')
AVANT-PROPOS.
& je me trouvai obligé de présider non-seulement aux travaux des Artisles,
mais de me charger de la totalité de l'Ouvrage.
Ce fut alors que, dans cet abandon absolu, je ne pus voir sans effroi l'immensité
de la carrière que j'aurois à parcourir. Je pensai d'abord devoir la réduire au
Voyage de Naples &C de Sicile : c'étoit bien assez, comme l'on voit ; mais avec
du courage , une extrême asfiduité au travail , & plus encore les conseils de
quelques amis qui sont venus à mon secours, j'ai pu succeisivement &; quoiqu'avec
une santé très-foible, venir à bout de ce que j'avois entrepris.
J'ai dû à M. de Champfort le Précis Historique qui est. à la tête du premier
Volume du Voyage Pittoresque, mais comme il n'a point voulu consentir à y
être nommé, je n'ai pu que le déligner dans l'Avant-Propos de ce Volume, &c
dans les termes qu'il m'avoit dictés lui-même 5 il m'a fait ausTi le plaisir de présider
à la confection de ce seul Volume, dont il a eu la complaisance de relire avec
moi & de corriger tous les manuscrits.
M. de Non 3 de qui est le Journal ou Itinéraire des Dessinateurs , & auquel
l'on me reproche de n'avoir point assez dit , assez marqué tout ce que je
de vois, a été tant de fois nommé dans mon Ouvrage, que je craindrois plutôt
de l'en avoir fatigué ; comme il m'avoit écrit de Naples dans les commencemens
de l'entreprise, qu'il me prioit de ne le point désïgner par son nom, je me suis
contenté d'indiquer fidèlement, avec des guillemets, dans le premier ô£ le sécond
Volume, le peu de détails, épars Ô£ sans ordre, qu'il m'avoit envoyé sur les pays
&; les lieux que j'avois à décrire j lorsqu'il consentit ensuite à être connu, j'ai
cru qu'il pourrait être satisfait de la manière honnête dont il a été nommé page jj
du sécond Volume : il Tert encore une autre fois, page 5 du quatrième Volume,
où il est dit que cefl M. de Non qui a écrit le Journal du Voyage ^ qu'il y (en de
guide ; SC que ceft lui qui a préfidé aux travaux des Artijles dans la Calabre
<5C la Sicile (1).
(1) Je dois faire ici l'histoire de ce Journal.
Pour remplir dans toute son étendue le plan de
l'Ouvrage, tel qu'il avoit été conçu, on sent
la nécessité qu'il y avoit d'envoyer en Italie des
Sessinateurs habiles, pour y prendre sur les lieux
les Vues de tous les fîtes qui pourroient inté-
resser ; mais il étoit impossible d'attendre de ces
Artisles des deseriptions détaillées des Monu-
mens qu'ils dévoient dessiner.
Je me félicitai de rencontrer dans M. de Non
un homme de goût, instruit lui-même dans les
Arts, disposé à faire ce même voyage ; il voulut
bien m'ossrir de présider aux travaux des Dessi-
nateurs, & me promit de décrire ensuite tous
les objets qui lui paroîtroient dignes de l'être.
Quoique son Journal, rédigé avec la précipi-
tation indispensable de semblables circonstances,
exigeât d'être revu ôc récrit en entier, qu'il fût
infiniment peu approprié aux Deiîîns & aux
Vues , objet principal de l'Ouvrage, il n'en a
pas moins fait la base de mon travail. Comme
c'étoit, de la part de M. de Non, un service
purement gratuit qu'il me rendoit, je ne saurois
lui en témoigner trop de reconnoinance ; mais
AVANT-PROPOS.
& je me trouvai obligé de présider non-seulement aux travaux des Artisles,
mais de me charger de la totalité de l'Ouvrage.
Ce fut alors que, dans cet abandon absolu, je ne pus voir sans effroi l'immensité
de la carrière que j'aurois à parcourir. Je pensai d'abord devoir la réduire au
Voyage de Naples &C de Sicile : c'étoit bien assez, comme l'on voit ; mais avec
du courage , une extrême asfiduité au travail , & plus encore les conseils de
quelques amis qui sont venus à mon secours, j'ai pu succeisivement &; quoiqu'avec
une santé très-foible, venir à bout de ce que j'avois entrepris.
J'ai dû à M. de Champfort le Précis Historique qui est. à la tête du premier
Volume du Voyage Pittoresque, mais comme il n'a point voulu consentir à y
être nommé, je n'ai pu que le déligner dans l'Avant-Propos de ce Volume, &c
dans les termes qu'il m'avoit dictés lui-même 5 il m'a fait ausTi le plaisir de présider
à la confection de ce seul Volume, dont il a eu la complaisance de relire avec
moi & de corriger tous les manuscrits.
M. de Non 3 de qui est le Journal ou Itinéraire des Dessinateurs , & auquel
l'on me reproche de n'avoir point assez dit , assez marqué tout ce que je
de vois, a été tant de fois nommé dans mon Ouvrage, que je craindrois plutôt
de l'en avoir fatigué ; comme il m'avoit écrit de Naples dans les commencemens
de l'entreprise, qu'il me prioit de ne le point désïgner par son nom, je me suis
contenté d'indiquer fidèlement, avec des guillemets, dans le premier ô£ le sécond
Volume, le peu de détails, épars Ô£ sans ordre, qu'il m'avoit envoyé sur les pays
&; les lieux que j'avois à décrire j lorsqu'il consentit ensuite à être connu, j'ai
cru qu'il pourrait être satisfait de la manière honnête dont il a été nommé page jj
du sécond Volume : il Tert encore une autre fois, page 5 du quatrième Volume,
où il est dit que cefl M. de Non qui a écrit le Journal du Voyage ^ qu'il y (en de
guide ; SC que ceft lui qui a préfidé aux travaux des Artijles dans la Calabre
<5C la Sicile (1).
(1) Je dois faire ici l'histoire de ce Journal.
Pour remplir dans toute son étendue le plan de
l'Ouvrage, tel qu'il avoit été conçu, on sent
la nécessité qu'il y avoit d'envoyer en Italie des
Sessinateurs habiles, pour y prendre sur les lieux
les Vues de tous les fîtes qui pourroient inté-
resser ; mais il étoit impossible d'attendre de ces
Artisles des deseriptions détaillées des Monu-
mens qu'ils dévoient dessiner.
Je me félicitai de rencontrer dans M. de Non
un homme de goût, instruit lui-même dans les
Arts, disposé à faire ce même voyage ; il voulut
bien m'ossrir de présider aux travaux des Dessi-
nateurs, & me promit de décrire ensuite tous
les objets qui lui paroîtroient dignes de l'être.
Quoique son Journal, rédigé avec la précipi-
tation indispensable de semblables circonstances,
exigeât d'être revu ôc récrit en entier, qu'il fût
infiniment peu approprié aux Deiîîns & aux
Vues , objet principal de l'Ouvrage, il n'en a
pas moins fait la base de mon travail. Comme
c'étoit, de la part de M. de Non, un service
purement gratuit qu'il me rendoit, je ne saurois
lui en témoigner trop de reconnoinance ; mais