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Saint-Non, Jean Claude Richard de
Voyage Pittoresque Ou Description Des Royaumes De Naples Et De Sicile (Band 4,2): Contenant La Description De La Sicile — Paris, 1786 [Cicognara, 2708-3]

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https://doi.org/10.11588/diglit.3234#0083
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^ VOYAGE PITTORESQUE
Cette Ville, placée dans le centre de la Sicile, est bâtie sur une petite Montagne
isolée. Elle n'a rien de remarquable dans ses Edifices publics ô£ particuliers, mais
elle doit s'enorgueillir de la richeise de son territoire ôc" de la beauté de ses
campagnes. Tous les genres de production lui sont propres , ô£ elle réunit ce
qui appartient à tous les climats, à toutes les températures : la vigne s'y appuyé
indifféremment sur l'oranger & sur le noyer. La Ville est entourée de Vallons,
qui, comme des fosses naturels, pourraient servir à sa défense, mais qui sont
uniquement employés à la culture des légumes & des herbages de toute espèce ;
ils en fourninent non-seulement pour la consommation des Habitans, mais encore
pour être un objet de commerce lucratif avec les Villes qui sont à quelque
distance, &: qui sont moins favorisées par la nature.
Les Vallées voismes qui forment son territoire, sont de la plus grande fertilité,
&C présentent à chaque pas des aspects enchanteurs. Un des objets les plus intéressans
de la culture, ce sont les bois de noisettiers, qui occupent tous les lieux où les
eaux sont abondantes, ô£ fourninent des promenades charmantes par leur fraîcheur
& par leur ombre.
Il y a un nombre infini de jardins dans tous les environs de la Ville, chaque
Particulier a le sîen, ou plutôt la campagne entière est un vaste &C beau jardin
divisé par quelques foiîés , pour servir de limites aux posTesnons 5 celles qui
appartiennent aux Nobles, dans lesquelles on n'a pas sacrisié tout à l'intérêt àc où
on a pu admettre des productions de pur agrément, sont des endroits délicieux.
Un des plus remarquables de ces jardins est celui dit des Capucins vieux,
appartenant au Marquis de la Forefla. L'art n'y a exactement fait que ce qu'il
faut pour jouir d'une superbe nature, &C pour mettre en action toute sa fécondité.
Ce n'est point un jardin Anglois, encore moins un jardin François ; rien n'y a été
fait par systême ; on ne s'y est assujetti à aucun plan 5 on y a favorisé seulement
la circulation des eaux, l'accroinement des arbres, la multiplication des plantes
de toute espèce, & le jardin a été fait. Les arbres fruitiers de tous les genres y
sont mêlés avec les chênes, les pins, les peupliers , les melicuques &; le cyprès.
Les arbustes odoriférants garnissent les intervalles des grands arbres. Les vignes se
cn-ouppent avec les noisettiers & les orangers, ôc" forment des guirlandes en panant
des uns aux autres. Tout est confondu, &C tout réussit parfaitement, parce que la
nature se complaît également dans toutes ses productions, lorsqu'on ne veut point
forcer ses vues &C son plan. L'œil se repose par-tout agréablement, il n'est point
fatigué par la monotonie des formes, ni par l'uniformité des nuances. La chaleur
y est tempérée par les eaux qui s'élèvent en jets, tombent en cascades, &C circulent
de toutes parts. Le nombre des roslignols, qui semblent s'y être rassemblés de
 
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