui n'étaient certainement pas des
indigènes. Devait-il mieux convenir aussi aux Grecs? 11 est permis d'en douter, le
cheval n'étant pas un sujet allégorique plus spécialement représentatif d'un des groupes
ethniques dominant dans l'armée égyptienne. Il faut donc chercher ailleurs la raison
de ce choix. Le rapprochement dont je parlais tout à l'heure entre le cheval des pièces
carthaginoises et celui des monnaies égyptiennes semble propre à fournir la solution
du problème qui se pose à nous. Il paraîtra entièrement fondé si l'on se souvient que
les derniers pharaons prirent à leur solde d'importants contingents de Libyens. L'ar-
mée de Nectanébo II en comptait 20.000W, autant que de Grecs. Pour cette masse
confuse d'êtres semi-barbares accoutumés au numéraire punique, et dont bien peu
encore avaient pris vaguement contact avec la civilisation hellénique, il est certain
que nulle image mieux que l'effigie du cheval ne pouvait donner au métal qu'elle
décorait une valeur monétaire évidente.
E. Ciiassinat.
(1) DlODORIS DE SfCILE, XVI, iy.