CONNAISSANCE DES MATÉRIAUX. 155
ou ciment au moyen d'un arrosoir, jusqu'à ce qu'on s'aperçoive qu'il
ne boive plus l'eau. On obtient par ce procédé une très-bonne chaux
pour les constructions à faire dans l'eau ou dans des lieux humides,
surtout lorsqu'on profite de l'instant où elle est encore chaude pour la
mêler avec le sable ou le ciment; mais il faut être sûr de la qualité de
la chaux; car lorsqu'elle n'est pas bonne et également cuite, elle s'é-
teint mal.
La seconde opération consiste à mêler la chaux avec le sable ou
autres matières qui doivent servir à former le mortier. Cette opération,
qui contribue beaucoup à la bonté du mortier, mérite d'être faite avec
beaucoup de soin, afin d'opérer le mélange exact de ces matières et de
faciliter l'entière dissolution de la chaux. Pour réussir, il ne suffit pas
de se contenter de brouiller la chaux avec le sable, comme on le pra-
tique à Paris et en plusieurs autres endroits; il faut que ces matières
soient broyées sur une aire battue et dressée. Le mieux serait que
cette aire soit formée par des dalles en pierre dure, et qu'on se servît,
pour cette opération, des broyoirs de fer, planche VI, dont on fait
usage en Italie et dans tous les pays où le procédé des anciens Romains
paraît s'être perpétué. Cet instrument, représenté par les figures I et
M, est beaucoup plus propre pour cette opération que le morceau de
bois appelé rabot, dont. on se sert à Paris ; son usage exige moins
d'eau, parce qu'on peut presser et retourner le mélange comme avec
la truelle. Je me suis assuré, par de nombreuses expériences, que plus
le mortier est broyé, plus il acquiert de force et de consistance, et
même qu'il durcit plus promptement.
C'est sur des échantillons de mortiers préparés avec la chaux éteinte
par ce dernier procédé, qu'ont été faites plusieurs des expériences con-
signées au chapitre 2e., deuxième Section de ce livre.
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ou ciment au moyen d'un arrosoir, jusqu'à ce qu'on s'aperçoive qu'il
ne boive plus l'eau. On obtient par ce procédé une très-bonne chaux
pour les constructions à faire dans l'eau ou dans des lieux humides,
surtout lorsqu'on profite de l'instant où elle est encore chaude pour la
mêler avec le sable ou le ciment; mais il faut être sûr de la qualité de
la chaux; car lorsqu'elle n'est pas bonne et également cuite, elle s'é-
teint mal.
La seconde opération consiste à mêler la chaux avec le sable ou
autres matières qui doivent servir à former le mortier. Cette opération,
qui contribue beaucoup à la bonté du mortier, mérite d'être faite avec
beaucoup de soin, afin d'opérer le mélange exact de ces matières et de
faciliter l'entière dissolution de la chaux. Pour réussir, il ne suffit pas
de se contenter de brouiller la chaux avec le sable, comme on le pra-
tique à Paris et en plusieurs autres endroits; il faut que ces matières
soient broyées sur une aire battue et dressée. Le mieux serait que
cette aire soit formée par des dalles en pierre dure, et qu'on se servît,
pour cette opération, des broyoirs de fer, planche VI, dont on fait
usage en Italie et dans tous les pays où le procédé des anciens Romains
paraît s'être perpétué. Cet instrument, représenté par les figures I et
M, est beaucoup plus propre pour cette opération que le morceau de
bois appelé rabot, dont. on se sert à Paris ; son usage exige moins
d'eau, parce qu'on peut presser et retourner le mélange comme avec
la truelle. Je me suis assuré, par de nombreuses expériences, que plus
le mortier est broyé, plus il acquiert de force et de consistance, et
même qu'il durcit plus promptement.
C'est sur des échantillons de mortiers préparés avec la chaux éteinte
par ce dernier procédé, qu'ont été faites plusieurs des expériences con-
signées au chapitre 2e., deuxième Section de ce livre.
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