CHAPITRE II.
LES DROITS DE LA EEMME CHEZ LES ÉGYPTIENS.
§ 1". LE MARIAGE.
Quelle était la condition légale de la femme dans un ménage égyptien?
On est loin de s'entendre à ce sujet.
Pour WiLKiNsoN i, il n'y aurait pas eu, à proprement parler, de mariage en Égypte.
Aucune cérémonie, religieuse ou civile, aucun contrat n'y serait venu sanctionner
l'union de l'iionnne et de la femme. Cette opinion parut trop absolue à quelques
savants qui vinrent après lui. Mais l'absence de toute espèce de documents ne
permettait que de simples conjectures. Tout récemment encore, M. ÜHABAs, dans la
trop bienveillante étude qu'il a consacrée, dans son journal à ma
traduction mot à mot du Awnao? (L s'exprimait ainsi : « Les textes originaux
» ne nous disent rien des cérémonies qui accompagnaient la célébration du mariage.
» Dans notre roman, le roi se borne à envoyer la sœur chez le frère. Mais ce pro-
cédé par trop sommaire appartient peut-être au domaine de la Action».
Je ne saurais me prononcer pour l'époque de Ramsès II, dans laquelle se placent les
événements racontés dans le AcwaM de AeAuz, et surtout pour ce qui concerne les
familles régnantes. Mais ce que je puis maintenant afArmer en toute certitude,
c'est qu'à l'époque ptolëma'i'que, tout au moins, il existait un véritable mariage, constaté
par des contrats spéciaux et qui probablement aussi recevait une bénédiction reli-
gieuse; car la religion semble être intervenue très activement dans les différents
actes de la vie des Égyptiens, ainsi que nous avons eu l'occasion de le prouver à
propos du serment.
Voici, par exemple, un contrat de mariage, qui est conservé dans notre Musée
Égyptien du Louvre, sous le N" 2433 :
« L'an 33, Xota-/., du roi Ptolëmée, Als de Ptolëmée le Dieu, étant Aetus, dis d'Apollo-
» nius, prêtre d'Alexandre, et des deux frères, étant Démétria, Aile de Dionysios,
» canëpbore devant Arsinoé Philadelplie, le pastopliore d'Ammon-Api, de la partie
» occidentale de Thèbes, Patma, Als de Pchelclions, dont la mère est Tahet, dit à la
» femme Ta(outem), Aile de Relou, dont la mère est Tanetem. — Je t'ai acceptée
x pour femme. Je t'ai donné un argentons, en sekels 5, un argenteus en tout, pour
1. tome II, p. 58.
LES DROITS DE LA EEMME CHEZ LES ÉGYPTIENS.
§ 1". LE MARIAGE.
Quelle était la condition légale de la femme dans un ménage égyptien?
On est loin de s'entendre à ce sujet.
Pour WiLKiNsoN i, il n'y aurait pas eu, à proprement parler, de mariage en Égypte.
Aucune cérémonie, religieuse ou civile, aucun contrat n'y serait venu sanctionner
l'union de l'iionnne et de la femme. Cette opinion parut trop absolue à quelques
savants qui vinrent après lui. Mais l'absence de toute espèce de documents ne
permettait que de simples conjectures. Tout récemment encore, M. ÜHABAs, dans la
trop bienveillante étude qu'il a consacrée, dans son journal à ma
traduction mot à mot du Awnao? (L s'exprimait ainsi : « Les textes originaux
» ne nous disent rien des cérémonies qui accompagnaient la célébration du mariage.
» Dans notre roman, le roi se borne à envoyer la sœur chez le frère. Mais ce pro-
cédé par trop sommaire appartient peut-être au domaine de la Action».
Je ne saurais me prononcer pour l'époque de Ramsès II, dans laquelle se placent les
événements racontés dans le AcwaM de AeAuz, et surtout pour ce qui concerne les
familles régnantes. Mais ce que je puis maintenant afArmer en toute certitude,
c'est qu'à l'époque ptolëma'i'que, tout au moins, il existait un véritable mariage, constaté
par des contrats spéciaux et qui probablement aussi recevait une bénédiction reli-
gieuse; car la religion semble être intervenue très activement dans les différents
actes de la vie des Égyptiens, ainsi que nous avons eu l'occasion de le prouver à
propos du serment.
Voici, par exemple, un contrat de mariage, qui est conservé dans notre Musée
Égyptien du Louvre, sous le N" 2433 :
« L'an 33, Xota-/., du roi Ptolëmée, Als de Ptolëmée le Dieu, étant Aetus, dis d'Apollo-
» nius, prêtre d'Alexandre, et des deux frères, étant Démétria, Aile de Dionysios,
» canëpbore devant Arsinoé Philadelplie, le pastopliore d'Ammon-Api, de la partie
» occidentale de Thèbes, Patma, Als de Pchelclions, dont la mère est Tahet, dit à la
» femme Ta(outem), Aile de Relou, dont la mère est Tanetem. — Je t'ai acceptée
x pour femme. Je t'ai donné un argentons, en sekels 5, un argenteus en tout, pour
1. tome II, p. 58.