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Revue égyptologique — N.S.2.1920/​1924

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Nr. 3-4
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Notices et bulletins
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https://doi.org/10.11588/diglit.12250#0249
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78

NOTICES ET BULLETINS

Russie le premier manuel scientifique relatif à cette
histoire, manuel qui a largement contribué, dans ce
pays, à l’avancement des études orientales. Je ne sais
qui, dans l’état déplorable oti se trouve la Russie, pour-
rait occuper la place laissée vide par sa mort préma-
turée.
M. M. Chvostov n’était pas un égyptologiste dans le
sens strict de ce mot. Sa vie a été dévouée à l'Égypte
ptolemaïque et romaine, aux textes papyrologiques
grecs et latins. Il était professeur d’histoire ancienne à
l’Université de Kazan. Quand cette ville fut occupée
par les bolscheviks, il fut obligé de fuir, laissant sa
famille à Kazan ; il trouva un refuge à Tomsk, en
Sibérie. C’est là qu’il est mort, après l’occupation de
la ville par les bolscheviks. J’ai quelques raisons de
croire, sans pouvoir l’affirmer, qu’il fut une des vic-
times de la Commission Extraordinaire bolscheviste
qui faisait rage à Tomsk quand Koltschak a dfi l’éva-
cuer. Dans la dernière lettre que j’ai reçue de lui, il
me parlait exclusivement de la misère scientifique
dans laquelle vivaient les professeurs de l’Université
de Tomsk : sans livres, sans papier, sans encre, isolés
du monde entier. L’œuvre scientifique de Chvostov est
bien connue par les papyrologues. Ses recherches ont
surtout porté sur la vie économique de l’Égypte ptolé-

maïque et romaine. Son premier livre traite du com-
merce de l’Égypte avec l’Orient. C’est un ouvrage clas-
sique sur le sujet, auquel j’ai consacré un article dans
YArchiv fur Papyrusforschung (IV, p. 298-Jlü). Son
second livre, publié à la veille de la guerre, est une
étude détaillée de l’industrie égyptienne à la même
époque. Ce devait être le premier volume d’une série
d’études qu’il préparait depuis longtemps sur le com-
merce de l’Égypte avec l’Occident. Dans ce premier
volume, il a traité avec une précision exceptionnelle de
l’industrie textile tant au point de vue technique qu’au
point de vue économique. C’est la première tentative
dans ce genre, et bien supérieure à ce que nous a
donné Ileil dans son travail général sur l'industrie
égyptienue, d’ailleurs très utile. Malheureusement,
grâce aux bolscheviks, ce premier volume ne sera pas
suivi par d’autres et les matériaux recueillis par
Chvostov ne seront jamais publiés. L’un après l’autre,
les savants russes disparaissent, exterminés par la
famine, le fanatisme sectaire des bolscheviks, les con-
ditions terribles de la vie intellectuelle. Us meurent en
héros, s’efforçant de sauver pour la Russie future ce
qui reste encore de la civilisatiou et de la science.
Sit vobis terra levis !

M. ROSTOVTZEFK.
 
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