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Revue égyptologique — 4.1885

DOI issue:
Nr. 3-4
DOI article:
Revillout, Eugène: M. Birch
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https://doi.org/10.11588/diglit.11062#0206

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M. BlRCH.

189

l'égyptologie cette analyse rigoureuse qui en a fait une science dans toute l'acception
du mot. Mais de Rouge n'eût pas été possible sans Birch qui a été son précurseur
indispensable. Tel n'a pas été du reste l'unique rôle de Birch. Il ne s'est pas borné,
comme Young, à préparer Champollion pour s'arrêter ensuite. Bien au contraire, jus-
qu'à son dernier jour il a toujours été à la tête du mouvement scientifique. Le
premier, il traduisait les papyrus hiératiques si intéressants qu'il publiait en admirables
facsimile dans les Select papyri. Le premier, il traduisait le Livre des Morts, dont
Lepsius avait donné le texte, malgré ses difficultés sans nombre. Les inscriptions
hiéroglyphiques et hiératiques, les documents de tout genre répandus dans les divers
musées étaient l'objet de ses études assidues, aussi bien que les renseignements
fournis par les représentations figurées, etc. Aucune période de l'histoire d'Egypte
ne lui était indifférente, depuis le plus ancien empire jusqu'aux époques grecques
et coptes, et la même plume qui venait d'écrire sur les monuments de la Ve ou de la
XIIe dynastie, publiait le précieux papyrus bilingue hiératique et démotique Rhind, ou
des articles sur les ostraca grecs, etc. De même qu'il avait été l'inspirateur et l'ami
de notre de Rougé, il fut le collaborateur assidu de notre Chabas, et si l'on joint
à ces trois hommes leur ami Goodwin, on a à peu près terminé l'énumératiou des
vrais créateurs de la science égyptologique, dont M. Brugsch vint d'abord classer
(en les mettant à la portée de tous), puis compléter les découvertes. Honneur soit
rendu à ces immortels hiérophantes!

Nous ne ferons pas ici rénumération des innombrables travaux de M. Birch.
Les catalogues de librairie suffisent amplement à cet office. Mais ce que les cata-
logues ne peuvent dire, c'est le soin que M. Birch mettait à se tenir au courant de
tous les progrès accomplis par ceux qui étaient tous, en réalité, ses disciples. Que
de fois ne l'avons-nous pas vu extraire de sa main sur de nombreuses fiches les
résultats fournis par les plus récents travaux soit en hiéroglyphes soit en démotique,
etc. Comme notre savant centenaire français, l'illustre vieillard était toujours le doyen
des étudiants : et pour notre part, nous étions profondément touchés de voir le soin
scrupuleux et religieux que prenait ce père à s'instruire auprès de ses fils! Il savait
si bien que la science est toujours dans le devenir et jamais dans l'être!

IL

Mais où M. Birch était surtout admirable, c'était dans son rôle de conser-
vateur. On peut affirmer que là il n'a été dépassé et peut-être atteint par personne.
Nul autant que lui n'a été à la piste de tout ce qui pouvait enrichir les collections
dont il avait la garde. Nul autant que lui n'a été libéral dans la communication
des trésors ainsi accumulés. Lorsqu'il avait été chargé de la partie égyptienne et
orientale du British Muséum, ce musée, maintenant si riche, ne contenait au point
de vue égyptien que très peu de monuments et presque point de papyrus, ainsi qu'on
 
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