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https://doi.org/10.11588/diglit.1088#0286
»**. voyage pittoresque
Cette importante découverte qui doit faire époque dans l'Hiftoire Naturelle
a répandu le plus grand jour fur l'Etude des matières volcanifées. On a depuis
ce temps-là reconnu dans le Vélay des Montagnes entières de laves, où Ton
fuit à vue d'œil tous les progrès ÔC toutes les nuances de l'altération , de la
décompofition, &C du paflagc de ces fubftances à l'état d'argille. On voit une
pareille Montagne gravée dans les Recherches fur les Volcans éteints du Vivarals
<5G du Vélay.
On trouve dans les Collines qui entourent la Solfaterra, de la Sélénite en
mammelons , fouvent cryftallifée en aiguilles , ou en filets foyeux , que des
Perfonnes peu verfées en Minéralogie, regardent comme de l'Alun de plume.
Lorfque l'on jette avec force une pierre fur le Plancher de la Solfaterra, on
entend un retentiflement fouterrein qui indique des abîmes profonds : les eaux
de pluie fe rendent par plufieurs iftues dans les entrailles du Volcan.
On recueille du foufre ô£ de l'alun à la Solfaterra : ceux qui font chargés
de ce travail placent, dans les ouvertures d'où s'élèvent les plus fortes vapeurs
acides fulfureufes, de petits amas de terres &C de pierres argilleufes de la Plaine
&: des Collines de la Solfaterra, fur lefquelles le foufre s'attache par l'évaporation
continuelle à laquelle elles font expofées. Ces pierres ayant fubi pendant quelque
temps l'action des vapeurs, & étant empreintes &C couvertes de foufre & d'alun,
font placées dans des caillons de bois, où on les arrofe avec de l'eau des Pifciarellï
qui eft un peu alumineufe; on verfe enfuite cette leflive dans des chaudières
de plomb quarrées , enfoncées dans le fol brûlant de la Solfaterra ; moyen
fimple pour épargner beaucoup de bois, la chaleur fouterreine furHfant pour
produire l'évaporation. Lorfque l'eau furabondante eft évaporée, on verfe cette
faumure dans de petits vaiifeaux de bois, en y ajoutant un peu à'alkali pour
enlever l'acide furabondant qui gêneroit la cryilallifation. C'en: dans cet état
qu'on fait cryftallifcr l'alun.
On ne donne ici qu'une Notice fuccinte de cette opération , dont on peut
voir tous les détails dans un Mémoire de l'Abbé Nolet _, inféré dans ceux de
l'Académie des Sciences de l'année 1750 5 & dans un autre plus moderne par
M. Fougeroux en 176 j. On peut aufli confulter l'excellent Ouvrage de M. Ferber
fur la Minéralogie de l'Italie, Lettre II, page xj-i. H exifte un Livre fort rare
fur la Solfaterra : les Amateurs de l'Hiftoire Naturelle feront peut-être bien aife
d'en trouver ici l'indication. Il a pour titre : De Confiagratione agri Puteolanï
Sunonls Portïcij Neapolitarii. Epiftola Florent. 1551, in-8. p. 8. (1).
(1) Cette Dcfcription de la Solfaterra eft de M. Faujas de Saint-Fond.
Cette importante découverte qui doit faire époque dans l'Hiftoire Naturelle
a répandu le plus grand jour fur l'Etude des matières volcanifées. On a depuis
ce temps-là reconnu dans le Vélay des Montagnes entières de laves, où Ton
fuit à vue d'œil tous les progrès ÔC toutes les nuances de l'altération , de la
décompofition, &C du paflagc de ces fubftances à l'état d'argille. On voit une
pareille Montagne gravée dans les Recherches fur les Volcans éteints du Vivarals
<5G du Vélay.
On trouve dans les Collines qui entourent la Solfaterra, de la Sélénite en
mammelons , fouvent cryftallifée en aiguilles , ou en filets foyeux , que des
Perfonnes peu verfées en Minéralogie, regardent comme de l'Alun de plume.
Lorfque l'on jette avec force une pierre fur le Plancher de la Solfaterra, on
entend un retentiflement fouterrein qui indique des abîmes profonds : les eaux
de pluie fe rendent par plufieurs iftues dans les entrailles du Volcan.
On recueille du foufre ô£ de l'alun à la Solfaterra : ceux qui font chargés
de ce travail placent, dans les ouvertures d'où s'élèvent les plus fortes vapeurs
acides fulfureufes, de petits amas de terres &C de pierres argilleufes de la Plaine
&: des Collines de la Solfaterra, fur lefquelles le foufre s'attache par l'évaporation
continuelle à laquelle elles font expofées. Ces pierres ayant fubi pendant quelque
temps l'action des vapeurs, & étant empreintes &C couvertes de foufre & d'alun,
font placées dans des caillons de bois, où on les arrofe avec de l'eau des Pifciarellï
qui eft un peu alumineufe; on verfe enfuite cette leflive dans des chaudières
de plomb quarrées , enfoncées dans le fol brûlant de la Solfaterra ; moyen
fimple pour épargner beaucoup de bois, la chaleur fouterreine furHfant pour
produire l'évaporation. Lorfque l'eau furabondante eft évaporée, on verfe cette
faumure dans de petits vaiifeaux de bois, en y ajoutant un peu à'alkali pour
enlever l'acide furabondant qui gêneroit la cryilallifation. C'en: dans cet état
qu'on fait cryftallifcr l'alun.
On ne donne ici qu'une Notice fuccinte de cette opération , dont on peut
voir tous les détails dans un Mémoire de l'Abbé Nolet _, inféré dans ceux de
l'Académie des Sciences de l'année 1750 5 & dans un autre plus moderne par
M. Fougeroux en 176 j. On peut aufli confulter l'excellent Ouvrage de M. Ferber
fur la Minéralogie de l'Italie, Lettre II, page xj-i. H exifte un Livre fort rare
fur la Solfaterra : les Amateurs de l'Hiftoire Naturelle feront peut-être bien aife
d'en trouver ici l'indication. Il a pour titre : De Confiagratione agri Puteolanï
Sunonls Portïcij Neapolitarii. Epiftola Florent. 1551, in-8. p. 8. (1).
(1) Cette Dcfcription de la Solfaterra eft de M. Faujas de Saint-Fond.