*c<5 Histoire
la vivacité de l'a&ion , qui paroit princi-
palement sur Je visage, qu'on peut regar-
der comme le siége & le miroir de tous
les sentimens de î'ame. N'arrive-t-il pas
souvent que le sang, sélon qu'il est mis en
mou vement par les différentes pallions,
tantôt couvre le visage d'une lubite &
modeste rougeur ; tantôt l'enflamme, &
y allume le feu de la colère ; quelquefois,
en le retirant , le laisl'e pâle & glacé de
crainte; d'autres fois y répand une douce
& aimable sérénité ? Tout cela se marque
& se peint sur le front & sur les joues. Le
malque, en couvrant le visage, lui ôte
ce langage û énergique, & le prive d'u-
ne espéce d'ame & de vie, qui le rend
l'interprète fidèle de tous les sentimens
du cœur. Je ne suis donc pas étonné de
îa remarque que fait Cicéron en parlant
de Roscius par raport à l'aftion. „* Nos
anciens, dit-il, jugeoient mieux que
nous, lorsqu'i's ne donnaient pas leur
j, approbation entière à Roscius même,
parce qu'il prononçoit sous le rnas-
» que-
Eschyle éîoit en posîesîîon de la gloi-
re du Théâtre, & emportoit presque seut
tous les sussrages, lorsqu'un jeune rival
parut sur la scéne, & vint lui disputer
ânj M a Pa^me; c'étoit Sophocle. Il naquit à
u°lsL Colone, bourg de l'Attique, la. z. année
de
* Quo meiiùs noffrî illi senes, qui personatum
ne Rosciura quidein, magnopeie hudabant. Lik. $
ét Crat, n. an.
la vivacité de l'a&ion , qui paroit princi-
palement sur Je visage, qu'on peut regar-
der comme le siége & le miroir de tous
les sentimens de î'ame. N'arrive-t-il pas
souvent que le sang, sélon qu'il est mis en
mou vement par les différentes pallions,
tantôt couvre le visage d'une lubite &
modeste rougeur ; tantôt l'enflamme, &
y allume le feu de la colère ; quelquefois,
en le retirant , le laisl'e pâle & glacé de
crainte; d'autres fois y répand une douce
& aimable sérénité ? Tout cela se marque
& se peint sur le front & sur les joues. Le
malque, en couvrant le visage, lui ôte
ce langage û énergique, & le prive d'u-
ne espéce d'ame & de vie, qui le rend
l'interprète fidèle de tous les sentimens
du cœur. Je ne suis donc pas étonné de
îa remarque que fait Cicéron en parlant
de Roscius par raport à l'aftion. „* Nos
anciens, dit-il, jugeoient mieux que
nous, lorsqu'i's ne donnaient pas leur
j, approbation entière à Roscius même,
parce qu'il prononçoit sous le rnas-
» que-
Eschyle éîoit en posîesîîon de la gloi-
re du Théâtre, & emportoit presque seut
tous les sussrages, lorsqu'un jeune rival
parut sur la scéne, & vint lui disputer
ânj M a Pa^me; c'étoit Sophocle. Il naquit à
u°lsL Colone, bourg de l'Attique, la. z. année
de
* Quo meiiùs noffrî illi senes, qui personatum
ne Rosciura quidein, magnopeie hudabant. Lik. $
ét Crat, n. an.