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de
L°nveaux potages C'était cette fois de la soupe au po-
- de la purée Créey, de la,purée croûton, et un potage
wron.
'•-rre a l'hippopotame, je crois.
8 soir, même appétit, même dîner.
je fus livré ainsi quinze jours un potage forcé, lors-
, 16^&n arrivèrent les hors-d'œuvre : anchois, sardines,
ui saté, betterave, radis, beurre d'Isigny, saucissons de
J°Q, hareng saur, filets de soles marines. Une fois dessi-
e.» je me nourris de cette salaison pendant' près d'un
*Uls défilèrent les rôtis, les pièces choisies, avec des
'7UC8S ^es pins succnlentes, et les 'piments les plus bizarres,
^ filets de bœufs'àn plus délicat des madères, des têtes
Yoau & la tortue, des poulets à la Souwaroff, à la Ma-
S°i à la Bérésina, des quartiers de chevreuil, des
Caîll
les, des perdreaux, des lièvres, ©e fat, mon bon
temps?
< ne fois ces produits points, j'invitais des amis et nous
aisions bombance.
,^ .ae période triste succéda : ce fût celle des légumes et
poissons, j'en eus pour troismois, car ces plats étaient
;""''>mpliqhés, je luttais avec des tomaies farcies, despom-
p-s_ Chateaubriand, des asperges à la Menschikoff, et des
,X,cots ^ *a Napoléon. A cette époque je fus un peu malade,
i aspirais avec frénésie aux desserts, qui arrivèrent
enfin!
•Ce fut
une des douces joies de rna vie, et une des pé-
es les plus agréables de mon dîner éternel. Je man
Piod.
i '. es fruits les plus exotiques et des fromages les plus
taing; j'absorbais en une journée la valeur de qupi me
"vivre un mois; je me considérais comme un prodi-
l'in raffiné, un nabab; j'éblouissais quelques rapins
gue
Kjon luxe asiatique, et mes dîners avaient les .aspects
-ns t%
Ven
Ùt;
ias de féerie. J'étais cité dans le quartier, et il me
oreilles que certains gargotiers étaient prêts à
merîairo CTé4'
jnez moi, on apportait à chaque instant des bombes,
' Pieees montées, des croqne-en-bouche, des bavaroises,
oamt-Honoré, des gerbes desucreries, des feux d'ar-
6 de miel, des forteresses d'oranges glacées, des boule-
s de frangipanes, des océans de crème.
es chers amis, je faillis en crever; j'étais devenu énor-
,.. " ei; disant, je ressemblais à un Mimi-Véron replet et
■ ss°uillet, ma peau éclatait, mes lèvres avaient l'aspect
* e eerise écarïate, et mes. yeux sortaient de la tête.
. _"■ jour^ ou me'transporta à l'hôpital; mon travail était
5 mon père en avait pris livraison, l'éditeur avait payé.
us malade six mois de mon dîner qui avait duré un
„ ' clje n exagère rien en disant que, pour rhô remettre,
6 iallut prendre dix-sept cents lavements.
Homo.
Affaire Louchamiel(l).
Cour d'assises de Monaco.
^a séance s'ouvre à midi, par une chaleur de 60 degrés.
Qaelrj
sont
ïù'e's curieux, s'étant présentés en caleçon de bain,
' "^pitoyablement jetés à la porte par les gendarmes
i)u<%ies.
, es Journalistes sont à leur poste, les éventails s'agi-
œ Président.— Huissier, veuillez introduire le premier
^û à charge.
huissier amène un noble vieillard à l'aspect vénérable
• lctue ravagé par la petite vérole.
'e Président-, — Jurez-vous de dire, etc.
la t\S temoin- — Merci, je ne suis pas fatigué ; mais fermez
ei je crains les courants d'air.
i„. Résident.—Je prie le témoin d'écouter ce que je
Ul<lis...
jl0 huissier, interrompant. — Je ferai observer à notre
rable président que le témoin est sourd.
le e "rêsident. — Il fallait le dire. Ah ! nous allons rigo-
"• (Mouvement.)
Y-
ternoin. — Je me nomme Sosihène Pyramidal... et
non
Prësi
I"1» Eugène, monsieur le Président.
résident. — Ais-je dit qu'il s'appelait Eugène? (Le
yx eiu ^onne des signes d'impatience.) Allez-y... Eu-
gène
Mtê,
•• n°n,Sosthène.;.
0Jssons
"loin. -—Non, monsieur le président, je suis né à
je suis fâché de vous donner un démenti...
(1) Voi
r les trois premiers numéros de la Scie.
Mon état, docteur en médecine... Mon père, qui eut l'hon-
neur d'assister à Sa naissance du duc de Bordeaux, n'avait
qu'un œil... ma mère, qui était marchande des quatre-sai-
sonsau passage du Grand-Cerf...
Le Président. — Qu'importe... au fait î... au fait!,..
Le témoin. — Merci, je n'en prends jamais que quand
j'ai le cofriza, autrement dit ïe rhume de cerveau.
(Le président irrité joue à pigèon-vole avec ses collè-
gues.
Le témoin. — Pour l'affaire qui m'amène devant votre
auguste personne, voilà ce que je sais... (Approbation.)
Je vous dirai d'abord que je me suis longtemps occupé de
de la direction des ballons, j'ai découvert qu'à l'aide d'unf.
vessie remplie de gaz 0&M. les, jurés se bouchent le nez£
et d'un appareil moteur, i! est facile de sosrlever "de lâ;:
terre... je suppose que voici le récipient... (Exclama-
tions.)
(L'huissier fait comprendre au témoin qu'il n'est pas
dans la question: Le président a déjà gagné cinq gages.)
Le témoin.— J''é'ais bien aise do développer devant l'au-
ditoire comme j'enlève le ballon...
L'accuse. --'•-Je demande à faire des révélations...
Le témoin. — Je fus donc :appelé par M. le procureur
à faire l'analyse des timbres-postes,... (Silence solennel.) Je
n'aime pas les interruptions... mais je continue... Je cons-
tatai que la pâte, autrement dit la gomme qui sert de ma-
tière adhérente aux dits timbres, contenait une substance
que j'oserai appeler vénéneuse... l'analyse m'a appris que
non-seulement cette matière, pour mieux- dire, cet engin
de destruction n'était autre chose (On entend les mouches
voler.) que le résidu d'un liquide corrosif,., ce que nous
nommons poison...
Le Président. — Mais enfin de qu'aile nature est, cette
substance côrrosive ?
Le témoin. — Ah! monsieur le Président, ce n'est pas
la peine de m'appeler vieille bête.
Le Président, hors de lui. — Et Votre sœur ?
( L'audience continue.)
Th. Abel.
rSï^sfr^
COPEAUX
Les vieux souvenirs s'en vont. J'ai appris cette semaine que le
dernier survivant du naufrage de la Méduse avait été rejoindre,
dans un monde meilleur, ses anciens compagnons d'infortune.
!1 était un de ceux, paraît-il> qui ont voulu manger le nègre.
Cet honnête anthropophage,qui avait survécu à toutes nos révolu-
tions, a dû retrouver aux Champs-Elysées le dernier mameiouck
qui venait tous les ans faire, en compagnie des vieux de la vieille,
son pieux pèlerinage à la colonne.
Déposons uue lanne et passons.
J'ai lu dans le Pays une annonce qui me comble de joie :
« A partir de la semaine prochaine, les caractères du Pays
seront entièrement renouvelés. »
Je suis heureux de cette nouvelle; car, depuis quelque temps,
les,caractères de ces messieurs me portaient joliment sur les
nerfs.
Une bonne coquille dans un journal ejusder/i farinai :
« Dans une manifestation, anti-cléricale, aux dernières élections
de Bruxelles, on vit jusqu'à des femmes parcourir les rues en. vo-
ciférant : « A bas les culottes ! »
C'est un peu leste pour une feuille de sacristie.
Grande nouvelle! Il y aura cette année une caravane pour la
Terre-Sainte. On s'inscrit déjà pour ce pieux voyage. Ceux qui
n'auront pas le bonheur d'aller visiter les lieux saints, pourront se
procurer, au retour du pèlerinage, des rosaires, des chapelets et
des reliques au plus juste prix. On parle déjà de commandes
considérables. Betrouvera-t-on encore quelques morceaux de la
vraie croix '? Cependant ii en a été débité déjà de quoi chauffer,
pendant l'hiver, plusieurs générations. Il est vrai que le synode
nous ordonne de croire aux miracles. Inclinons-nous.
Un commencement d'incendie s'est déclaré, dans la journée
du jeudi, aux bureaux du Figaro. Ce sinistre était occasionné
par un article fulminant de M. de Saiht-Genest ; on a pu éteindre
le feu qu'avec dix lignes de B. Jouvin.
— Tu pars?
— Oui.
— Avec ta femme?
__Imbécile! Je vais faire un voyage d'agrément.
On annonce l'apparition d'un nouveau journal.
Titre: Le Doigt dans l'oeil.
Directeur: M, Saint-Marc Girardin.
Bonnes nouvelles de l'Exposition de Lyon. Quelques caisses
ont été ouvertes. Le public est admis à les visiter en descendant
dans l'intérieur. ■
Pourquoi Eve a-t-eile donné sa pomme à son mari ?
Parce qu'il lui a été impossible de la donner à d'antres.
— Pourquoi les sergenls de ville no ressemblent-ils plus à un
billard?
~t Depuis qu'ils sont sans bçmdes.
Sous avons reçu le propectus suivant :
o Mlle N'elly A..., institutrice, arrimnt d'Angleterre, prend
des pensionnaires pour leur montrer sa langue et son histoire.»
On vient encore de découvrir, dans le département de Seine-
et-Oise, un homme fossile.
Le sujet ayant été apporté à M. Boucher de Perthes, ce savant
a reconnu dans ce curieux spécimen le général Modeste Chan-
earnier.
La présence d'Isabelle a été remarquée aux dernières courses
de Chantilly. Cette intéressante marchande de fleurs a même été
vue au moment où elle accrochait des roses et des primevères
aux boutonnières de MM. d'Orléans.
Aussi, depuis ce moment, on ne l'appelle plus que la Bouque-
tière des frmoeentf.
J'étais sur le boulevard Montmartre quand un cabriolet de re-
mise, faillit écraser une pauvre vieille.
J'apostrophai le cocher sur sa maladresse.
— Oh ! n'ayez pas peur, j'ouvre l'œil, me répondit-il, c'est bien
dans mon intérêt d'ailleurs, si j'écrasais cette vieille femme, on
me la Serait payer comme une neuve.
x Gustave.
PETITE CORRESPONDANCE
A Mlle de H... ~- Vous vous trompez, nous ne nous chargeons
pas de faire les mariages riches; voyez à l'Univers si vous aurez
plus de chance.
A Mme X. — Ne vous désolez pas, belle pâtissière, Clément
Duveniois est parti pour i'Espagne, mais il nous a promis de
revenir.
Au caporal M., à La Flèche. -^ Vous avez reconnu dans
l'araignée qui joue du mirliton M. Albert Millaud. Allez prendre
des douches, mon garçon.
A la Princesse G. —• Que je,vous paye des bottines ! je le veux
bien, mais après le terme.
A M. O.,., pêcheur à Caen. — Vous nous écrivez que les asti-
cots sont une mauvaise amorce. Alors, jetez votre belle-mère à
l'eau, vous nous en dircz dos nouvelles.
A MmeZ.— Souvenez-vous, madame, de ces deux vers im-
mortels de Belmontet :
Le beau sexe que Dieu nous donna pour flambeau
Perd sou nom lumineux : le laid devient le beau...
À Mme R.. .y. —C'est entendu, s'il est chez vous, Vous met-
trez une tête de poupée à la fenêtre. S'il est sorti, vous attache-
rez votre concierce à un volet.
Jardin d'Eté du Vaux-Hall. — Tous les soirs bal uo
concert.
Concert des Champs-Elysées. — Tous les soirs, a
huit heures. Le vendredi, concert extraordinaire.
Jardin-Mabille. — Bal tous les soirs.
Elysée Msntmartre. — Chef d'orcheslra : Olivier Métra.
Château-Rouge. — Mardi et Vendredi, Joute sur l'eau.
Le Propriétaire-Gérant : César Mèrmet.
Paris. — lmp. TurBn et Ad. juvçt 9, cour des Miracles,
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L°nveaux potages C'était cette fois de la soupe au po-
- de la purée Créey, de la,purée croûton, et un potage
wron.
'•-rre a l'hippopotame, je crois.
8 soir, même appétit, même dîner.
je fus livré ainsi quinze jours un potage forcé, lors-
, 16^&n arrivèrent les hors-d'œuvre : anchois, sardines,
ui saté, betterave, radis, beurre d'Isigny, saucissons de
J°Q, hareng saur, filets de soles marines. Une fois dessi-
e.» je me nourris de cette salaison pendant' près d'un
*Uls défilèrent les rôtis, les pièces choisies, avec des
'7UC8S ^es pins succnlentes, et les 'piments les plus bizarres,
^ filets de bœufs'àn plus délicat des madères, des têtes
Yoau & la tortue, des poulets à la Souwaroff, à la Ma-
S°i à la Bérésina, des quartiers de chevreuil, des
Caîll
les, des perdreaux, des lièvres, ©e fat, mon bon
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< ne fois ces produits points, j'invitais des amis et nous
aisions bombance.
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poissons, j'en eus pour troismois, car ces plats étaient
;""''>mpliqhés, je luttais avec des tomaies farcies, despom-
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i aspirais avec frénésie aux desserts, qui arrivèrent
enfin!
•Ce fut
une des douces joies de rna vie, et une des pé-
es les plus agréables de mon dîner éternel. Je man
Piod.
i '. es fruits les plus exotiques et des fromages les plus
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"vivre un mois; je me considérais comme un prodi-
l'in raffiné, un nabab; j'éblouissais quelques rapins
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Kjon luxe asiatique, et mes dîners avaient les .aspects
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' Pieees montées, des croqne-en-bouche, des bavaroises,
oamt-Honoré, des gerbes desucreries, des feux d'ar-
6 de miel, des forteresses d'oranges glacées, des boule-
s de frangipanes, des océans de crème.
es chers amis, je faillis en crever; j'étais devenu énor-
,.. " ei; disant, je ressemblais à un Mimi-Véron replet et
■ ss°uillet, ma peau éclatait, mes lèvres avaient l'aspect
* e eerise écarïate, et mes. yeux sortaient de la tête.
. _"■ jour^ ou me'transporta à l'hôpital; mon travail était
5 mon père en avait pris livraison, l'éditeur avait payé.
us malade six mois de mon dîner qui avait duré un
„ ' clje n exagère rien en disant que, pour rhô remettre,
6 iallut prendre dix-sept cents lavements.
Homo.
Affaire Louchamiel(l).
Cour d'assises de Monaco.
^a séance s'ouvre à midi, par une chaleur de 60 degrés.
Qaelrj
sont
ïù'e's curieux, s'étant présentés en caleçon de bain,
' "^pitoyablement jetés à la porte par les gendarmes
i)u<%ies.
, es Journalistes sont à leur poste, les éventails s'agi-
œ Président.— Huissier, veuillez introduire le premier
^û à charge.
huissier amène un noble vieillard à l'aspect vénérable
• lctue ravagé par la petite vérole.
'e Président-, — Jurez-vous de dire, etc.
la t\S temoin- — Merci, je ne suis pas fatigué ; mais fermez
ei je crains les courants d'air.
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jl0 huissier, interrompant. — Je ferai observer à notre
rable président que le témoin est sourd.
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résident. — Ais-je dit qu'il s'appelait Eugène? (Le
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•• n°n,Sosthène.;.
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"loin. -—Non, monsieur le président, je suis né à
je suis fâché de vous donner un démenti...
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Mon état, docteur en médecine... Mon père, qui eut l'hon-
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sonsau passage du Grand-Cerf...
Le Président. — Qu'importe... au fait î... au fait!,..
Le témoin. — Merci, je n'en prends jamais que quand
j'ai le cofriza, autrement dit ïe rhume de cerveau.
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Le témoin. — Pour l'affaire qui m'amène devant votre
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Je vous dirai d'abord que je me suis longtemps occupé de
de la direction des ballons, j'ai découvert qu'à l'aide d'unf.
vessie remplie de gaz 0&M. les, jurés se bouchent le nez£
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(L'huissier fait comprendre au témoin qu'il n'est pas
dans la question: Le président a déjà gagné cinq gages.)
Le témoin.— J''é'ais bien aise do développer devant l'au-
ditoire comme j'enlève le ballon...
L'accuse. --'•-Je demande à faire des révélations...
Le témoin. — Je fus donc :appelé par M. le procureur
à faire l'analyse des timbres-postes,... (Silence solennel.) Je
n'aime pas les interruptions... mais je continue... Je cons-
tatai que la pâte, autrement dit la gomme qui sert de ma-
tière adhérente aux dits timbres, contenait une substance
que j'oserai appeler vénéneuse... l'analyse m'a appris que
non-seulement cette matière, pour mieux- dire, cet engin
de destruction n'était autre chose (On entend les mouches
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nommons poison...
Le Président. — Mais enfin de qu'aile nature est, cette
substance côrrosive ?
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Th. Abel.
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COPEAUX
Les vieux souvenirs s'en vont. J'ai appris cette semaine que le
dernier survivant du naufrage de la Méduse avait été rejoindre,
dans un monde meilleur, ses anciens compagnons d'infortune.
!1 était un de ceux, paraît-il> qui ont voulu manger le nègre.
Cet honnête anthropophage,qui avait survécu à toutes nos révolu-
tions, a dû retrouver aux Champs-Elysées le dernier mameiouck
qui venait tous les ans faire, en compagnie des vieux de la vieille,
son pieux pèlerinage à la colonne.
Déposons uue lanne et passons.
J'ai lu dans le Pays une annonce qui me comble de joie :
« A partir de la semaine prochaine, les caractères du Pays
seront entièrement renouvelés. »
Je suis heureux de cette nouvelle; car, depuis quelque temps,
les,caractères de ces messieurs me portaient joliment sur les
nerfs.
Une bonne coquille dans un journal ejusder/i farinai :
« Dans une manifestation, anti-cléricale, aux dernières élections
de Bruxelles, on vit jusqu'à des femmes parcourir les rues en. vo-
ciférant : « A bas les culottes ! »
C'est un peu leste pour une feuille de sacristie.
Grande nouvelle! Il y aura cette année une caravane pour la
Terre-Sainte. On s'inscrit déjà pour ce pieux voyage. Ceux qui
n'auront pas le bonheur d'aller visiter les lieux saints, pourront se
procurer, au retour du pèlerinage, des rosaires, des chapelets et
des reliques au plus juste prix. On parle déjà de commandes
considérables. Betrouvera-t-on encore quelques morceaux de la
vraie croix '? Cependant ii en a été débité déjà de quoi chauffer,
pendant l'hiver, plusieurs générations. Il est vrai que le synode
nous ordonne de croire aux miracles. Inclinons-nous.
Un commencement d'incendie s'est déclaré, dans la journée
du jeudi, aux bureaux du Figaro. Ce sinistre était occasionné
par un article fulminant de M. de Saiht-Genest ; on a pu éteindre
le feu qu'avec dix lignes de B. Jouvin.
— Tu pars?
— Oui.
— Avec ta femme?
__Imbécile! Je vais faire un voyage d'agrément.
On annonce l'apparition d'un nouveau journal.
Titre: Le Doigt dans l'oeil.
Directeur: M, Saint-Marc Girardin.
Bonnes nouvelles de l'Exposition de Lyon. Quelques caisses
ont été ouvertes. Le public est admis à les visiter en descendant
dans l'intérieur. ■
Pourquoi Eve a-t-eile donné sa pomme à son mari ?
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— Pourquoi les sergenls de ville no ressemblent-ils plus à un
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Sous avons reçu le propectus suivant :
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des pensionnaires pour leur montrer sa langue et son histoire.»
On vient encore de découvrir, dans le département de Seine-
et-Oise, un homme fossile.
Le sujet ayant été apporté à M. Boucher de Perthes, ce savant
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La présence d'Isabelle a été remarquée aux dernières courses
de Chantilly. Cette intéressante marchande de fleurs a même été
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aux boutonnières de MM. d'Orléans.
Aussi, depuis ce moment, on ne l'appelle plus que la Bouque-
tière des frmoeentf.
J'étais sur le boulevard Montmartre quand un cabriolet de re-
mise, faillit écraser une pauvre vieille.
J'apostrophai le cocher sur sa maladresse.
— Oh ! n'ayez pas peur, j'ouvre l'œil, me répondit-il, c'est bien
dans mon intérêt d'ailleurs, si j'écrasais cette vieille femme, on
me la Serait payer comme une neuve.
x Gustave.
PETITE CORRESPONDANCE
A Mlle de H... ~- Vous vous trompez, nous ne nous chargeons
pas de faire les mariages riches; voyez à l'Univers si vous aurez
plus de chance.
A Mme X. — Ne vous désolez pas, belle pâtissière, Clément
Duveniois est parti pour i'Espagne, mais il nous a promis de
revenir.
Au caporal M., à La Flèche. -^ Vous avez reconnu dans
l'araignée qui joue du mirliton M. Albert Millaud. Allez prendre
des douches, mon garçon.
A la Princesse G. —• Que je,vous paye des bottines ! je le veux
bien, mais après le terme.
A M. O.,., pêcheur à Caen. — Vous nous écrivez que les asti-
cots sont une mauvaise amorce. Alors, jetez votre belle-mère à
l'eau, vous nous en dircz dos nouvelles.
A MmeZ.— Souvenez-vous, madame, de ces deux vers im-
mortels de Belmontet :
Le beau sexe que Dieu nous donna pour flambeau
Perd sou nom lumineux : le laid devient le beau...
À Mme R.. .y. —C'est entendu, s'il est chez vous, Vous met-
trez une tête de poupée à la fenêtre. S'il est sorti, vous attache-
rez votre concierce à un volet.
Jardin d'Eté du Vaux-Hall. — Tous les soirs bal uo
concert.
Concert des Champs-Elysées. — Tous les soirs, a
huit heures. Le vendredi, concert extraordinaire.
Jardin-Mabille. — Bal tous les soirs.
Elysée Msntmartre. — Chef d'orcheslra : Olivier Métra.
Château-Rouge. — Mardi et Vendredi, Joute sur l'eau.
Le Propriétaire-Gérant : César Mèrmet.
Paris. — lmp. TurBn et Ad. juvçt 9, cour des Miracles,