DU ROYAUME DE NAPLES. ns
de-là vient que les Eruptions, qui fe font au fommet du Volcan où le paffage
eft déjà formé, ne font pas dangereufes : mais quand les vapeurs & l'air raréfiés
ne peuvent arriver à leur conduit ordinaire, elles fe font jour avec fracas j c'eft
alors ce qui produit les grands phénomènes , les tremblemens de terre , & ce
mugiffement fourd S>C profond, ou le tonnerre fouterrein qu'on entend , quand
il fe prépare un incendie.
D'après tous les faits dont nous venons de parler, &C que l'on peut regarder
comme inconteffcables , nous avons donc vu que ces ravages caufés par les
Volcans, font dûs, en premier lieu, à des embrafemens formés parmi les amas
des matières combuftibles qui exiftent dans les entrailles de la terre 5 fecondement,
que ces incendies fouterreins font enfuite excités par l'air qui y eft renfermé en
grande abondance, qu'en troifième lieu, la force en eft encore redoublée par la
préfence & l'arrivée fubite de l'eau, foit qu'elle foit produite par des amas de
pluies qui fe feront fait jour dans l'intérieur des Montagnes, ou qu'elle y vienne
de la Mer.
Nous voyons effectivement que prefque tous les Volcans font iîtués dans
des Ides ou fur le bord de la Mer, nous favons même qu'un grand nombre
exiftent au milieu de ces eaux, & s'y font formés de différens côtés & à diffé-
rentes époques 5 mais pour l'ordinaire , l'action de ces efpèces de Volcans ,
quoique prodigieufe d'abord, n'eft que momentanée, parce qu'il eft vraifemblable
que les eaux de la mer s'y introduifent en fi grande quantité qu'elles en doivent
plutôt caufer l'extinction. Cependant il en exifte encore un ou deux près de la
Sicile, fur-tout le Volcan de Stromboli qui eft toujours d'une grande activité
&C depuis bien des (iècles, mais ceux des Ifles qui l'avoifinent font éteints.
Une réflexion certaine, &C qui eft une fuite naturelle de tout ce que nous
venons d'examiner, c'eft que l'on doit regarder ces Volcans 11 formidables 8c"
dont le voifinage caufe fouvent tant de défaftres , comme le moyen le plus
fur que l'Auteur de la Nature ait pu former pour nous préferver de malheurs
beaucoup plus terribles encore.-L'on peut dire avec raifon que fi le Véfuve
n'exiftoit pas, fi à de certaines périodes il ne vomiffoit pas des fleuves de lave
d>C de bitume, bien redoutables, il eft vrai, pour les lieux mêmes qu'ils menacent
8c" qu'ils détruifent à jamais, le Royaume de Napîes 8c" l'Italie toute entière
rfexifteroient peut-être plus depuis très-long-temps.
On ne fauroit difconvenir que parmi tous les fléaux 8c" les malheurs auxquels
notre Globe eft expofé , les tremblemens de terre ne foient infiniment plus à
craindre que l'Eruption & les fureurs d'un Volcan, parce que, quelque terribles
qu'ils foient, ils ne regardent qu'un feul Canton, un feul Pays, au lieu que
de-là vient que les Eruptions, qui fe font au fommet du Volcan où le paffage
eft déjà formé, ne font pas dangereufes : mais quand les vapeurs & l'air raréfiés
ne peuvent arriver à leur conduit ordinaire, elles fe font jour avec fracas j c'eft
alors ce qui produit les grands phénomènes , les tremblemens de terre , & ce
mugiffement fourd S>C profond, ou le tonnerre fouterrein qu'on entend , quand
il fe prépare un incendie.
D'après tous les faits dont nous venons de parler, &C que l'on peut regarder
comme inconteffcables , nous avons donc vu que ces ravages caufés par les
Volcans, font dûs, en premier lieu, à des embrafemens formés parmi les amas
des matières combuftibles qui exiftent dans les entrailles de la terre 5 fecondement,
que ces incendies fouterreins font enfuite excités par l'air qui y eft renfermé en
grande abondance, qu'en troifième lieu, la force en eft encore redoublée par la
préfence & l'arrivée fubite de l'eau, foit qu'elle foit produite par des amas de
pluies qui fe feront fait jour dans l'intérieur des Montagnes, ou qu'elle y vienne
de la Mer.
Nous voyons effectivement que prefque tous les Volcans font iîtués dans
des Ides ou fur le bord de la Mer, nous favons même qu'un grand nombre
exiftent au milieu de ces eaux, & s'y font formés de différens côtés & à diffé-
rentes époques 5 mais pour l'ordinaire , l'action de ces efpèces de Volcans ,
quoique prodigieufe d'abord, n'eft que momentanée, parce qu'il eft vraifemblable
que les eaux de la mer s'y introduifent en fi grande quantité qu'elles en doivent
plutôt caufer l'extinction. Cependant il en exifte encore un ou deux près de la
Sicile, fur-tout le Volcan de Stromboli qui eft toujours d'une grande activité
&C depuis bien des (iècles, mais ceux des Ifles qui l'avoifinent font éteints.
Une réflexion certaine, &C qui eft une fuite naturelle de tout ce que nous
venons d'examiner, c'eft que l'on doit regarder ces Volcans 11 formidables 8c"
dont le voifinage caufe fouvent tant de défaftres , comme le moyen le plus
fur que l'Auteur de la Nature ait pu former pour nous préferver de malheurs
beaucoup plus terribles encore.-L'on peut dire avec raifon que fi le Véfuve
n'exiftoit pas, fi à de certaines périodes il ne vomiffoit pas des fleuves de lave
d>C de bitume, bien redoutables, il eft vrai, pour les lieux mêmes qu'ils menacent
8c" qu'ils détruifent à jamais, le Royaume de Napîes 8c" l'Italie toute entière
rfexifteroient peut-être plus depuis très-long-temps.
On ne fauroit difconvenir que parmi tous les fléaux 8c" les malheurs auxquels
notre Globe eft expofé , les tremblemens de terre ne foient infiniment plus à
craindre que l'Eruption & les fureurs d'un Volcan, parce que, quelque terribles
qu'ils foient, ils ne regardent qu'un feul Canton, un feul Pays, au lieu que