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Rondelet, Jean Baptiste
Traité théorique et pratique de l'art de bâtir (Band 1) — Paris, 1827

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https://doi.org/10.11588/diglit.11505#0160
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136 TRAITÉ DE L'ART DE BATIR.

» Ainsi la même cause qui, dans la Campanie, transforme la terre des-
» séchée en pouzzolane, produit en Etrurie cette matière brûlée, nom-
» mée carbunculus, ou petit charbon.

» D'ailleurs ces matières sont toutes deux excellentes pour les ouvrages
» de maçonnerie; l'une et l'autre pour les édifices bâtis sur terre, et la
» première particulièrement pour les ouvrages qui se construisent dans
» la mer. Le carboncle est une espèce de sable dont la consistance est
» moindre que celle du tuf, et plus grande que celle de la terre; il est
)) produit par les vapeurs brûlantes qui émanent de dessous terre. »

On voit par ce chapitre que Vitruve, d'après les connaissances de
son siècle, attribuait à la violence du feu la propriété que la pouzzo-
lane, la chaux et le tuf brûlé ont de s'unir fortement par l'intermède
de l'eau, et de former des massifs de maçonnerie qui durcissent dans
la mer, et y acquièrent une si grande solidité, que les flots de la mer
ne peuvent plus les détruire. Il pense que cette propriété est l'effet de
l'extrême aridité que l'action du feu procure à ces matières, en les
privant de leurs parties humides.

Cette disposition, qui leur fait absorber l'eau avec avidité, produit
dans la chaux une effervescence, ou mouvement rapide, qui cause la
séparation de toutes ses parties pour s'unir à l'eau, et les dispose à se
lier fortement aux autres matières, surtout à celles qui ont été alté-
rées par l'action du feu.

Vitruve, et plusieurs autres auteurs, prétendent que la pouzzolane
est produite par les vapeurs brûlantes et sulfureuses qui se sont exha-
lées au travers des terres; mais elle paraît plutôt être, comme nous
l'avons déjà dit, une matière formée des débris de pierres-ponces et
de laves poreuses vomies par les volcans, et dispersées par les vents
à des distances considérables. Pour justifier l'opinion de Vitruve,
il faudrait imaginer, sous une aussi grande étendue de pays, des
gouffres immenses d'où se soient exhalées des vapeurs brûlantes assez
fortes pour décomposer les terres et les pierres de tous ces pays, ce

voluntatem bominum, sed fortuite-disparata procreantur........ Itaque uti in Campaniû

exusta terra pulvis , sic in Hetruriâ excoctâ materiâ efficitur carbunculus.

TJtraque autem sunt egregia in structuris, sed alia in terrenis edifieiis, alia etiam in mari-
timis molibus habent virtutem. Est autem ibi materise potestas mollior quàm tophus, so-
lidior quàm terra : quo penitus ab imo vehementiâ vaporis adusto nonnullis locis pro
creatur id cenus arenae, quod dicitur carbunculus.
 
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