76 PHIDIAS.
dit-on, sur le modèle de la tente de Xerxès. Les Propy-
lées furent le dernier ouvrage entrepris sous son admi-
nistration, et ferment, par un chef-d'œuvre, cette liste de
chefs-d'œuvre.
Phidias avait, comme je l'ai dit, la haute main sur
tous ces travaux. Il fut l'ami de Périclès comme Poly-
gnote l'avait été de Gimon; amitié féconde pour la gloire
d'Athènes et pour l'honneur des beaux-arts! Mais avant
de parler des grandes choses que firenL ensemble ces deux
hommes, nous devons revenir un moment sur nos pas
vers une époque où ils s'essayaient encore tous deux
à leur rôle futur, l'un par des discours à la tribune po-
pulaire, l'autre par ses premiers travaux publics. On ne
peut douter que plusieurs des ouvrages de Phidias n'aient
daté de l'administration de Cimon. Un des plus anciens,
sinon le plus ancien, fut sans doute la Minerve de Pel-
lène, en Achaïe; on n'en sait pas autre chose, sinon
qu'elle était d'or et d'ivoire et que les habitants de Pel-
lène la disaient antérieure aux Minerves d'Athènes et
même à la Minerve de Platée l. La Minerve Aréa, ou Mi-
nerve Martiale des Platéens, était une statue colossale du
genre de celles qu'on nommait acrolithes. Presque aussi
grande que le colosse d'airain de l'acropole d'Athènes,
elle était en bois doré, avec la tête, les pieds et les mains
en marbre pentélique. Elle passait pour avoir été élevée
avec le produit de la part de dépouilles échue aux Pla-
téens après la bataille de Platée 2.
1 Pausan., VII, 27. Il y avait, disait-on, sous la base de la statue,
un trou profond d'où s'exhalait une humidité favorable à la con-
servation de l'ivoire.
2. Idem, IX, U.
dit-on, sur le modèle de la tente de Xerxès. Les Propy-
lées furent le dernier ouvrage entrepris sous son admi-
nistration, et ferment, par un chef-d'œuvre, cette liste de
chefs-d'œuvre.
Phidias avait, comme je l'ai dit, la haute main sur
tous ces travaux. Il fut l'ami de Périclès comme Poly-
gnote l'avait été de Gimon; amitié féconde pour la gloire
d'Athènes et pour l'honneur des beaux-arts! Mais avant
de parler des grandes choses que firenL ensemble ces deux
hommes, nous devons revenir un moment sur nos pas
vers une époque où ils s'essayaient encore tous deux
à leur rôle futur, l'un par des discours à la tribune po-
pulaire, l'autre par ses premiers travaux publics. On ne
peut douter que plusieurs des ouvrages de Phidias n'aient
daté de l'administration de Cimon. Un des plus anciens,
sinon le plus ancien, fut sans doute la Minerve de Pel-
lène, en Achaïe; on n'en sait pas autre chose, sinon
qu'elle était d'or et d'ivoire et que les habitants de Pel-
lène la disaient antérieure aux Minerves d'Athènes et
même à la Minerve de Platée l. La Minerve Aréa, ou Mi-
nerve Martiale des Platéens, était une statue colossale du
genre de celles qu'on nommait acrolithes. Presque aussi
grande que le colosse d'airain de l'acropole d'Athènes,
elle était en bois doré, avec la tête, les pieds et les mains
en marbre pentélique. Elle passait pour avoir été élevée
avec le produit de la part de dépouilles échue aux Pla-
téens après la bataille de Platée 2.
1 Pausan., VII, 27. Il y avait, disait-on, sous la base de la statue,
un trou profond d'où s'exhalait une humidité favorable à la con-
servation de l'ivoire.
2. Idem, IX, U.