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Revue égyptologique — 4.1885

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Nr. 3-4
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Rougé, Emmanuel de: Mémoire sur quelques inscriptions trouvées dans la sépulture des apis, [1]
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Pierret, Paul: Religion et mythologie des anciens égyptiens, [1]: d'après les monuments
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https://doi.org/10.11588/diglit.11062#0137

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120

Paul Pieeeet.

venir à un dieu. L'inscription elle-même prend soin de nous rappeler qu'Apis a passé entre
les bras d'Anubis les 70 jours prescrits. La date de la mort est bien exacte puisqu'elle est
contrôlée deux fois par les deux totaux de l'inscription : l'erreur porte donc nécessairement
sur le jour de la sépulture. Il manque juste 30 jours, c'est-à-dire un mois égyptien, en sorte
qu'il faut lire le 27 Paophi, au lieu du 27 Thoth. Le graveur a oublié un des deux crois-
sants qu'il (levait mettre au-dessus du signe de la première tétraménie : lisez tjyf, au lieu

de TVTïT. Voici donc une inscription officielle qui commence par une date inexacte, et quoique

nous puissions la rectifier sans incertitude, je n'en suis pas moins heureux que la faute ne
porte que sur le jour des funérailles, car elle n'intéresse en rien la chronologie.

(Sera continué.)

BELIGION ET MYTHOLOGIE DES ANCIENS ÉGYPTIENS

D'APRÈS LES MONUMENTS1.

Dans les inscriptions de Paher, à El Kab'2, nous lisons cette phrase remarquable, mise

dans la bouche de ce haut fonctionnaire

ion

«j'ai connu Dieu au milieu des hommes et je l'ai goûté,» c'est-à-dire: au milieu cie l'agita
de la vie humaine j'ai eu la notion de Dieu, j'ai compris Dieu. Cette phrase pourrait servir
de devise à la philosophie égyptienne. Oui, la philosophie égyptienne a connu Dieu et l'a
compris. Si l'Egypte nous a légué une collection de divinités à têtes d'animaux dont l'aspect
bizarre fait sourire l'ignorant, derrière ce panthéon à figures bestiales, derrière cette ménagerie
mythologique l'archéologue a signalé la notion d'un dieu unique, éternel et innommable. Que
m'importe le culte de l'ibis et du crocodile, que m'importe l'étable d'Apis, si je lis dans les
textes hiéroglyphiques que Dieu cache aux hommes son nom et sa forme, que personne n'a
contemplé son image et qu'il est un mystère pour sa créature. Un tel langage ne me prouve-t-il
pas que les initiés de l'Egypte, saisis de respect devant l'idée de Dieu, ne concevaient pas
de plus grand hommage à lui rendre que de renoncer à l'exprimer par des mots et à le
représenter par des images?

J'ai démontré dans plusieurs publications l'élévation de la doctrine égyptienne : elle
est attestée une fois de plus dans la brochure que M. Brugsch a fait paraître Fan dernier
sous le titre : La religion et la mythologie des anciens Egyptiens d'après les monuments. Nous
allons analyser et parcourir cet ouvrage avec l'attention due à tout ce qui sort de la plume
de réminent égyptologue.

M. Brugsch3 débute par des considérations générales sur l'étude de la mythologie et
ses divers modes d'interprétation; il s'arrête à celui qui consiste à expliquer les rôles divins

1 Religion und Mythologie cler alten Aegypter, nach den Denkmalern bearbeitet, von Heinrich Brugsch.
Erste Halfte. Leipzig 1884.

2 Denkmuler, iii, 13 a.

3 J'avertis une fois pour toutes que le texte de cet article placé entre guillemets est traduit du livre
de M. Brugsch.
 
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