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Revillout, Eugène [Hrsg.]
Chrestomathie démotique (Band 1) — Paris, 1880

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https://doi.org/10.11588/diglit.30361#0106
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— XCVIII —

de tout temps exigé le concours des prêtres, et encore, même dans ces parties, on
sent que les prêtres étaient étroitement tenus en laisse du temps d'Ëvergète et qu'ils
étaient complètement libres à l'époque d'Épiphane. Ils profitèrent largement de cette
liberté, et, tout en essayant de rattacher ce décret aux anciens par quelques
formules, grecques d'origine, qui furent sans doute empruntées à Oanope, comme la
mention de « la bonne fortune » etc., ils lâchèrent la bride à leurs élans mystiques,
et nous laissèrent ainsi le plus beau ^pécwMe?^ possible de religieux.
Mais il ne faut pas rire de leurs tentatives, qu'Epiphane dut sans doute voir avec
le plus grand plaisir, et qu'il acheta par de vastes concessions faites aux prêtres,
(nous le savons par le décret lui-même) ; car elles formaient pour sa politique une
arme puissante contre les mystiques possesseurs de la Thébaide. Les expressions:
soM, sed/uea?' des jpamégupdcs commg Dicdq (le dieu suprême de Memphis,)
approuvé die A*7a7q i??:ape <p*aud roi! comme 7e soM, maître des dettæ Mmt-
ep7ières, étaient là pour répondre aux protocoles ampoulés d'Anchtu et Horhotep, qui,
jusque dans les contrats, se disaient les représentants légitimes d'Osiris et d'Ammon-
Ra-Sonter, le grand dieu de Thèbes.
Ün me demandera peut-être le résultat de cette lutte à la fois civile et religieuse,
et quand les rois de Thcbes durent enhn s'avouer vaincus? Il me faut, pour répondre
à cette question, retourner un peu en arrière, jusqu'au début même de la révolution,
ahn de pouvoir calculer chronologiquement, d'après les documents que j'ai entre les
mains, quelle fut dans la Haute-Égypte sa durée totale et l'époque de sa terminaison.
Le début de l'insurrection thébaine a été très nettement indiquée par un passage
du papyrus I"' de Turin, dont on n'a pas saisi jusqu'ici la véritable portée.
On se rappelle que dans ce papyrus se trouve le compte rendu ofhciel d'un procès
intenté par le grec épigone Hermias, soldat comme tous ses ancêtres depuis leur
entrée en Égypte, contre Horus et ses collègues, cholchytes de Thèbes. Il s'agissait
d'une maison qu'Hermias disait avoir appartenu à ses pères et qui était sise à Thèbes,
dans le quartier des Memnonia. Cette maison, les cholchytes l'avaient achetée par-
acte en bonne et due forme. Mais ceux qui la leur avaient vendue la possédaient-ils
légitimement? La chose était difficile à prouver. Dinon, l'avocat des cholchytes,
invoqua donc à ce sujet la p?-escr^7mu, et voici comment le papyrus nous résume
cette partie de sa plaidoirie:
« Ayant passé ensuite aux arguments de la partie adverse et ayant relu son
» libelle indiqué plus haut, il dit que, de l'aveu fait aux rois par son adversaire, il
» résulte que le père de celui-ci est sorti de Diospolis avec les autres soldats, (p.s(f
» î-rspMv cTp^rctM-Mv,) pour se rendre dans le haut-pays pendant la révolution, (vapax'%)
» qui s'est faite contre le père des rois, le dieu Épiphane; et il ajoute qu'en suppu-
tant les temps, à savoir les 24 ans d'Épiphane, les 35 ans de Philomëtor et les
» 29 ans qu'il faut compter depuis l'année 25 à l'année 53 d'Ëvergète, il s'est
» déjà écoulé 88 ans, d'après son propre témoignage, depuis que ni son adversaire
^ ni soii père n'ont eu domicile à Diospolis. Il n'a donc plus droit d'entrer en
» procès au sujet de cette maison, après tant d'années écoulées, et il ne lui reste
)> plus aucune possession ni aucun domaine sur le fonds en question. »
 
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