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ROLA SZTUKI W KONFLIKTACH WIEKU REFORMACJI NA ŚLĄSKU

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Niemodlin (1616— 1617), où une inscription sur la cloche dit ceci: „Der Liebe Gott Steh uns Bei/Wider aile Calvinisterei", et à l'église
de Brzezina près de Wrocław (1620), où un vaste ensemble des peintures bibliques fut crée „contra calvinianorum idolomachiam",
d'après l'inscription de fondation placée sous la galerie occidentale.

L'attachement ostentatoire aux peintures décorant les églises constitua l'une des formes de rejet du calvinisme, doctrine religieuse
et politique tendant vers une transformation éthique du monde", vers un changement de l'ordre social existant à l'époque. L'on
exposait — pratiquement sur tous les fonts baptismaux avec un décor figuratif — la scène représentant „le Christ avec des enfants" en
tant qu'argument décisif, fondé sur l'autorité des Ecritures, pour le baptême des enfants; argument qui visait contre un mouvement
radical, anti-féodal, des catéchoumènes recommençant vers la fin du XVIe siècle en Basse Silésie (aux alentours de Kamienna Góra,
Złotoryja, Bolesławiec et Lwówek). La défense de la tradition („de la coutume de l'église chrétienne") par le moyen de l'art fut associée à
une attitude en général favorable du luthéranisme à l'égard de patrimoine artistique du Moyen Age. L'on remettait à neuf et „adaptait"
des anciens retables et épitaphes (par exemple l'autel central de l'église Saint Nicolas à Brzeg, Fépitaphe de Barbara Polani de l'église
Sainte Barbe à Wrocław); on utilisait également des statues médiévales à la dàcoration les chaires et les sièges dans des églises. L'on
essayait d'utiliser même ces éléments de tradition qui ont acquis une légende de connotation tout à fait „anti. hérétique". Ainsi, par
exemple, une peinture „anti-hussite" de l'église paroissiale Saint Nicolas de Brzeg, représentant le Christ — Vir Dolorum et Marie avec
les instruments de la Passion ( 1443, actuellement dans la collection du Musée National de Poznań) fut pourvue en 1612 des inscriptions
allemandes et latines qui, pour ainsi dire, transmettaient" les accents hostiles sur „les autres" — probablement sur les partisans de
Calvin.

Le critère principal pour différencier la Réformation luthérienne de l'anabaptisme, du spiritualisme et du calvinisme est le
fait que la Réformation luthérienne favorisait et propageait l'art, qu'elle incitait à la fondation des oeuvres nouvelles et qu'elle
respectait l'héritage artistique du passé. Vers 1600 en Silésie l'art - et, plus exactement, le mobilier et le décor des églises -
devint un signe apparent de stabilisation du luthéranisme en tant qu'„église visible", aspirant au rôle d'une „opposition
religieuse légale". En définitif, la fonction idéologique essentielle de cet art fut une glorification de l'ordre social, politique et
confessionnel de l'époque. Cette fonction fut réalisée aussi bien directement — par une vraie saturation des églises d'éléments de
symbolique „des états" (de nombreux cartouches armoriaux, des explications héraldiques, des „tableaux des ancêtres"), que
d'une manière indirecte — par une consolidation de l'identité de confession luthérienne (en opposition à l'anabaptisme et au
calvinisme), et même par le fait de propagation de la Parole de Dieu sous sa forme „visible".

En principe on ne trouve pas de signes apparents d'une polémique picturale avec le catholicisme dans le décor des églises
silésiennes. Il n'y a que deux exceptions qui ne font que confirmer la règle générale, à savoir: les programmes des deux
épitaphes; celle des Riihnbaum, de l'église Saint Martin à Jawor, datant d'environ 1570 (on y découvre des allusions à un
conflit entre le conseil municipal et l'évêque au sujet des droits de patronnage sur l'église paroissiale: allusions insérées dans une
vaste contre-figuration de „Droit" et de „Grace") et celle des Auersberger, de l'église Sainte Marie Madeleine de Wrocław,
d'environ 1587 (les héros négatifs de la parabole du Bon Samaritain, prêtre et lévite, portent ici des habits des moines). Se
tenant sur la défensive, l'Eglise ne comptait plus en tant que force politique et idéologique réelle. Le nombre de représentants
du catholicisme en Basse Silésie ayant diminué sérieusement (2°/0-5°/0 de la population), la politique anti-protestante des
empereurs catholiques ne donnait aucun résultat pendant très longtemps. Ce ne fut qu'après l'acceptation des décisions prises
par le Concile de Trente en 1580 que l'on nota dans le diocèse de Wrocław les premières tentatives, très limitées encore, d'un
„renouveau catholique". Nombre de fondations artistiques catholiques du tournant des XVIe et XVIIe siècles ne différaient en
rien - ou presque en rien - des fondations protestantes contemporaines; on peut citer ici, à titre d'exemple, les chaires des
églises Sainte Marie-Madeleine et Saint Matthieu de Wrocław, de même que de nombreuses épitaphes représentant la
Crucifixion, la Résurrection, le „Thróne de la Grâce" et même la „Croix Vive". Peu à peu on voyait apparaître des oeuvres
typiques de la période postérieure au Concile de Trente; ouevres qui faisaient renaître concsiemment le culte iconographique de
là Vierge et des Saints de l'Eglise (p.e. le retable principal en argent de la cathédrale de Wrocław, fondé en 1591 par l'évêque
André Jerin). Au cours des premières années du XVIIe siècle apparaissent déjà des autels et des peintures aux programmes
nettement anti-protestantes, p.e. trois triptyques de l'église filiale de Boguchwałów près de Głubczyce (1602), un grand retable de
l'église des Augustins de Żagań (après 1621), une véritable „summa du catholicisme", peinture allégorique Typus Ecclesiae
Catholicae de l'église paroissiale de Grodków Śląski (1630). Quant au retable en pierre fondé par l'évêque Jean Sitsch à l'église
Saint Jacques de Nysa (1612), il fut la première présentation iconographique de l'idée du „catholicisme des empereurs" dans
l'art silésien, et cela du fait que l'on y avait représenté, à second étage, l'effigie du saint Henri, empereur dont la canonisation fut
delà prononcée par le Pape. Ce fut de cette manière que l'évêque de Wrocław - le premier qui manifestait ouvertement son
attitude hostile face à la Réformation - rappela le postulat de soutenir l'Eglise activement et fermement par „en bras laique";
postulat posé pour la première fois - encore dans les années 1533-1535 - par le chanoine Stanislas Sauer qui avait fait
placer dans le tympan de son tombeau à l'église Sainte Croix de Wrocław le buste du roi Matthieu Corvin, vainqueur du
hussitisme.

Les protestants silésiens réagirent à une tension croissante dans le domaine de politique et de religion avant la guerre de
trente ans, de même qu' à une ré-catholicisation brutale et à une propagande intense pour lutter contre la Réformation: ils
cherchèrent à se réfugier dans un monde d'une dévotion profonde, d'une piété voisine au mysticisme. Les monuments
sépulcraux datant des années de la guerre de trentes ans mettaient en valeur les idées du „vertu qui se fraye le chemin à travers
les épines", et de „croix portée avec patience et soumission". Ils inecitaient à la fidélité au Christ Crucifié, à l'Evangile et à la
confession d'Augsbourg, comme on le voit par exemple à une épitaphe anonyme de Złoty Stok (vers 1625) illustrant les versets
des Ecritures, à savoir: Rom. 8, 35-39. Soumis à des dures épreuves, les luthériens de Silésie endurèrent toutes les adversités
avec humilité et en silence. Leur dévotion immortalisée dans de nombreuses oeuvres d'art ne fut, au fond, qu'une acceptation du
monde „tel qu'il est". Parfois elle fut même ..l'indifférence à l'égard du monde", si caractéristique de Luther et de son patron
idéologique: saint Paul de Tarse.
 
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