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https://doi.org/10.11588/diglit.5564#0156
144 Histoire
Je voi bien que la prudence de Thémi-
itocle a environné la ville de bons murs,
que le bon goût & la magnificence de Pé-
riclès l'ont embellie & ornée, que la gé-
néreuse hardiesie de Militiade a affermi là
liberté, que la conduite modérée de Ci-
mon lui a valu l'empire & le gouverne-
ment de la Grèce. Si la sage & sa vante
poè'sie d'Euripide, si la sublimedi&ion de
Sophocle, si le haut cothurned'Eschyle,
ont procuré à la ville d'Athènes de pa-
reils avantages , en la délivrant de quel-
que grand malheur , ou en la couvrant
d'une éclatante gloire , je consens (c'est
toujours Plutarque qui parle) qu'on met-
te en parallèle les pièces dramatiques a-
vec les trophées, le théâtre poétique a-
vec le camp martial, lescompositionsdes
Poètes avec les grandes adions des Gé-
néraux d'armée. Qui oseroit faire une
telle comparaison ? Je voi paroitre ici sur
la (cène, non de limples Ecrivains, cou-
ronnés de lierre , & trainant après eux
un bouc ou un taureau, récompenses &
vifrimes assïgnées à la poè'sie tragique : mais
d'illustres Capitaines , environnés des co-
lonies qu'ils ont fondées, des villes qu'ils
ont prises , des peuples qu'ils ont vain-
cus. C'est pour éternifer le souvenir,
non des victoires d'Escyle & de Sopho-
cle , mais des fameuses journées de Ma-
rathon , de Salamine , d'Eurymédon
& de tant d'autres , que nous célébrons
dans chaque mois avec tant de pompe plu-
iîcurs fêtes sacrées.
La
Je voi bien que la prudence de Thémi-
itocle a environné la ville de bons murs,
que le bon goût & la magnificence de Pé-
riclès l'ont embellie & ornée, que la gé-
néreuse hardiesie de Militiade a affermi là
liberté, que la conduite modérée de Ci-
mon lui a valu l'empire & le gouverne-
ment de la Grèce. Si la sage & sa vante
poè'sie d'Euripide, si la sublimedi&ion de
Sophocle, si le haut cothurned'Eschyle,
ont procuré à la ville d'Athènes de pa-
reils avantages , en la délivrant de quel-
que grand malheur , ou en la couvrant
d'une éclatante gloire , je consens (c'est
toujours Plutarque qui parle) qu'on met-
te en parallèle les pièces dramatiques a-
vec les trophées, le théâtre poétique a-
vec le camp martial, lescompositionsdes
Poètes avec les grandes adions des Gé-
néraux d'armée. Qui oseroit faire une
telle comparaison ? Je voi paroitre ici sur
la (cène, non de limples Ecrivains, cou-
ronnés de lierre , & trainant après eux
un bouc ou un taureau, récompenses &
vifrimes assïgnées à la poè'sie tragique : mais
d'illustres Capitaines , environnés des co-
lonies qu'ils ont fondées, des villes qu'ils
ont prises , des peuples qu'ils ont vain-
cus. C'est pour éternifer le souvenir,
non des victoires d'Escyle & de Sopho-
cle , mais des fameuses journées de Ma-
rathon , de Salamine , d'Eurymédon
& de tant d'autres , que nous célébrons
dans chaque mois avec tant de pompe plu-
iîcurs fêtes sacrées.
La