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https://doi.org/10.11588/diglit.45321#0018
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l’art français
ramène à des formes oratoires ; mais elles restent sous le
verbe, et on en perçoit le pudique lyrisme. Les forces
vives de l’art sont disciplinées, mais on les reconnaît quand
on sait regarder. Il arrive même que l’inspiration qui est au
principe de l’œuvre, reste dans l’effet, fraîche et vive :
témoin les fougueux chevaux du Soleil, qui s’élancent en
hennissant du bassin de Versailles. C’est que la règle même
leur est devenue spontanée. Faire pyramider un tableau,
réduire les formes humaines aux proportions antiques,
balancer les masses, ne jamais placer les personnages sur
une même ligne, contraster les mouvements, autant de
règles d’École qui n’étouffent pas plus la vie (dans les belles
œuvres) que les fameuses règles d’Aristote n’ont étranglé
le génie tragique de Racine. Il y a du libéralisme et de la
fantaisie sous la grandeur de l’art classique, et c’est lui
qui a « couvé » la Régence.
l’art français
ramène à des formes oratoires ; mais elles restent sous le
verbe, et on en perçoit le pudique lyrisme. Les forces
vives de l’art sont disciplinées, mais on les reconnaît quand
on sait regarder. Il arrive même que l’inspiration qui est au
principe de l’œuvre, reste dans l’effet, fraîche et vive :
témoin les fougueux chevaux du Soleil, qui s’élancent en
hennissant du bassin de Versailles. C’est que la règle même
leur est devenue spontanée. Faire pyramider un tableau,
réduire les formes humaines aux proportions antiques,
balancer les masses, ne jamais placer les personnages sur
une même ligne, contraster les mouvements, autant de
règles d’École qui n’étouffent pas plus la vie (dans les belles
œuvres) que les fameuses règles d’Aristote n’ont étranglé
le génie tragique de Racine. Il y a du libéralisme et de la
fantaisie sous la grandeur de l’art classique, et c’est lui
qui a « couvé » la Régence.