24 TRAVAUX DE M. DE BUNSËW
vent la science. Les anciens Égyptiens n'ont pas dû connaître la durée
de l'année solaire avec une exactitude suffisante, pour se faire une
idée juste de la période de 1505 ans; niais en admettant, comme
cela est vraisemblable, qu'ils supposassent la durée de l'année solaire
exactement égale à 365 jours 1/4, ils devaient penser que l'année de
coïncidence revenait après un laps de 1461 années vagues. Or, il se
trouve qu'un autre phénomène très-célèbre dans les croyances égyp-
tiennes se reproduisait exactement dans des périodes de 365 jours 1/4,
ce qui lui faisait accomplir sa révolution complète, pour revenir à un
même jour de l'année vague égyptienne, en 1461 années vagues. Ce
phénomène est le lever héliaque de Sirius, que les Égyptiens appelaient
Sothis.
On donnait le nom de jour de son lever héliaque, au jour où cette
brillante étoile apparaissant le matin à l'horison oriental, commençait
à devenir visible h l'oeil nu, le soleil étant suffisamment abaissé au-
dessous de ce même horizon pour permettre à un homme doué d'une
vue ordinaire, d'apercevoir l'étoile. Quoique l'observation de ce phé-
nomène ne soit pas susceptible de précision, il n'en avait pas moins
une grande importance aux yeux des astronomes et astrologues égyp-
tiens. La période de l'évolution complète du phénomène est, comme
nous l'avons dit, de 1461 ans vagues, la même que les Égyptiens de-
vaient attribuer au jeu de l'année vague dans l'année solaire. Or la
discussion du passage de Thêon apprend d'une part que la coinci-
cence du lever héliaque de Sothis avec le 1er Thoth, c'est-à-dire le
1« jour de l'année vague égyptienne était rapportée au 22 juillet de
l'an 1322 avant Jésus-Christ, et de l'autre, que cette époque s'appe-
lait l'ère de Mênophrès. C'est le seul document antique où l'on trouve
ce nom ainsi appliqué.
M. Biot pense que cette date a été calculée par rétrogradation d'après
les théories de Ptolcmée, que l'Égypte antique ne l'a employée nulle
part comme ère chronologique, et il propose, comme une conjecture
vraisemblable, que le mot Mènofrès ne serait autre chose que M en
nofré, non égyptien de Memphis, sous le parallèle de laquelle la coïn-
cidence rapportée par Thêon a réellement eu lieu au jour indiqué.
Cependant comme les autres ères employées dans les mêmes calculs
portent toutes le nom d'un prince et non celui d'une ville, connue
vent la science. Les anciens Égyptiens n'ont pas dû connaître la durée
de l'année solaire avec une exactitude suffisante, pour se faire une
idée juste de la période de 1505 ans; niais en admettant, comme
cela est vraisemblable, qu'ils supposassent la durée de l'année solaire
exactement égale à 365 jours 1/4, ils devaient penser que l'année de
coïncidence revenait après un laps de 1461 années vagues. Or, il se
trouve qu'un autre phénomène très-célèbre dans les croyances égyp-
tiennes se reproduisait exactement dans des périodes de 365 jours 1/4,
ce qui lui faisait accomplir sa révolution complète, pour revenir à un
même jour de l'année vague égyptienne, en 1461 années vagues. Ce
phénomène est le lever héliaque de Sirius, que les Égyptiens appelaient
Sothis.
On donnait le nom de jour de son lever héliaque, au jour où cette
brillante étoile apparaissant le matin à l'horison oriental, commençait
à devenir visible h l'oeil nu, le soleil étant suffisamment abaissé au-
dessous de ce même horizon pour permettre à un homme doué d'une
vue ordinaire, d'apercevoir l'étoile. Quoique l'observation de ce phé-
nomène ne soit pas susceptible de précision, il n'en avait pas moins
une grande importance aux yeux des astronomes et astrologues égyp-
tiens. La période de l'évolution complète du phénomène est, comme
nous l'avons dit, de 1461 ans vagues, la même que les Égyptiens de-
vaient attribuer au jeu de l'année vague dans l'année solaire. Or la
discussion du passage de Thêon apprend d'une part que la coinci-
cence du lever héliaque de Sothis avec le 1er Thoth, c'est-à-dire le
1« jour de l'année vague égyptienne était rapportée au 22 juillet de
l'an 1322 avant Jésus-Christ, et de l'autre, que cette époque s'appe-
lait l'ère de Mênophrès. C'est le seul document antique où l'on trouve
ce nom ainsi appliqué.
M. Biot pense que cette date a été calculée par rétrogradation d'après
les théories de Ptolcmée, que l'Égypte antique ne l'a employée nulle
part comme ère chronologique, et il propose, comme une conjecture
vraisemblable, que le mot Mènofrès ne serait autre chose que M en
nofré, non égyptien de Memphis, sous le parallèle de laquelle la coïn-
cidence rapportée par Thêon a réellement eu lieu au jour indiqué.
Cependant comme les autres ères employées dans les mêmes calculs
portent toutes le nom d'un prince et non celui d'une ville, connue