Ronchaud, Louis de: Phidias: sa vie et ses ouvrages (Paris, 1864)

CHAPITRE IV

QUESTIONS BIOGRAPHIQUES. — DERNIERS TRAVAUX DE PHIDIAS.
SA MORT.

Les anciens nous ont transmis peu de renseignements
sur la vie de Phidias, et ses biographes modernes ont
été réduits presque sur tous les points à des conjectures
plus ou moins arbitraires. En général, on peut répéter
à propos des grands artistes de l'antiquité ce que Mùller
a dit des ouvrages célèbres de l'art, que les écrivains
grecs ne sauraient être taxés dé prolixité dans ce qu'ils
nous en ont dit. Les arts du dessin avaient, il est vrai,
été pris chez les anciens pour objet d'érudition et de
science. On avait des ouvrages d'Ictinus1, de Parrha-
sius, d'Euphranor, d'Apelle, sur l'architecture, la sculp-
ture, la peinture, autant d'ouvrages perdus et dont la
perte est infiniment regrettable. Il est douteux cependant
que leur conservation nous eût appris tout ce qu'il nous
paraît désirable de savoir sur les beaux-arts en Grèce. Il
n'est pas probable que les Grecs se soient jamais élevés
à ces vues générales qui sont l'honneur des écrits modernes

1. Ictinus avait écrit, en collaboration avec Carpion, un livre sur
le Parthénon dont on ne peut trop regretter la perte (Vitruve,
livre VII, préface). Vitruve cite plusieurs autres ouvrages sur l'ar-
chitecture (eodem loco).