jsio VOYAGE PITTORESQUE
quarts de sa circonférence, qui a environ douze milles ; mais dans la partie du
nord-est, la base de Fille se prolonge, & forme une plaine inclinée qui se termine
par une plage sur le bord de la mer.
Cest la seule partie de l'Isse qui soit habitée Se susceptible de quelque culture :
elle produit même des fruits excellens, des vignes Se quelques cotonniers, dont
les échanges sufHsent pour faire subsister environ deux cents Habitans qui y
vivent, comme autant de Salamandres, dans la plus grande sécurité 5 quoique les
explosions continuelles du Volcan soient presque au-dessus de leurs têtes, comme
elles se portent néanmoins constamment dans la partie opposée de la Montagne,
elles semblent les laisser sans danger, Se effectivement depuis un siècle il n'y a
point eu d'éruption du côté de la plaine.
Le Stromboli est le seul Volcan connu, dont l'a&ivité soit aussi continuelle,
Se sans aucun temps de tranquillité. La manière dont se font (es explorions, ne
ressemble pas même à celle des autres Volcans. D'ordinaire elles sont annoncées
par un murmure souterrain , avant-coureur de l'éruption, & presque toujours
précédées par une gerbe épaisse de fumée mêlée de flamme. Ici l'éruption ne
peut être prévue que par l'espace de temps qui s'est écoulé depuis la dernière : il
semble que ce soit le choc ou le concours des vapeurs inssammables qui l'allument
subitemeiit ô£ produisent l'explosion, en chassant les pierres qui se trouvent sur
leur ilïue (1).
Après avoir traversé les vignes Se la partie cultivée du Stromboli, ce qui
occupe à-peu-près un tiers de la Montagne, notre Voyageur voulut examiner de
plus près les effets Se la marche presque régulière des explorions du Volcan, en
montant, non sans beaucoup de peine, sur la sommité la plus élevée. Le Stromboli
se termine , comme nous avons dit, par deux pointes, mais l'on n'apperçoit plus
ni sur l'une ni sur l'autre les vertiges du crater qui les a formées , ce Volcan
ayant éprouvé tant de révolutions, que sa forme première a dû être changée
depuis long-temps. Celui seul qui existe, Se que l'on voit exhaler une fumée
perpétuelle, est placé sur le ssanc de la Montagne aux deux tiers de sa hauteur :
il est très-petit , Se n'a pas plus de cinquante pas de diamètre : il a la forme
d'un entonnoir, Se terminé en-bas par une pointe.
Du sommet du Stromboli l'on domine sur ce crater enflammé , d'où l'on voit
( 1 ) La théorie de l'air inssammable, fournit,
suivant M. de Dolomieu, la seule explication qu'on
puisse donner des fînguliers phénomènes qui carac-
^risent ce Volcan. Le feu intérieur peut dégager
les vapeurs inssammables des matières qui sont
près de son foyer, mais sans contact immédiat,
à-peu-près comme il fait bouillir l'eau des sourecs
qu'il échauffe. Ces vapeurs peuvent arriver par des
canaux, dans la cavité principale, où est l'embrâ-
sement actuel, & s'y enssammer tout-d'un-coup;
le feu produit de l'air à proportion de son activité,
& elle doit être plus grande pendant les orages
que dans les calmes.
quarts de sa circonférence, qui a environ douze milles ; mais dans la partie du
nord-est, la base de Fille se prolonge, & forme une plaine inclinée qui se termine
par une plage sur le bord de la mer.
Cest la seule partie de l'Isse qui soit habitée Se susceptible de quelque culture :
elle produit même des fruits excellens, des vignes Se quelques cotonniers, dont
les échanges sufHsent pour faire subsister environ deux cents Habitans qui y
vivent, comme autant de Salamandres, dans la plus grande sécurité 5 quoique les
explosions continuelles du Volcan soient presque au-dessus de leurs têtes, comme
elles se portent néanmoins constamment dans la partie opposée de la Montagne,
elles semblent les laisser sans danger, Se effectivement depuis un siècle il n'y a
point eu d'éruption du côté de la plaine.
Le Stromboli est le seul Volcan connu, dont l'a&ivité soit aussi continuelle,
Se sans aucun temps de tranquillité. La manière dont se font (es explorions, ne
ressemble pas même à celle des autres Volcans. D'ordinaire elles sont annoncées
par un murmure souterrain , avant-coureur de l'éruption, & presque toujours
précédées par une gerbe épaisse de fumée mêlée de flamme. Ici l'éruption ne
peut être prévue que par l'espace de temps qui s'est écoulé depuis la dernière : il
semble que ce soit le choc ou le concours des vapeurs inssammables qui l'allument
subitemeiit ô£ produisent l'explosion, en chassant les pierres qui se trouvent sur
leur ilïue (1).
Après avoir traversé les vignes Se la partie cultivée du Stromboli, ce qui
occupe à-peu-près un tiers de la Montagne, notre Voyageur voulut examiner de
plus près les effets Se la marche presque régulière des explorions du Volcan, en
montant, non sans beaucoup de peine, sur la sommité la plus élevée. Le Stromboli
se termine , comme nous avons dit, par deux pointes, mais l'on n'apperçoit plus
ni sur l'une ni sur l'autre les vertiges du crater qui les a formées , ce Volcan
ayant éprouvé tant de révolutions, que sa forme première a dû être changée
depuis long-temps. Celui seul qui existe, Se que l'on voit exhaler une fumée
perpétuelle, est placé sur le ssanc de la Montagne aux deux tiers de sa hauteur :
il est très-petit , Se n'a pas plus de cinquante pas de diamètre : il a la forme
d'un entonnoir, Se terminé en-bas par une pointe.
Du sommet du Stromboli l'on domine sur ce crater enflammé , d'où l'on voit
( 1 ) La théorie de l'air inssammable, fournit,
suivant M. de Dolomieu, la seule explication qu'on
puisse donner des fînguliers phénomènes qui carac-
^risent ce Volcan. Le feu intérieur peut dégager
les vapeurs inssammables des matières qui sont
près de son foyer, mais sans contact immédiat,
à-peu-près comme il fait bouillir l'eau des sourecs
qu'il échauffe. Ces vapeurs peuvent arriver par des
canaux, dans la cavité principale, où est l'embrâ-
sement actuel, & s'y enssammer tout-d'un-coup;
le feu produit de l'air à proportion de son activité,
& elle doit être plus grande pendant les orages
que dans les calmes.