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Revue égyptologique — 4.1885

DOI issue:
Nr. 3-4
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Revillout, Eugène: M. Birch
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https://doi.org/10.11588/diglit.11062#0205
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188

Eugène Revillout.

jours avant sa mort, avait justement pour objet une longue recherche de ce genre,
toute à mon bénéfice, et au moment même où je venais de lui écrire pour le remer-
cier et lui souhaiter, à la mode anglaise, un joyeux Noël — il mourait subitement,
le jour de la fête, en pleine santé apparente et alors que ses nombreux amis comp-
taient le posséder encore pendant de longues et heureuses années! Pour moi, le
coup a été si rude que je n'ai d'abord pas voulu croire à la triste nouvelle donnée
par les journaux jusqu'à ce que j'en eusse eu la confirmation par le secrétaire de
notre société, mon cher ami Rylands. Aussi ne faut-il pas attendre de moi un de
ces éloges académiques tels qu'on peut les faire quand l'esprit et le cœur sont tran-
quilles.

I.

Je disais tout-à-l'heure que M. Birch avait été l'un des fondateurs de la
science égyptologique. On se rappelle, en effet, qu'après les magnifiques découvertes
de Champollion, nos études, interrompues par sa mort, étaient tombées un instant
dans un complet discrédit. La chaire qu'il avait si brillamment occupée, avait été
confiée à un grand helléniste, M. Letronne, et les théories insensées des Klaproth,
des Seyffarth, des Uhlmann, etc., mises sur le même pied que les dires du Maître,
avaient semé de tels doutes dans l'esprit de tous qu'on ne croyait plus à rien dans
le domaine égyptologique. C'est alors que deux des disciples de Champollion entre-
prirent de continuer et d'achever son œuvre. Leurs procédés étaient, du reste, bien
différents. En Allemagne, Lepsius revoyait et complétait laborieusement l'alphabet
hiéroglyphique, recueillait et publiait les monuments originaux, établissait aussi
bien que possible la liste des rois, éditait le Livre des Morts et se livrait à une
foule de travaux, plutôt archéologiques que philologiques, qui ont été des plus utiles
aux progrès de la science. En Angleterre, Birch, «'inspirant plus encore des traditions
de Young et de Champollion, s'enfermait dans l'étude détaillée des textes et voulait
s'en rendre complètement compte. Ce fut lui, il ne faut pas l'oublier, qui donna le
premier des traductions continues, et ces traductions, malgré les progrès effectués
depuis, restent dans l'ensemble fort exactes. Quelques-unes — telles que celle de la
célèbre stèle de la Bibliothèque Nationale — furent revues et complétées depuis par
notre cher maître, M. E. de Rougé, mais dans des nuances et dans des détails.
C'est, en effet, à M. Birch que notre illustre de Rougé se rattache. Il a marché
sur ses traces, et c'est en partant de lui qu'il en est arrivé à cette précision scien-
tifique qui en a fait à juste titre notre second Champollion. Point n'est besoin de
rappeler ici l'immortelle étude sur le nautonier Ahmès qui fut une véritable révo-
lution. La compréhension intime de la phonétique et de la linguistique égyptienne
appartient, en définitive, plus à de Rougé qu'au si célèbre fondateur de nos études.
C'est lui qui a reconnu et expliqué tout le jeu ingénieux des syllabiques et des
compléments phonétiques, totalement incompris jusqu'à lui. C'est lui qui a apporté dans
 
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