2i6 Histoire
il n'y eut que trois-mille Syracusains quî
le suivirent , & quatre-mille étrangers ;
encore de ces derniers il y en eut mille
qui, par crainte, l'abandonnèrent dans le
chemin. Il ne perdit point courage , &
ayant exhorté le reste de ses troupes %
combattre vaillamment pour le salut &
la liberté de leurs Alliés, il les mena con-
tre l'ennemi , dont il savoit que le ren-
dez-vous était près d'une petite rivière ap-
pellée Crimele. Il paroilsoit de la folie
à aller attaquer une Armée si nombreu-
se , avec quatre ou cinq-mille hommes
d'infanterie seulement, & mille chevaux:
mais Timoléon , qui savoit que la bra-
voure conduite par la prudence l'emporte
sur le nombre, comptoit sur le courage
de ses soldats, qui paroissoient déterminés
à périr plutôt qu'à céder, & qui deman-
doient avec ardeur qu'on les menât con-
tre l'ennemi. L'événement junisia ses
vues & son esperance. La bataille se don-
na: les Carthaginois furent mis en dérou-
te ; il y eut de leur côté plus de dix-mille
hommes de tués, parmi lesquels il se trou-
va trois-mille citoyens de Carthage ; ce
qui causa dans cette ville un grand deuil
& une grande consternat;on. Leur camp
fut prs, & l'on y trouva des richesses im-
menses : Ton fit aussi un grand nombre
de prisonniers,
siât. Hid, Timoléon, avec les nouvelles de sa vic-
toire , envoya à Corinthe les plus belles
armes qui se trouvèrent parmi le butin,
Car il vouloit que sa ville fût louée & ad-
ïïîîiée de tous les hommes, lorsqu'ils Yer-
roieat
il n'y eut que trois-mille Syracusains quî
le suivirent , & quatre-mille étrangers ;
encore de ces derniers il y en eut mille
qui, par crainte, l'abandonnèrent dans le
chemin. Il ne perdit point courage , &
ayant exhorté le reste de ses troupes %
combattre vaillamment pour le salut &
la liberté de leurs Alliés, il les mena con-
tre l'ennemi , dont il savoit que le ren-
dez-vous était près d'une petite rivière ap-
pellée Crimele. Il paroilsoit de la folie
à aller attaquer une Armée si nombreu-
se , avec quatre ou cinq-mille hommes
d'infanterie seulement, & mille chevaux:
mais Timoléon , qui savoit que la bra-
voure conduite par la prudence l'emporte
sur le nombre, comptoit sur le courage
de ses soldats, qui paroissoient déterminés
à périr plutôt qu'à céder, & qui deman-
doient avec ardeur qu'on les menât con-
tre l'ennemi. L'événement junisia ses
vues & son esperance. La bataille se don-
na: les Carthaginois furent mis en dérou-
te ; il y eut de leur côté plus de dix-mille
hommes de tués, parmi lesquels il se trou-
va trois-mille citoyens de Carthage ; ce
qui causa dans cette ville un grand deuil
& une grande consternat;on. Leur camp
fut prs, & l'on y trouva des richesses im-
menses : Ton fit aussi un grand nombre
de prisonniers,
siât. Hid, Timoléon, avec les nouvelles de sa vic-
toire , envoya à Corinthe les plus belles
armes qui se trouvèrent parmi le butin,
Car il vouloit que sa ville fût louée & ad-
ïïîîiée de tous les hommes, lorsqu'ils Yer-
roieat