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Revue égyptologique — N.S.2.1920/​1924

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Nr. 1-2
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Montet, Pierre: Sur quelques passages des "Mémoire de Sinouhit"
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https://doi.org/10.11588/diglit.12250#0073
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SUR QUELQUES PASSAGES DES « MÉMOIRES DE SINOUHIT »

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«remonter» et «descendre le courant», s’emploient pour d'autres voyages que les
voyages en bateau, dans le sens de « aller vers le Nord » et « aller vers le Sud ». Même
avec ce correctif, l’expression n’est pas de celles qui viendraient à l’esprit d’un Syrien,
car la Syrie n’est pas, comme l’Égypte, une longue et mince bande de terrain qui va
du Nord au Sud, et le tracé des routes y est fort capricieux.
Ces constatations n’infirment en rien la valeur des raisonnements par lesquels
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« Byblos » et ^
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n’fx«Syrie» devaient être préférées à celle du papyrus de Berlin. Nous con-
cluons seulement que l’auteur des Mémoires de Sinouhit ne se faisait qu’une idée très
inexacte de la vie syrienne et qu’il imaginait avec simplicité qu’on devait retrouver
dans ce pays de montagnes, de forêts et de torrents rapides et inégaux les spectacles
familiers et les moyens d’existence qui s’offraient dans la vallée du Nil. Tout ce qu’il
savait, c’est que ni les Aamou ni les Satiou n’avaient une organisation aussi savante
que les'Égyptiens et que les cités chez eux se trouvaient inconnues. Il a donc mis le
mot « tribu » où il aurait employé, si le récit s’était passé en Égypte, le mot « ville » et
le mot « cheikh » à la place de ou de <=> feZ-, . Là s’est borné son effort
vers l’exotisme. L’auteur du Conte du Naufragé connaissait évidemment mieux les
produits qu’on pouvait rapporter du pays de Pount que l’auteur de Sinouhit les res-
sources de la Syrie. Ce défaut, d’ailleurs, ne nuisit pas au succès de l’ouvrage.
Pierre MONTET.
Strasbourg; le 8 mars 1920.

ADDENDUM
Le bon à tirer de cet article étant signé, je m’aperçus que Max Müller, dans
Asien und Europa nach altâggptischen Denkmàlern, Leipzig, 1893, rattachait déjà le
nom des Aamou à "m « boumerang, bois de jet » et attribuait à ce nom la signification
« les lanceurs de boumerang » (pp. 1<*3-125). Il ne semble pas que la démonstration de
Max Müller ait obtenu le succès qu’elle méritait. M. Sethe, dans un ouvrage récent,
Der Ursprung des Alphabets (dans les Nachrichten de l’Ac. de Gottingen, 1916,
p. 137, note 2), rapproche Aamou de la racine au. M. Robert Eisler [Die kenitschen
Weih-inscliriften der Hgksosseit, Fribourg en Brisgau, 1919, p. 132-133) considère
l’emploi du signe"j dans le mot Aamou comme la marque d’une étymologie populaire.
En classant mieux que nos. prédécesseurs les emplois du signe'j, nous espérons avoir
montré que l’orthographe du mot JjjS s’explique au mieux lorsqu’on donne à 'j
sa valeur figurative et au mot le sens que lui donnait très judicieusement Max Müller.
P. M.
 
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