«MNW» = SOCLE
M. Raymond Weill m'avait montré, au printemps de 1913, l'intéressant
ostracon hiératique qu'il a publié dans le premier fascicule du Recueil de 1914, sous
le titre : Une épure de stéréotomie dans une pièce de correspondance du Nouvel Em-
pire. Sur le moment, je n'ai pu lui proposer de solution précise touchant le sens du
mot mnw, censé nouveau. Mais, à la lecture de l'article, il m'a semblé que l'inter-
prétation comme dimension en profondeur pouvait soulever trois objections :
1° Le texte porte deux fois q"^^ mnw et non mnw, donc «cette mnw»
plutôt que «la mnw». Cet argument n'est pas décisif, car même des manuscrits soi-
gnés1 comme la lettre d'un des derniers Ramsès au vice-roi d'Éthiopie (Pap. Turin,
pl. 66-67 = Môller, Hier. Lesestûcke, III, p. 6-7) écrivent capricieusement l'article,
tantôt ✓1^'%^, ^"%k> tantôt /^^^^, L'orthographe pleine est de règle en
néo-égyptien pour la copule ne, te., ne, qui, en copte du moins, est atone.
2° Si l'inscription située à gauche de la figure se rapportait à une dimension li-
néaire, pourquoi serait-elle libellée autrement que les deux autres?
On devrait lire : {] 1111.
3° Si le but de la note était de faire rectifier la confection de l'objet représenté
en ce qui concerne la deuxième dimension horizontale, à quoi servirait la figure, où
rien ne se rapporte à cette donnée, puisque c'est une simple élévation?
Il est plus satisfaisant, je crois, de voir dans mnw le nom de l'objet lui-même, et
de traduire : ( ^ ( plutôt que ï_j\
JJ 1 aaaaaa ^li \ I q cZA ' 1 l w J
■1I1II111U. . ^ w fi ,
^Jjcz^. (( Nht-Imn, fais quatre (exemplaires) de cette mnw, bien
ii I I I a
exactement ».
On sait que le nombre cardinal précédant le substantif est régulièrement accom-
pagné de avwxa. Mais ici la préposition marque une nuance spéciale. On peut rap-
□2_ (Ç>
_fl I
ra o
procher : Westcar, 9, 21 : ; 1^4-4-.__.@ , (cf- Sprache Westcar, §§ 132,
^ j, et, en ancien égyptien, l'ex-
es cités par M. Erman au § 199 de
153)\ ou Pap. Turin, pl. 131, 1. 2
pression T v\ des « proscynèmes » ou les exemp
1. Variantes orthographiques non moins intéressantes dans les trois papyrus, aussi incorrects que mal
écrits, publiés dans A. Erman, Ein Fall abgekùrzter Justis in Aegypten, ap. Abhandl. preuss. Ahad., 1913,
n° 1. — Les trois formes P\ P'j, P'i&, recouvrant n-, ni-; n&i : <Ç&.i; nei- : n*,i- ; ith : «Çh ; no>-- : c^d.- ;
nco* : cjjio* ; ne; ne*, les confusions étaient presque inévitables.
2. Bon exemple néo-égyptien avec le démonstratif : Pap. Sallier I, 4, 4.
M. Raymond Weill m'avait montré, au printemps de 1913, l'intéressant
ostracon hiératique qu'il a publié dans le premier fascicule du Recueil de 1914, sous
le titre : Une épure de stéréotomie dans une pièce de correspondance du Nouvel Em-
pire. Sur le moment, je n'ai pu lui proposer de solution précise touchant le sens du
mot mnw, censé nouveau. Mais, à la lecture de l'article, il m'a semblé que l'inter-
prétation comme dimension en profondeur pouvait soulever trois objections :
1° Le texte porte deux fois q"^^ mnw et non mnw, donc «cette mnw»
plutôt que «la mnw». Cet argument n'est pas décisif, car même des manuscrits soi-
gnés1 comme la lettre d'un des derniers Ramsès au vice-roi d'Éthiopie (Pap. Turin,
pl. 66-67 = Môller, Hier. Lesestûcke, III, p. 6-7) écrivent capricieusement l'article,
tantôt ✓1^'%^, ^"%k> tantôt /^^^^, L'orthographe pleine est de règle en
néo-égyptien pour la copule ne, te., ne, qui, en copte du moins, est atone.
2° Si l'inscription située à gauche de la figure se rapportait à une dimension li-
néaire, pourquoi serait-elle libellée autrement que les deux autres?
On devrait lire : {] 1111.
3° Si le but de la note était de faire rectifier la confection de l'objet représenté
en ce qui concerne la deuxième dimension horizontale, à quoi servirait la figure, où
rien ne se rapporte à cette donnée, puisque c'est une simple élévation?
Il est plus satisfaisant, je crois, de voir dans mnw le nom de l'objet lui-même, et
de traduire : ( ^ ( plutôt que ï_j\
JJ 1 aaaaaa ^li \ I q cZA ' 1 l w J
■1I1II111U. . ^ w fi ,
^Jjcz^. (( Nht-Imn, fais quatre (exemplaires) de cette mnw, bien
ii I I I a
exactement ».
On sait que le nombre cardinal précédant le substantif est régulièrement accom-
pagné de avwxa. Mais ici la préposition marque une nuance spéciale. On peut rap-
□2_ (Ç>
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procher : Westcar, 9, 21 : ; 1^4-4-.__.@ , (cf- Sprache Westcar, §§ 132,
^ j, et, en ancien égyptien, l'ex-
es cités par M. Erman au § 199 de
153)\ ou Pap. Turin, pl. 131, 1. 2
pression T v\ des « proscynèmes » ou les exemp
1. Variantes orthographiques non moins intéressantes dans les trois papyrus, aussi incorrects que mal
écrits, publiés dans A. Erman, Ein Fall abgekùrzter Justis in Aegypten, ap. Abhandl. preuss. Ahad., 1913,
n° 1. — Les trois formes P\ P'j, P'i&, recouvrant n-, ni-; n&i : <Ç&.i; nei- : n*,i- ; ith : «Çh ; no>-- : c^d.- ;
nco* : cjjio* ; ne; ne*, les confusions étaient presque inévitables.
2. Bon exemple néo-égyptien avec le démonstratif : Pap. Sallier I, 4, 4.