la hauteur est de 23 cm et la largeur, a la base, de 21,5 cm. La partie centrale
de la banniere, haute de 120 cm et large de 86 cm, est occupee par une repre-
sentation figurative. Une bordure large de 20 cm court autour du tableau. Le
milieu de la banniere est presąue entierement rempli par un groupe figuratif
comprenant Ste Sophie et ses filles; a leurs pieds se tiennent agenouilles deux
moines vetus de frocs blancs des chanoines reguliers de la penitence qui occu-
paient le couvent avoisinant le siege de la Confrerie. Dans le haut du tableau
il y a des cartouches aves des blasons: 1’embleme national: un aigle argentin,
sur fond rouge, a droite; a gauche, sous une ęrosse, les armoiries du papę Paul V
Borghese: sur champ coupe: un aigle d’or, sur fond jaune, dans le haut; dans le
bas, un hippogriffe sur fond bleu. La bordure encadrant le tableau formę des
motifs charnus vegetaux et floraux, parmi lesąuels il y a des rangees de
boules. L’ornementation vegetale est interrompue, aux axes medians, par des
tetes de puttis. Les festons terminant la banniere par en bas contiennent
des cartouches qui representent successivement en partant de gauche: 1. un lion
tenant 1’embleme des chanoines reguliers de la penitence: un coeur et une croix;
2. sur fond bleu, un lion tenant une croix: blason non identifie, probablement
episcopal, comme l’indiquerait un chapeau d’eveque qui surmonte le cartouche;
3. sur fond bleu, une porte de ville a trois tours, les battants grands ouverts:
armoiries de Cracovie; 4. sur fond bleu, un fer a cheval, la courbe en haut, avec
deux petites croix: blason Lubicz de l’eveque cracovien Pierre Tylicki (1606—
1616); 5. sur fond bleu, une souche a trois fleurs et avec des racines: blason
non identifie, probablement bourgeois. La technique de la banniere est celle
de 1’application: des tissus-soie ou demi-soie, ou predominent les jaunes et les
bleus, sont appliques sur un gros tissu demi-soie rouge. L’application est finie
par une broderie en fil d’argent; certains details sont executes en broderie piąte
en fil de soie. La banniere est fort abimee. La partie figurative se tnouvait
recouverte jusqu’en 1957 d’applications mises lors d’une restauration au milieu
du XIXe siecle.
On ne sait pas quel modele a servi au brodeur dans l’execution de la ban-
niere decrite ci-dessus. II est bien possible qu’il se soit servi dans son travail
d’une composition graphique proche de l’art hollandais. Une telle conclusion
shmposerait etant donnę une forte ressemblence des habits des filles de Ste
Sophie — qui, notamment, marient les anciennes cuirasses aux details de la coupe
moderne (petits decolletes rectangulaires, courtes manches bouffantes) — aux
costumes frequents dans la graphique hollandaise de la deuxieme moitie du
XVIe siecle. La bordure, egalement, montre la parente a l’art graphique tant
par le type-meme de 1’ornementation que par sa composition qui ressemblent
a une decoration des livres de la Renaissance.
La banniere est l’oeuvre d’un brodeur cracovien Andre Hoffman ou Offman.
Elle fut executee en 1611 sur la commande des superieurs de la Confrerie Ste
Sophie. Dans les actes de la Confrerie, on a conserve le contrat conclu avec le
brodeur grace auquel nous connaissons le nom de celui-ci et la datę exact.e
de la banniere. Elle est l’oeuvre unique de Hoffman attestee par les archives.
On n’est pas arrive, malgre des etudes comparatives, a deceler aucun lien entre
le nom de Hoffman et les autres broderies venant de Cracovie au debut du
XVIIe siecle. Pour le niveau artistique et la precision de la technique d’exe-
cution, la banniere de Ste Sophie depasse nettement les autres: celle, dite Mysz-
kowski, du Musee Czartoryski a Cracovie de 1615, et celle, dite banniere de
Sł Jacques, au couvent des Dominicains a Cracovie, datant de 1636.
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de la banniere, haute de 120 cm et large de 86 cm, est occupee par une repre-
sentation figurative. Une bordure large de 20 cm court autour du tableau. Le
milieu de la banniere est presąue entierement rempli par un groupe figuratif
comprenant Ste Sophie et ses filles; a leurs pieds se tiennent agenouilles deux
moines vetus de frocs blancs des chanoines reguliers de la penitence qui occu-
paient le couvent avoisinant le siege de la Confrerie. Dans le haut du tableau
il y a des cartouches aves des blasons: 1’embleme national: un aigle argentin,
sur fond rouge, a droite; a gauche, sous une ęrosse, les armoiries du papę Paul V
Borghese: sur champ coupe: un aigle d’or, sur fond jaune, dans le haut; dans le
bas, un hippogriffe sur fond bleu. La bordure encadrant le tableau formę des
motifs charnus vegetaux et floraux, parmi lesąuels il y a des rangees de
boules. L’ornementation vegetale est interrompue, aux axes medians, par des
tetes de puttis. Les festons terminant la banniere par en bas contiennent
des cartouches qui representent successivement en partant de gauche: 1. un lion
tenant 1’embleme des chanoines reguliers de la penitence: un coeur et une croix;
2. sur fond bleu, un lion tenant une croix: blason non identifie, probablement
episcopal, comme l’indiquerait un chapeau d’eveque qui surmonte le cartouche;
3. sur fond bleu, une porte de ville a trois tours, les battants grands ouverts:
armoiries de Cracovie; 4. sur fond bleu, un fer a cheval, la courbe en haut, avec
deux petites croix: blason Lubicz de l’eveque cracovien Pierre Tylicki (1606—
1616); 5. sur fond bleu, une souche a trois fleurs et avec des racines: blason
non identifie, probablement bourgeois. La technique de la banniere est celle
de 1’application: des tissus-soie ou demi-soie, ou predominent les jaunes et les
bleus, sont appliques sur un gros tissu demi-soie rouge. L’application est finie
par une broderie en fil d’argent; certains details sont executes en broderie piąte
en fil de soie. La banniere est fort abimee. La partie figurative se tnouvait
recouverte jusqu’en 1957 d’applications mises lors d’une restauration au milieu
du XIXe siecle.
On ne sait pas quel modele a servi au brodeur dans l’execution de la ban-
niere decrite ci-dessus. II est bien possible qu’il se soit servi dans son travail
d’une composition graphique proche de l’art hollandais. Une telle conclusion
shmposerait etant donnę une forte ressemblence des habits des filles de Ste
Sophie — qui, notamment, marient les anciennes cuirasses aux details de la coupe
moderne (petits decolletes rectangulaires, courtes manches bouffantes) — aux
costumes frequents dans la graphique hollandaise de la deuxieme moitie du
XVIe siecle. La bordure, egalement, montre la parente a l’art graphique tant
par le type-meme de 1’ornementation que par sa composition qui ressemblent
a une decoration des livres de la Renaissance.
La banniere est l’oeuvre d’un brodeur cracovien Andre Hoffman ou Offman.
Elle fut executee en 1611 sur la commande des superieurs de la Confrerie Ste
Sophie. Dans les actes de la Confrerie, on a conserve le contrat conclu avec le
brodeur grace auquel nous connaissons le nom de celui-ci et la datę exact.e
de la banniere. Elle est l’oeuvre unique de Hoffman attestee par les archives.
On n’est pas arrive, malgre des etudes comparatives, a deceler aucun lien entre
le nom de Hoffman et les autres broderies venant de Cracovie au debut du
XVIIe siecle. Pour le niveau artistique et la precision de la technique d’exe-
cution, la banniere de Ste Sophie depasse nettement les autres: celle, dite Mysz-
kowski, du Musee Czartoryski a Cracovie de 1615, et celle, dite banniere de
Sł Jacques, au couvent des Dominicains a Cracovie, datant de 1636.
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