Supplément sur le déceet de Philée, etc.
111
Tout se rapporte à la Haute Égypte et à la campagne qui, en l'an 19 d'Épiphane, (antérieure de deux
ans ou d'un peu plus d'un an. d'après le calcul égyptien, à notre décret de l'an 21) en a fini dans la
Thébaïde avec la dynastie des rois éthiopiens Hannachis et Anchmachis.
Nous allons donner les fragments que nous possédons de ce résumé, singulièrement transformé.
Le 1er se rapporte au passage qui, dans le démotique de Rosette, portait: «L'impôt, la redevance
qui étaient établis en És'vpte. une partie il supprima, une partie il en abandonna le dessus». Le texte
démotique de Philée se rapporte à la fin de cette phrase : {Çr| ^ [| <2 j TjS^ j ^ jj tj (j >.-a j 1
• • • (j © S £ (] @ (j ^ ^l^o'"'®^ " * ' "Vmmt lcs mltres qui «lans ces
(impôts établis) sous son ^père, il abandonna.» Les hiéroglyphes portent : ^^(fj^ jj *^~) " ' "
ps^UHI * ^ "i^Pi^D ' ' ' "Jt^^ ' ' ' 11 ^j ' ' ' *sous scm P^re (ava'cnt été établis) sur
le pays, il les donna aux gens et aux puissances des temples».
Après une courte lacune, dans laquelle on aperçoit seulement deux ou trois caractères, le texte
I
liéroglyphique continue : Q ^ <Éi? §||1 r4v-i h %\ ^ —0-° ® ° o I '
I ' A ct_.'w ' 1 /w\aaa ^-1- I
ment (les impôts) établis (tqiuj) pour les prêtres et les autres choses des êtres (à) donner à Sa Majesté
jusqu'au calme1 et les autres redevances, Sa Majesté les mit à terre (les abandonna)». Il y a un certain
parallélisme entre cette phrase et celle qui dans Naucratis se termine également par "^o^ w^aa | ^ cv=^,
5=5Fï et dans le démotique de Rosette par (j (j <=> Mais ici il s'agit ' des ' prêtres et
des autres qui avaient des dettes envers le roi jusqu'à la paix. Dans les versions de Rosette et de
Naucratis ce terme n'est pas indiqué, et il s'agit des soldats et du peuple.
Le démotique de Philée, dont il ne subsiste que deux courts fragments, précise mieux la date que
les hiéroglyphes expriment par ce mot «la pais». Il porte /wvw* <^> [7J q <==> f a p j j { ? a $\
2 | awwv l 0 i A S 0 m 2if
|) j ^ —S) j ^ "y" ® j l| © <^__> ... « redû jusqu'à l'an 19 pendant que restaient maîtres
les préfets Anch et . . .». On voit que le rédacteur ne veut pas qualifier «rois» Hormachis et Anchmachis,
mais qu'il leur donne le titre de préfet, qu'avait peut-être, aux yeux des Ptolémées, Hormachis dans le
Haut-Nil au moment de la révolte contre Philopator. Mais pourquoi appelle-t-il tous deux ces princes
Anch? Le dernier d'entre eux. celui qui régna 14 ans à Thebcs, eut seul pour nom Anchmachis. Il est
vrai qu'à la rigueur on peut supposer qu'il s'était donné pour collègue un fils du même nom. Ce qui
est certain, c'est qu'en réunissant à ses 14 années les six années que les contrats donnent à Hannachis,
qu'ils nous apprennent expressément être son prédécesseur, et en partant du principe des computs égyptiens
qui donnent seulement pour la 1èr0 année au roi ce qui reste de l'année de son prédécesseur jusqu'au r,r
Tliot. on arrive au total de 19 années, dont la dernière répond à l'an 19 d'Épiphane depuis la mort
de Philopator, date de la révolution. Or, cet an 19 d'Épiphane nous était déjà indiqué par une inscription
d'Edfou (pie Brugsch (Zeitschrift. 1879, p. 46)2 a signalée comme étant la date do la lutte d'Épiphane
contre les révoltés de Thébaïde :
1!
\ l = M X <£f «respirer tranquillement avec calme».
! J'afbeaucoup écrit^sur cette questionde plus en plus élucidée par moi dans mon article sur le roi ^^>.^.'SjJ| et le r0' ^.^^j
publié p. 145 et suiv. de la 2e année de ma Revue égyptologiqne, je renvoyais déjà pour le décret de Philée à mon article de la Itevuc
archéologique (nov. 1877) et à ma Chrestomathie, p. C. J'ajoutais : «Voir aussi les curieux textes du temple d'Edfou cités (à l'appui des
miens) par Brugsch, Zeitschrift 1878, p. 44 et suiv. Le décret de Philée et les textes d'Edfou nous donnent également (pour cette cam-
pagne victorieuse) l'an 19, dans nos contrats domotiques on a dos dates de l'an G d'ilarmachis ot une autre de l'an 14 d'Anchmachis,
(■■ et 14 font 20. Mais nous avons expliqué dans nos notes sur la chronologie des Lagides que la 2° année du roi commençait alors au
mois de Thot qui avait suivi son couronnement. Xous pourrions donc n'avoir que 19 années complètes et d'ailleurs l'insurrection a débuté
sous Philopator selon le papyrus grec 1er de Turin. Quant à l'âge de 25 ans que Polyoe attribue à Épiphane, lorsqu'il vainquit les der-
niers des dynastes révoltes, il n'est qu'approximatif. Selon Justin Épiphane avait 5 ans quand son pèro mourut. Il était donc dans la
25° année do son âge en l'an 19 de son règne.» Je ne suis plus tout à fait de cette opinion. Le passage de Polybe, examiné avec soin
par moi, me paraît viser plusieurs périodes différentes : 1° celle du siège de Lycopolis, en l'an 8, et de l'exécution, en l'an 9, des chefs révoltes
y compris ceux qui s'étaient remis, après le siège, en la foi du roi; 2° celle (an 19) do la soumission du roi de Thébaîdo par suite des
intrigues diplomatiques du ministre d'Épiphane, précédées de manifestations guerrières (Anchmachis se retire alors en Éthiopie); 3° celle
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Tout se rapporte à la Haute Égypte et à la campagne qui, en l'an 19 d'Épiphane, (antérieure de deux
ans ou d'un peu plus d'un an. d'après le calcul égyptien, à notre décret de l'an 21) en a fini dans la
Thébaïde avec la dynastie des rois éthiopiens Hannachis et Anchmachis.
Nous allons donner les fragments que nous possédons de ce résumé, singulièrement transformé.
Le 1er se rapporte au passage qui, dans le démotique de Rosette, portait: «L'impôt, la redevance
qui étaient établis en És'vpte. une partie il supprima, une partie il en abandonna le dessus». Le texte
démotique de Philée se rapporte à la fin de cette phrase : {Çr| ^ [| <2 j TjS^ j ^ jj tj (j >.-a j 1
• • • (j © S £ (] @ (j ^ ^l^o'"'®^ " * ' "Vmmt lcs mltres qui «lans ces
(impôts établis) sous son ^père, il abandonna.» Les hiéroglyphes portent : ^^(fj^ jj *^~) " ' "
ps^UHI * ^ "i^Pi^D ' ' ' "Jt^^ ' ' ' 11 ^j ' ' ' *sous scm P^re (ava'cnt été établis) sur
le pays, il les donna aux gens et aux puissances des temples».
Après une courte lacune, dans laquelle on aperçoit seulement deux ou trois caractères, le texte
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ment (les impôts) établis (tqiuj) pour les prêtres et les autres choses des êtres (à) donner à Sa Majesté
jusqu'au calme1 et les autres redevances, Sa Majesté les mit à terre (les abandonna)». Il y a un certain
parallélisme entre cette phrase et celle qui dans Naucratis se termine également par "^o^ w^aa | ^ cv=^,
5=5Fï et dans le démotique de Rosette par (j (j <=> Mais ici il s'agit ' des ' prêtres et
des autres qui avaient des dettes envers le roi jusqu'à la paix. Dans les versions de Rosette et de
Naucratis ce terme n'est pas indiqué, et il s'agit des soldats et du peuple.
Le démotique de Philée, dont il ne subsiste que deux courts fragments, précise mieux la date que
les hiéroglyphes expriment par ce mot «la pais». Il porte /wvw* <^> [7J q <==> f a p j j { ? a $\
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les préfets Anch et . . .». On voit que le rédacteur ne veut pas qualifier «rois» Hormachis et Anchmachis,
mais qu'il leur donne le titre de préfet, qu'avait peut-être, aux yeux des Ptolémées, Hormachis dans le
Haut-Nil au moment de la révolte contre Philopator. Mais pourquoi appelle-t-il tous deux ces princes
Anch? Le dernier d'entre eux. celui qui régna 14 ans à Thebcs, eut seul pour nom Anchmachis. Il est
vrai qu'à la rigueur on peut supposer qu'il s'était donné pour collègue un fils du même nom. Ce qui
est certain, c'est qu'en réunissant à ses 14 années les six années que les contrats donnent à Hannachis,
qu'ils nous apprennent expressément être son prédécesseur, et en partant du principe des computs égyptiens
qui donnent seulement pour la 1èr0 année au roi ce qui reste de l'année de son prédécesseur jusqu'au r,r
Tliot. on arrive au total de 19 années, dont la dernière répond à l'an 19 d'Épiphane depuis la mort
de Philopator, date de la révolution. Or, cet an 19 d'Épiphane nous était déjà indiqué par une inscription
d'Edfou (pie Brugsch (Zeitschrift. 1879, p. 46)2 a signalée comme étant la date do la lutte d'Épiphane
contre les révoltés de Thébaïde :
1!
\ l = M X <£f «respirer tranquillement avec calme».
! J'afbeaucoup écrit^sur cette questionde plus en plus élucidée par moi dans mon article sur le roi ^^>.^.'SjJ| et le r0' ^.^^j
publié p. 145 et suiv. de la 2e année de ma Revue égyptologiqne, je renvoyais déjà pour le décret de Philée à mon article de la Itevuc
archéologique (nov. 1877) et à ma Chrestomathie, p. C. J'ajoutais : «Voir aussi les curieux textes du temple d'Edfou cités (à l'appui des
miens) par Brugsch, Zeitschrift 1878, p. 44 et suiv. Le décret de Philée et les textes d'Edfou nous donnent également (pour cette cam-
pagne victorieuse) l'an 19, dans nos contrats domotiques on a dos dates de l'an G d'ilarmachis ot une autre de l'an 14 d'Anchmachis,
(■■ et 14 font 20. Mais nous avons expliqué dans nos notes sur la chronologie des Lagides que la 2° année du roi commençait alors au
mois de Thot qui avait suivi son couronnement. Xous pourrions donc n'avoir que 19 années complètes et d'ailleurs l'insurrection a débuté
sous Philopator selon le papyrus grec 1er de Turin. Quant à l'âge de 25 ans que Polyoe attribue à Épiphane, lorsqu'il vainquit les der-
niers des dynastes révoltes, il n'est qu'approximatif. Selon Justin Épiphane avait 5 ans quand son pèro mourut. Il était donc dans la
25° année do son âge en l'an 19 de son règne.» Je ne suis plus tout à fait de cette opinion. Le passage de Polybe, examiné avec soin
par moi, me paraît viser plusieurs périodes différentes : 1° celle du siège de Lycopolis, en l'an 8, et de l'exécution, en l'an 9, des chefs révoltes
y compris ceux qui s'étaient remis, après le siège, en la foi du roi; 2° celle (an 19) do la soumission du roi de Thébaîdo par suite des
intrigues diplomatiques du ministre d'Épiphane, précédées de manifestations guerrières (Anchmachis se retire alors en Éthiopie); 3° celle